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EAN : 9782013212328
156 pages
Hachette (15/02/2007)
  Existe en édition audio
3.89/5   2278 notes
Résumé :
Dans un orphelinat de l'Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d'infortune. Mal nourri, exploité, il est placé dans une entreprise de pompes funèbres où, là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu'au jour où une provocation de trop le pousse à s'enfuir vers Londres.
Epuisé, affamé, il est recueilli par une bande de jeunes voleurs qui travaillent pour le vieux Fagin. Entre Dodger, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (192) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 2278 notes
Le style de Dickens est inimitable, lui seul a le don de dépeindre des situations graves avec force et justesse.
Oliver Twist, c'est l'histoire d'un enfant qui se retrouve orphelin dès sa naissance, sa mère étant morte en couches. Placé, il échoue chez un croque-mort qui lui inflige privations et mauvais traitements. Suite à une altercation avec un apprenti du fabriquant de cercueils, le petit Oliver s'enfuit à Londres en espérant vivre une nouvelle vie. Une fois de plus, la destin lui jouera un mauvais tour en mettant sur sa route une bande de voleurs, dirigée par Fagin, un vieux juif qui lui fait accomplir des petits larcins. Arrêté pour un vol qu'il n'a pas commis, un gentilhomme, Mr Brownlow, prends Oliver sous son aile, mais la bande à Fagin qui ne compte pas en rester là, retrouve le petit et l'obligent à participer à un cambriolage qui tourne mal. Blessé, Oliver est récupéré par la famille Maylie qui v'a s'occuper de lui jusqu'à ce qu'il puisse retourner avec Mr Brownlow et enfin connaître la vérité concernant ses origines et sa famille...

Ce roman est tout simplement époustouflant, il décrit avec précision la situation des enfants orphelins dans l'Angleterre Victorienne du XIXème siècle. Il met en avant les différences entre les classes sociales et l'injustice qui en découle. Poignant de vérité, à mes yeux Oliver Twist est une très grande oeuvre qui prend aux tripes. A lire et à relire !
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Oliver nait dans un hospice où sa mère vient d'accoucher de façon dramatique et y laisse la vie comme c'était fréquent à l'époque. Il nait de père inconnu et personne ne connaît de détail même insignifiant sur lui, car sa mère a été découverte dans la rue, sans alliance ni papiers.

Monsieur Bumble, le bedeau de l'église qui dirige cet hospice lui donne un nom. Il y a beaucoup d'orphelins à cette époque et il leur attribue un nom en suivant l'ordre alphabétique ; pour lui, il en est à la lettre T et ce sera Twist.
Il réside dans cet hospice jusqu'à l'âge de neuf ans. Il y est maltraité, mal nourri et considéré comme un esclave. Un jour, les enfants ont tellement faim, qu'ils tirent au sort le nom de celui qui va aller demander « un peu plus de gruau » ce qui lui vaut l'enfermement.

Le jour de ses neuf ans, la date limite au-delà de laquelle la loi ne permet plus de le garder à l'hospice, le bedeau le place chez un ramoneur : il est de petite taille, maigre à cause de la malnutrition, il pourra donc facilement entrer dans les conduits.

La maltraitance continue, hélas et un jour il s'échappe et part pour Londres à pieds.

Ce que j'en pense :


Oliver Twist m'a plu autant que la première fois. Dickens décrit de belle façon la vie des orphelins à cette époque Victorienne. Les accouchements se font dans des conditions sordides, les mères mourant souvent en couches, (fièvre puerpérale très fréquente à l'époque, Semmelweis ne mettra en évidence l'importance de l'hygiène à partir de 1847).

De plus, Oliver naît de père inconnu, et on connait la façon dont les femmes adultères étaient considérées : des femmes de rien, des putes… donc pas de raison de les ménager. Il tombe ainsi sous la loi dite « Loi sur les pauvres » (Poor Law) qui leur donne droit à une ration alimentaire minimale.
Pendant leurs neuf premières années, les enfants travaillent dans un atelier attenant à l'hospice où ils fabriquent de la filasse.

L'auteur décrit très bien ces « fermes à bébés » qui maltraitaient les enfants, avec des châtiments corporels, une alimentation insuffisante. Puis l'exploitation chez les employeurs, lorsque les neuf ans sont révolus. Là aussi, tout est prétexte à recevoir des coups, car ces enfants orphelins éveillent peu la compassion quelque soit le milieu où ils vivent.

La souffrance, l'injustice entraînent un cercle vicieux avec, les fugues, la délinquance, car les adultes savent très bien exploiter les enfants pour leur apprendre à voler les passants dans la rue. Cela nous permet de rencontrer des personnages hauts en couleurs, bandits notoires et malfaisants tels, Fagin qui lui apprend les techniques de vol, Bill Sikes,

Dickens nous décrit un enfant, qui a des valeurs morales après tout ce qu'il a traversé depuis sa naissance, et qui aurait pu ou dû le mener tout droit dans la délinquance. Il ne voit que le bon côté des gens, il ne sent pas quand on le manipule. Est-ce de la naïveté ?

Certains personnages sont attachants, tel Mr Brownlow, Mrs Bedwin, ou Nancy du côté des malfrats, d'autres répugnants de méchanceté, de pouvoir : Sikes, Monks… le bien ou le mal en somme.

Comme dans d'autres romans de l'époque, le héros est souvent pur, et comme Cendrillon, l'histoire va-t-elle se terminer en conte de fées ? On ne peut s'empêcher de penser à Cosette…

On a donc une belle description des bas-fonds, de la société qui est cruelle avec les enfants, des pouvoirs et des méfaits des institutions de l'époque : l'église, l'administration. On peut aussi voir au-delà de notre héros, une étude de l'enfance, de l'adolescence, montrant que ces enfants n'ont aucuns droits, qu'ils sont obligés de travailler très jeunes, et peuvent basculer dans la délinquance, que la maltraitance est quotidienne. Bref, un tableau détaillé de l'injustice sociale que l'auteur dénoncera toujours.

Selon Dickens, l'enfant est innocent par nature, et c'est la société qui va le façonner et déterminer son évolution future. Certes, on est obligé de constater que pour lui, il n'y a que deux possibilités, le bien ou le mal, mais il ne faut pas oublier l'empreinte de l'église, toute puissante à l'époque.

Lors de la première lecture, c'était ce côté-là qui m'avait plu : une belle histoire qui se termine avec une morale. Cette fois-ci, j'ai plus été touchée par les conditions de vie, la violence de la société à l'égard des plus démunis physiquement et mentalement et hélas, les choses ne se sont guère améliorées.

Un roman bien écrit et qui fait du bien. Des personnages bien décrits, qui bien sûr datent un peu mais qui nous touchent. Et je retiens la petite musique gaie, légère qu'on entend en arrière plan, comme une petite note d'optimisme, d'espoir, l'humour de l'auteur n'est jamais bien loin et il ne sombre pas dans le pathos.

Note : 8/10
lu dans le cadre Challenge XIXe siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Il me semble que plus je lis Dickens et plus je l'apprécie.
Avec son célèbre "Oliver Twist", cet auteur emblématique de la littérature classique anglaise a réussi le double prodige de m'intéresser à une histoire que je connaissais déjà, et de me faire rire à la lecture d'un drame aussi noir que les bas-fonds de Londres.

Plus encore qu'avec "De grandes espérances" qui souffre de vraies longueurs, et qu'avec "Le magasin d'antiquités" qui pèche par un accès de mièvrerie - et bien que j'aie apprécié ces deux romans -, avec "Oliver Twist" on touche à une telle misère, la narration atteint une telle gravité, qu'on se sent envahi par un respect infini, et pour le thème traité, et pour son auteur.

Orphelin confié dès sa naissance à un dépôt de mendicité de la banlieue londonienne, le jeune Oliver possède une nature qui le préserve des vices et des défauts malgré des conditions de vie plus que spartiates. Chétif et obligeant, Oliver est condamné au rôle de la proie jusqu'au jour où la Providence décide qu'il est grand temps de placer sur son chemin quelques protecteurs aimants et charitables. Longtemps la marionnette d'une bande de brigands vicieux et violents, cible de surcroît d'un demi-frère haineux décidé à le faire disparaître de la surface de la terre, le jeune garçon échappe finalement aux dangers mortels qui le menacent grâce à la chance et à ses amis.

Au-delà du parcours initiatique d'Oliver, Dickens souhaite donner en spectacle un Londres des misérables - Hugo fera de même trente ans plus tard avec Paris. Avec une acuité du détail proprement étonnante pour l'époque, avec parfois même une mise à nue crue de la violence meurtrière et de l'indécence qui animent les crapules dont il a fait ses personnages, Dickens nous emmène très loin du confort de notre fauteuil de lecteur.

Bien sûr, on peut reprocher aux romans de Dickens un certain manichéisme - et "Oliver Twist" n'y échappe pas - mais au-delà de ce petit travers si fréquent en littérature on perçoit un intérêt véritable pour la nature humaine dans ce qu'elle offre de meilleur et de pire. Et puis le verbe est haut, le style est superbe, unique en son genre, reconnaissable entre mille, tout comme cet humour et ce goût pour la moquerie qui font sourire et rire même au coeur des pages les plus sombres.


Challenge PAVES 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2016 - 2017
Challenge XIXème siècle 2017
Challenge BBC
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Entre Dickens et moi, il y a du passif…et du lourd…
Adolescente, véritable livrophage, je me jetais sur tous les livres qui étaient à la portée de mes petites mains avides de lecture… Je m'étais donc lancée dans la lecture de « Des grandes espérances », et j'avoue que je n'étais pas vraiment sortie enthousiasmée par cette lecture, au contraire…
Ce qui fait que l'on peut vraiment dire que sans le challenge BBC de Gwen, pas du tout sure que je me serais lancée dans une nouvelle lecture d'une oeuvre de cet auteur…Cela faisait plus d'un an que je repoussais le moment où j'allais me plonger dans les aventures de Oliver Twist..
Et cette fois, malgré mes appréhensions dont je n'avais pas vraiment réussi à me débarrasser, je peux vraiment affirmer que la magie a fonctionné… Oui, je ressors enchantée de cette lecture et je réalise encore plus pleinement que lire les classiques à un âge un peu trop tendre ( en tout cas en ce qui me concerne ), ne permet pas toujours d'apprécier à leur juste valeur certaines oeuvres et certains auteurs…
Je ne raconterai ni n'analyserai cette histoire, car certains babelionautes l'ont déjà fort bien fait, mais je rajouterai ceci : cette histoire, je l'ai lue aussi vite que mon emploi du temps le permettait, car il faut dire que je suis vraiment tombée sous le charme de l'intrigue et des aventures du jeune Oliver…
En conclusion, oserais-je le dire ? , je suis ravie de savoir qu'il me reste encore plusieurs livres de cet auteur à découvrir, et principalement dans le cadre du challenge BBC…


Challenge BBC
Challenge Pavés 2021
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Né d'une mère célibataire qui a accouché en cachette, Oliver Twist semblait promis à un avenir peu brillant. Les organismes de charité qui l'ont pris en charge, persuadés qu'il finirait tôt ou tard à la potence comme tous les êtres de son engeance, lui donnaient à peine de quoi survivre (et s'indignaient comme il se doit du manque de reconnaissance envers leurs sacrifices).

On cherche alors à se débarrasser de son encombrant estomac dès qu'il arrive à l'âge d'être apprenti. S'il échappe à un ramoneur peu scrupuleux, il atterrit finalement chez un croque-mort. Sa vie ne s'en trouve pas améliorée : son statut d'orphelin et d'assisté le désigne d'emblée comme coupable dans tous les conflits qui le concerne, ce qui en fait le souffre-douleur de l'entreprise. Il décide un soir de s'enfuir vers Londres, dans l'espoir d'améliorer son sort. Mais il n'y trouve qu'une bande de voleurs, bien décidés à profiter de sa naïveté pour réaliser quelques coups juteux.

Le roman est très proche du conte philosophique par plusieurs aspects. Tout d'abord, le manichéisme des personnages : les gentils ne sont décrits que par des qualités, les méchants uniquement par des défauts (et ils sont inexcusables par dessus le marché), et même si quelques uns se sont retrouvés dans le mauvais camp par un coup du sort, on sait au premier coup d'oeil vers qui doit aller notre sympathie, et qui nous devons détester. Ensuite, l'intrigue est remplie de retournements de situation et de coups de théâtre peu crédibles : malgré l'étendue de l'Angleterre, les protagonistes tombent toujours sur la bonne personne au bon moment. Il faut bien avouer que parfois, on frôle la romance de série B.

Malgré ces petits défauts, on se laisse facilement emporter par la plume de l'auteur. L'humour est omniprésent dans l'histoire, et la critique sur les lois sur la pauvreté, le manque d'aide aux démunis et l'hypocrisie des philanthropes est sévère (ah, ces pauvres qui s'obstinent à mourir de faim alors que des gens de la bonne société leur ont assuré qu'ils avaient de quoi se rassasier, quel scandale !)

Un roman plein de bons sentiments donc, et aux mécaniques assez simples. Mais si vous être dans un état d'esprit où vous voulez voir les gentils récompensés et les méchants punis, nul doute qu'Oliver Twist soit une lecture idéale.
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Oliver demande davantage

Le soir venu, les enfants prirent leurs places; le chef de
l'établissement, affublé de son costume de cuisinier, était en
personne devant la chaudière; on servit le gruau; on dit un long
_benedictus_ sur ce chétif ordinaire. Le gruau disparut; les
enfants se parlaient à l'oreille, faisaient des signes à Olivier,
et ses voisins le poussaient du coude. Tout enfant qu'il était, la
faim l'avait exaspéré, et l'excès de la misère l'avait rendu
insouciant; il quitta sa place, et, s'avançant l'écuelle et la
cuiller à la main, il dit, tout effrayé de sa témérité:

«J'en voudrais encore, monsieur, s'il vous plaît.»

Le chef, homme gras et rebondi, devint pâle; stupéfait de
surprise, il regarda plusieurs fois le petit rebelle; puis il
s'appuya sur la chaudière pour se soutenir; les vieilles femmes
qui l'aidaient étaient saisies d'étonnement, et les enfants de
terreur.

«Comment! dit enfin le chef d'une voix altérée.

- J'en voudrais encore, monsieur, s'il vous plaît,» répondit
Olivier.

Le chef dirigea vers la tête d'Olivier un coup de sa cuiller à
pot, l'étreignit dans ses bras, et appela à grands cris le bedeau.

Le conseil siégeait en séance solennelle quand M. Bumble tout hors
de lui, se précipita dans la salle, et s'adressant au président,
lui dit:

«Monsieur Limbkins, je vous demande pardon, monsieur, Olivier
Twist en a redemandé.»

Ce fut une stupéfaction générale; l'horreur était peinte sur tous
les visages.

«Il en a redemandé, dit M. Limbkins? calmez-vous, Bumble, et
répondez-moi clairement. Dois-je comprendre qu'il a redemandé de
la nourriture, après avoir mangé le souper alloué par le
règlement?

- Oui, monsieur, répondit Bumble.

- Cet enfant-là se fera pendre, dit le monsieur au gilet blanc;
oui, cet enfant-là se fera pendre.»

Source: http://www.gutenberg.org/catalog/world/readfile?fk_files=1502342&pageno=12
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Les vivres les moins chers et les plus grossiers sont entassés dans les boutiques ; les vêtements les plus communs sont suspendus à la porte du brocanteur ou accrochés aux fenêtres. Coudoyé par des ouvriers sans ouvrage du plus bas étage, des porteurs de lest et de charbon, des femmes effrontées, des enfants en guenilles, enfin par le rebut de la population voisine du fleuve, le visiteur ne se fraye un chemin qu’avec peine, rebuté par le spectacle hideux et l’odeur infecte des allées étroites qui se détachent à droite et à gauche de la rue principale, et assourdi par le bruit des chariots lourdement chargés. Arrivé enfin dans des rues plus reculées et moins fréquentées que celles qu’il a traversées jusqu’ici, il s’avance entre des rangées de maisons dont les façades chancelantes surplombent sur le trottoir, des murs lézardés qui semblent prêts à s’écrouler, des cheminées en ruines qui hésitent à tomber tout à fait, des fenêtres garnies de barres de fer rongées par la rouille et par le temps, enfin tout ce qu’on peut imaginer de plus triste et de plus dégradé.
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Au nombre des édifices publics d'une certaine ville, qu'il sera pour mainte raison plus prudent de s'abstenir de nommer, et à laquelle je me refuse de donner un nom imaginaire, s'en trouve un que possèdent en commun, depuis fort longtemps, la plupart des villes, petites ou grandes, à savoir : un asile ; et dans cet asile naquit, un jour d'une année que je ne prendrai pas la peine de citer, étant donné que cela ne saurait avoir la moindre importance pour le lecteur, du moins au cours de cette première phase des événements, le fragment d'espèce humaine dont le nom est placé en tête du présent chapitre.
Pendant une longue période à partir de l'instant où il fut introduit par le chirurgien municipal dans notre monde de tristesse et de tourments, la question de savoir si l'enfant vivrait assez pour porter un nom quelconque resta l'objet de doutes considérables ; dans la négative, il est plus que probable que ce récit n'eût jamais été publié ; ou que, s'il l'avait été, ne comprenant que deux pages, il eût possédé l'inappréciable mérite d'être l'exemple le plus concis et le plus véridique de l'art biographique de toutes les littératures de tous les temps et de tous les pays.

Chapitre Premier. Traite du lieu où naquit Oliver Twist et des circonstances qui entourèrent sa naissance
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Oliver était effrayé à la vue de tant de messieurs, et il en tremblait ; et l'appariteur lui donna une nouvelle tape dans le dos, ce qui le fit pleurer. Pour ces deux motifs il répondit d'une voix très faible et hésitante ; sur quoi un homme en gilet blanc déclara qu'il était un imbécile. Ce qui était un excellent moyen de le réconforter et de le mettre tout à fait à son aise.
- Petit, dit l'homme au fauteuil surélevé, écoute-moi. Tu sais que tu es orphelin, j'imagine ?
- Qu'est-ce que cela veut dire, monsieur ? demanda le pauvre Oliver.
- Ce garçon est un imbécile, c'est bien ce que je pensais, dit le personnage au gilet blanc.
- Chut ! dit l'homme qui avait parlé le premier. Tu sais que tu n'as pas de papa ni de maman, et que tu as été élevé par la commune, n'est-ce pas ?
- Oui, monsieur, répondit Oliver, en pleurant à chaudes larmes.
- Pourquoi pleures-tu ? demanda l’homme au gilet blanc.
Et certes c'était bien extraordinaire. Pourquoi donc l'enfant pouvait-il pleurer ?

Chapitre II. Traite de la croissance, de l'éducation et de l’alimentation d'Oliver
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Noé était pupille de l'assistance, mais non point orphelin de l'asile. Il n'avait rien d'un enfant trouvé, lui qui pouvait faire remonter sa généalogie très haut, jusqu'à ses propres parents, lesquels habitaient dans le voisinage ; sa mère était blanchisseuse, et il avait pour père un ivrogne de soldat, licencié avec une jambe de bois et une pension quotidienne de deux pence et demi plus une fraction infinitésimale. Les garçons de boutique du voisinage avaient depuis longtemps pris l'habitude de flétrir Noé, sur la voie publique, d'appellations aussi ignominieuses que "Bas-de-cuir", "Assistance", et ainsi de suite ; et Noé les avait subies sans protester. Mais maintenant que le destin avait placé sur son chemin un orphelin sans nom, que tous, même les plus humbles, pouvaient désigner d'un index méprisant, il se payait sur lui avec usure. Cette attitude fournit à la méditation un aliment délectable. Elle nous montre le beau parti qu'on peut tirer de la nature humaine, et avec quelle impartialité les mêmes aimables qualités se développent chez l’aristocrate le plus raffiné comme chez le plus crasseux des pupilles de l’assistance.

Chapitre V.Oliver entre en contact avec de nouvelles relations. Assistant pour la première fois à un enterrement, il se fait une idée défavorable du commerce de son maître
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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