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Critique de LoupAlunettes


Les souris allaient, venaient, nerveusement...
Elles avaient déjà supporté bien plus que n'importe quelle rongeur ordinaire aurait pu supporter.
Grâce à elles, le secret était gardé et bien gardé au prix de leurs moustaches et de leurs pattes griffues. L'honneur royal perdu était sain et sauf.,un patrimoine légendaire et.inestimable. Nombre d'entre elles avaient finies tragiquement. A force de faire des farces à Adèle, l'insupportable serveuse de l'établissement qui déteste les souris. Surgir ainsi de sous chaque objet qu'elle pouvait soulever, bouger, en courant frénétiquement, de quoi la faire danser de rage et de frayeur, il fallait s'attendre au pire.
Mais le pire n'était-il pas déjà arrivé ?
Pip la souris ramena de ses pérégrinations un allié inattendu contre les coups de balai et la lame tranchante, un de ceux qui pouvaient défendre toute une colonie de rongeurs car plus costaud.
Seulement voilà, la proposition de Pip fit pop, un vrai tollé au conseil des souris lorsqu'il s'avéra que le dit protecteur était un chat.
Quelle Hérésie!
Pip et Skilley s'étaient croisés entre l'escapade gourmande de l'un dans les cuisines fumantes et odorantes et pendant la représentation théâtrale de l'autre à chasser le rat, afin de gagner adroitement le droit de séjourner au chaud dans la salle du Ye Old Sheshire Cheese.
Les deux s'étaient contre toute nature entendus, l'un gardant le secret de l'autre. Skilley était amateur de fromage et Pip lui préférait les contours secs et doux des monticules de sucre.
Pourtant, le pacte avait été scellé et le client Charles Dickens avait bien compris que le chat chartreux très actif selon les propriétaires, attrapait à chaque fois la même souris.
Adèle ne trouvait pas son compte avec ce chasseur redoutable-ci, les souris ne désemplissaient pas et l'auberge aurait bien besoin d'un deuxième chat...
Ce chat-là ...est un voyou, un vrai tortionnaire de souris, de chat innocent et à un compte à régler avec le trésor de la Reine.
God save the Treasure of the Queen !!!

: Ah oui vraiment, « Le chat qui ne mangeait pas de souris » est un vrai plaisir de lecture, un petit bijou de drôlerie, de finesse et d'aventure. le récit écrit à quatre mains de Caemen Agra Deedy et Ranall Wright rappelle les fameux récits anglais animaliers et anthropomorphes qui ont contribué aux beaux jours de la littérature jeunesse comme les romans de Dick King Smith en son temps, avec son cochon berger bien connu, Babe. Les auteurs revendiquent et signent leur appartenance à cette belle lignée british avec une belle référence redondante au chat malicieux et un peu fou d'Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Caroll, le chat de Sheshire. La fantaisie et l'amusement seront le délice des jeunes lecteurs, le fromage aussi.
A l'identique de Babe, les héros de ce merveilleux hymne à l'amitié improbable, que l'on conclue rapidement comme durable et sincère, se trouvent l'un l'autre, dans tous les sens du terme, dans une voie différente que celle qui leur est tracé. Sous le sceau de la tolérance et de la bienveillance, ils le vivent heureusement, Pip confie son passé avec sa meilleure amie Nell, une petite fille qui lui apprit à lire et écrire. Certains passages sont d'ailleurs à ce propos assez amusants, Pip agace Skilley avec ces mots savants mais sans le savoir il va être à son tour dans la transmission et amène Skilley aux goûts des mots, bien différent du bon fromage qui lui est offert en échange de sa protection.
Les auteurs arrivent à bien rythmer leur aventure, entre joie, peine, clowneries à moustaches, nostalgie, action trépidante. On ne se lasse pas, bien au contraire. Les évocations gustatives nous mettent l'eau à la bouche et les interventions de Charles Dickens dans le récit, auteur d'Oliver Twist, seul à réaliser ce qui se trame derrière les murs qui grattent, sont cocasses. Une mise en abîme ingénieuse qui nourrit l'imaginaire de l'histoire et des jeunes lecteurs, le célèbre auteur est au bord du désespoir dans l'auberge à fromages, manquant d'inspiration lorsque les allers et venues des chats et souris lui apportent l'illumination, l'histoire qui lui faisait défaut.
L'arrivée de Pinch la canaille va changer la donne et mettre de la tension dans une paix toute trouvée.
Ce chat et cette souris feront le bonheur des jeunes lecteurs, c'est certain.
A ne pas manquer !
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