AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 74 notes
5
9 avis
4
11 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
0 avis
En refusant par referenfum que la démocratie chrétienne ne supprime la toute nouvelle loi sur le divorce,  L'Italie serait-elle devenue un pays moderne? A Rome, on y croit et tout semble  sourire à la trépidante capitale en ce mois de mai 1975:   la Lazio  romaine est championne d'Italie ! Il fait beau, il fait "bleu" :  deux ragazze des quartiers populaires, Maria Grazia et Raffaella se sentent des ailes sur leur mobylette!  A Rome, la mer est si proche ! 

Le maillot est un passeport anonyme. Les plages d'Ostie sont le lieu où les jeunes romains de toutes classes viennent se mélanger. Sur le "lungomare",   les fils à  papa des beaux quartiers viennent s'encanailler avec les jolies prolétaires en goguette.

La bande du riche  Gabriele,  fils de famille gâté et militant néo fasciste désoeuvré -   Matteo le psychopathe allumé , Luca le go between discret  et Alberto l'irrésistible beau ténébreux -  vient elle aussi zoner entre les cabanes et les bars où  la douce Maria travaille et où Raffaela l'intrépide,  enfourchant sa mobylette, vient la retrouver après le boulot.

Eux cherchent la chair fraîche, le frisson de l'interdit, le jeu dangereux. Ils veulent impunément exercer  leur pouvoir de mâle et de possédant, assouvir leurs pulsions, dominer, humilier.  
Elles regardent sans crainte ces jeunes gars  qui se tiennent bien droit dans leurs chemises bleues repassées de frais, parlent un italien châtié,  ont des derbies en cuir souple, roulent en voiture , bref offrent l'image rassurante de bons garçons de bonne famille. On peut avoir confiande: ce sont de "bravi ragazzi"...

Quand on sait que le récit est inspiré d'un fait divers atroce, qui bouleversa l'Italie, et eut pour cadre le Circeo, cette colline chic, en bord de mer, où,  dit-on, la magicienne Circé changea en porcs les compagnons d'Ulysse,   on sent, dès les premières lignes que le récit file tout droit vers son noir accomplissement, vers son sombre destin mythique.

Toute la force, toute la réussite de ce thriller tendu comme un arc, vient de la rigueur avec laquelle on le sent filer vers la catastrophe, dans une Italie des années de plomb parfaitement évoquée, sur fond de luttes politiques et sociales, noirs contre rouges, nantis contre prolos.

La pression se fait de plus en plus prégnante, suffocante, et pourtant toutes les scènes de violence sont passées sous silence. Pari réussi : ces ellipses volontaires suggèrent plus qu'elles ne disent- et rendent l'horreur et l'angoisse plus fortes encore d'être laissées à notre imagination.

Un bijou sombre,   remarquablement écrit par un amoureux de l'Italie, qui la connaît comme sa poche et sait la regarder au fond des yeux...

Encore une trouvaille de Nameless, chercheuse d'or (noir) et grande pourvoyeuse de pépites !  Merci, Michelle!
Commenter  J’apprécie          608
Avec "Les bons garçons", on se transporte 50 ans en arrière, dans les années 70 en Italie. Pierre Adrian nous aide en nous incitant à écouter des morceaux de Gino Paoli, lucio Battisti, santo California, Rubettes,... Une certaine légèreté, une envie de liberté colore la première partie de ce roman.
La rencontre des deux jeunes filles Maria Gracia et Raffaella venant du peuple et les trois garçons Alberto, Matteo et Gabrielle issus des beaux quartiers ne fait que raviver cette envie de vivre, de profiter de la vie. Leur rencontre est prometteuse. Cette différence de classes sociales n'est pas à priori un obstacle. Ils programment une soirée dans une villa de la famille de Gabrielle, située dans le riche quartier de Circeo. Cette soirée tant attendue va faire basculer leur vie. Cette histoire est tirée d'un fait réel, ce qui bien évidemment renforce la noirceur de ce roman.
Je ne connaissais pas ce que l'on a appelé le massacre de Circeo et qui peut donc se résumer par ces 3 jeunes hommes neofascistes nés de bonnes familles ayant torturé, violé et tué ces 2 jeunes filles de milieu populaire.
A côté de mon immersion dans les chansons italiennes qui donne ce petit côté nostalgique, mes recherches sur ce drame de Circeo m'ont fait amplement relativiser cette image douce et romantique de l'Italie.
Je suis très contente d'avoir eu la chance de recevoir ce livre dans le cadre de la dernière masse critique, je remercie donc Babelio et les éditions des Équateurs. (merci également pour le petit mot qui accompagnait ce livre !)
Commenter  J’apprécie          422
Pas aimé ni le sujet ni la façon dont il est traité. Fait divers à Rome en en 1975 transformé en roman. Crime sanglant de trois garçons de la bourgeoisie qui enferment et tuent deux jeunes filles de parents prolétaires. Ça en dit sans en dire, c'est long à démarrer, ça n'entre pas vraiment dans les personnages. Trop sordide !
Commenter  J’apprécie          270
D'abord : merci à BABELIO et aux Editions Equateurs pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Septembre.

C'est l'histoire d'un été 75, d'une balade du mois d'Août qui n'a malheureusement rien à voir avec celle de CharlElie Couture.
Inspirée d'un fait divers qui a révolté toute l'Italie, Pierre Adrian raconte la mortelle aventure de deux amies à peine sorties de l'adolescence, issues d'un quartier populaire, qui mordaient la vie à pleines dents avant de rencontrer ces "bons garçons" de la bonne société romaine.
J'ai énormément aimé la reconstitution de cette Italie des années 70, chaude, lumineuse, bruyante, odorante -et violente. J'ai adoré y retrouver tous les chanteurs de ces années-là : Adriano Celentano, Lucio Battisti, Caterina Caselli..., et toutes leurs chansons qui résonnent de soleil, de jeunesse, d'été éternel. Oui, mais.
Ce que j'ai découvert avec ce roman, c'est que, malgré cette Dolce Vita apparente, le fascisme continuait d'infecter paisiblement le cerveau de certains étudiants ou footballeurs de la péninsule. Et c'est ce qui m'a le plus glacée : le rappel de la désinvolture avec laquelle cette doctrine déshumanise, et combien elle restait tolérée, minimisée (hier comme aujourd'hui d'ailleurs, et encore partout).
C'est donc une lecture éprouvante, à la fois radieuse et affreuse, qui m'a parfois (dans sa seconde partie) fait penser à "De sang froid" de Truman Capote dans sa façon distante de relater les faits. Mais j'en suis sortie trop réfrigérée pour pouvoir pleinement apprécier l'oeuvre à sa juste mesure.
Commenter  J’apprécie          262
L'histoire est poignante et terrible. Elle commence par une ballade à bord de vespa, « la Dolce Vita » quoi ! Puis l'ambiance devient pesante, on sent que quelque chose va dérailler. On plonge dans l'horreur.
Ce roman relate un fait divers macabre italien : le massacre du Circeo ou Circé. Nom donné au rapt, aux tortures, aux viols et au meurtre infligé sur deux jeunes femmes par trois jeunes bourgeois néofascistes à San Felice Circeo, une commune balnéaire connue pour le phare du Mont Circé, dans le Latium italien.
Commenter  J’apprécie          250
Rome, dans les années 70.
Deux jeunes filles des quartiers modestes rencontrent des jeunes hommes de bonnes familles. Elles sont jeunes, plutôt fougueuses et s'ennuient sous la chaleur de Rome.
C'est une aubaine pour elles et elles décident de les suivre. Ils doivent les amener à une fête en voiture, dans les beaux quartiers.
Sauf que tout dégénère en une nuit. Ils les conduisent dans une villa proche du Mont Circée sans les prévenir. L'alcool et les drogues les surprennent aussi, ce n'est pas ce à quoi elles s'attendaient.
Les deux filles vont se retrouvées au coeur d'un fait divers sordide.
Le contexte est très bien rendu dans ce roman, Rome, les années 70, la musique, le tout sur fond de mythologie.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans pour au final être accrochée par l'histoire. J'ai trouvé la première partie un peu poussive, sur un roman plutôt court.
Puis tout s'accélère, l'horreur, le suspens... on se doute bien de l'issue mais on est frappé d'incrédulité.
Une bonne lecture, qu'il faudrait accompagner de la bande son. Mais il m'a manquée un petit quelque chose. Quelques dizaines de pages et des personnages plus fouillés sans doute.
Commenter  J’apprécie          180
Rome , milieu des années années 70, Deux jeunes filles rêveuses et naïves issues d'un milieu plutot populaire tombent sous le charme de trois garçons issus des beaux quartiers., mais ces derniers vont vite livrer leurs mauvaises intentions ...

En dévorant des âmes simples , le premier roman de Pierre Adrian, on avait apprécié la plume et la sensibilité de ce jeune auteur pas forcément sa passion pour l'Italie qu'il avait dévoilé dans son récit La piste Pasolini, quête sur un artiste admiré, qu'on avait malheureusement pas pu lire

Les bons garçons, nous plonge ainsi à Rome, en 1975 et s'inspire d'un terrible fait divers et sous sa plume .l'Italie des années 70 nous parait étonnamment vraie, étonnamment juste, étonnamment angoissante également .

On sent bien la torpeur de cette fin d'été, le moteur des Fiat qui s'embraie, cette violence sourde qui arrive crescendo. Pierre Adrian n'a pas trente ans, mais on sent une vraie maturité et une vraie audace dans sa plume qu'on ne peut que s'incliner devant ce talent d'écriture évident...

On attend la suite avec impatience
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          130
Tout commence pour le mieux dans ce roman : on découvre l'Italie, plus précisément Rome à l'été 1975. le soleil est au rendez-vous, on s'attarde à la plage et dans les cafés, la jeunesse profite des derniers instants avant de retrouver les bancs de l'école. Dans cette ambiance nous rencontrons Raffaella et Maria Grazia, deux jeunes filles issues des quartiers populaires. Inséparables, entre leurs heures de travail elles se retrouvent au cinéma ou arpentent les rues de Rome sur la mobylette de Raffa. Jusqu'au jour où elles croisent par hasard une bande de copains des beaux quartiers : Luca, Alberto, Matteo. Les filles sont de suite attirées par ces garçons riches, forcément respectables car issus de bonnes familles. Et dans la chaleur des derniers jours de l'été, la tension monte jusqu'à son maximum.
Pierre Adrian rend parfaitement bien l'atmosphère de Rome et des journées sans fin, écrasées sous la chaleur. Il décrit aussi les enjeux sociétaux de ces années 1970 ainsi que la jeunesse romaine, pleine d'espoir mais aussi désabusée. Et dans cette atmosphère, il mène son récit, passant de la clarté à la nuit la plus sombre, dans une sorte de fatalisme.
Un roman que j'étais curieuse de découvrir et qui aborde de nombreux sujets. Une bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          90
Rome, 1975, Maria Grazia et Raffaella, deux jeunes adolescentes issues de la classe populaire de la société romaine rencontrent trois bons garçons de la haute société de Rome. Mais, peu importe la classe sociale, une soirée est prévue dans une sublime villa dans le riche quartier de Circeo.

Inspirée d'un fait divers très connu en Italie, cette soirée va faire basculer la vie de ces jeunes romains. Avant d'ouvriers ce roman, je ne connaissais absolument pas cette histoire assez sordide de Rome.

Mi-figue, mi-raisin pour ce roman car la première partie qui nous immerge dans cette Italie des années 70 à la rencontre de la jeunesse romaine est selon moi trop long, et l'histoire a du mal à démarrer. Malgré ce côté dépaysant que j'ai beaucoup aimé, la description de Rome, les références musicales des années 70. On sent un auteur passionné par l'Italie et qui connait très bien Rome.

La deuxième partie du roman rentre dans le vif du sujet, "le massacre de Circeo". La plume de Pierre Adrian est fluide, directe, sans tomber dans la description scabreuse.

Un roman en demi teinte, mais très solaire, joyeux et tragique. Un récit qui ne tombe pas dans le glauque, ni le sanguinolent. La vraie réussite de ce roman est sans conteste l'atmosphère qui en ressort. L'atmosphère d'une Italie entre réformes, grêves, combats sociaux dans une Ville Eternelle en ébullition.
Commenter  J’apprécie          80

« C'était un jour bleu, un dimanche à tout foutre en l'air. Les filles riaient, serrées l'une contre l'autre sur la mobylette. Rafaela conduisait à fond les manettes avec le sentiment que rien de grave ne pouvait arriver. »

Ça commence en 1975 dans l'insouciance d'un été romain. Trois jeunes garçons de la Rome des beaux quartiers et deux jeunes filles des faubourgs populaires se rencontrent. Ça sent bon la légèreté, la Dolce Vita. La fougue de la jeunesse, des corps. Les rêves d'avenir. Pour un peu on s'ennuierait presque dans cette histoire....

La suite va se dérouler dans une villa somptueuse de San Felice Circeo, une cité balnéaire au sud de Rome. Là-bas, raconte-t-on, Ulysse et ses compagnons avaient débarqué au pied du palais de Circé. La magicienne avait ensorcelé les marins et les hommes s'étaient transformés en porcs.

Impossible d'en dire plus pour ne pas spoiler. Inspiré d'un fait divers italien, « les bons garçons » est un roman à deux vitesses. Il faut attendre la seconde partie pour que l'image de carte postale disparaisse et laisse place au sordide. Je me suis fait cueillir. J'étais gentiment installée dans une ambiance agréable, une lecture indolente frisant l'indifférence par moment. Et puis... et puis l'auteur nous embarque dans l'abject.

Nous sommes dans l'Italie des années 70, au coeur des années de plombs. L'Italie rouge d'un côté et de l'autre la noire, celle de l'extrême-droite droite toujours bien présente. La jeunesse dorée est biberonnée aux idées fascistes et au mépris de classe. Est-ce que cela explique totalement cet horrible fait divers? Bien sûr que non, mais vous ne m'empêcherez pas d'y voir les racines du mal.
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (176) Voir plus



Quiz Voir plus

Que reviennent ceux qui sont loin

Pendant quel mois le narrateur retourne-t-il dans la grande maison familiale ?

Juillet
Août

12 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Que reviennent ceux qui sont loin de Pierre AdrianCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..