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Critique de Milllie


Amanda et Clay, New Yorkais blancs aisés, pensent avoir bien mérité les vacances de rêve qu'ils se sont offerts en louant une magnifique maison avec piscine à Long Island pour s'y détendre avec leurs enfants. Mais une nuit ils sont confrontés à la visite surprise des propriétaires : ceux-ci leur apprennent qu'ils ont fui la ville suite à une coupure d'électricité soudaine et leur demandent l'hospitalité. Alors que toute source d'information est coupée, Internet et le câble ne fonctionnant plus, les deux familles vont devoir cohabiter sans savoir ce qui se passe vraiment à l'extérieur.

Le monde après nous commence comme une comédie de moeurs un peu vacharde avec juste ce qu'il faut d'ironie et d'humour caustique pour qu'on se régale. le couple de riches new-yorkais, forcément surmenés et prêts à investir une grosse somme dans leurs vacances pour qu'elles leur offrent la compensation à toutes ces heures de travail, les adolescents grandis trop vite, ronchons et blasés, se demandant pourquoi on les entraine dans cette galère loin de leurs copains, l'auteur brosse des portraits très réalistes et on imagine très bien les personnages. Leur confrontation avec les propriétaires qui font soudain intrusion dans leur bulle confortable de vacances - quoi, avec le prix qu'on a payé, comment peuvent-ils nous faire ça - est également très bien rendue et j'ai tourné les pages avec impatience, curieuse de voir comment cette intrusion allait se terminer. L'auteur fait preuve d'une joyeuse ironie tout en abordant en filigrane les sujets du racisme et des préjugés de classe, avec ces new-yorkais blancs pas tout à fait assez riches pour s'offrir une aussi belle maison et obligés de faire comme si en la louant pour les vacances, et ces retraités noirs qui eux ont réussi mais ne sont pas à l'abri du racisme latent de la société américaine.

Malheureusement l'histoire s'enlise un peu quand on rentre dans le récit de cette mystérieuse panne générale, façon roman post-apocalyptique. J'ai apprécié le choix de l'auteur de nous faire partager le sort des personnages en ne nous donnant quasi aucune indication quant à ce qui se passe vraiment : simple panne d'électricité générale, événement plus grave tel un incident nucléaire ou une attaque d'une puissance étrangère ou de terroristes, on ne sait pas et on ne le saura pas avant la toute fin du roman où quelques indices seront distillés. Cela fonctionne très bien pour faire monter une angoisse pesante et se demander à chaque page qui a raison, ceux qui pensent que la fin du monde est venue et qu'il faut rester à l'abri pour survivre ou ceux qui veulent juste rentrer à New-York pour en savoir plus et comprendre ce qui arrive. Hélas une fois cette intrigue posée j'ai trouvé que l'auteur n'avait plus grand chose à nous dire et que le récit tournait un peu en rond. Dans ce huis clos et cette cohabitation forcée les caractères se révèlent mais cela devient vite répétitif et on finit par se lasser des confrontations entre personnages et des interrogations concernant la situation. Mon intérêt pour le récit est donc allé en s'amenuisant et j'ai fini par compter un peu les pages en ayant hâte d'atteindre le dénouement et de voir où l'auteur voulait nous mener. Bonne nouvelle : celui-ci est bien construit et fait monter l'angoisse tout en nous donnant quelques indices mais pas trop quant à ce qui s'est passé !

Le monde après nous restera donc une lecture un peu mitigée pour moi : beaucoup de bonnes choses, comme ces portraits caustiques et cette ambiance fin du monde très bien rendue et qui nous oblige à nous interroger sur toutes les menaces de notre monde actuel mais un roman qui aurait sans doute gagné à être plus court, plus resserré ou avec une intrigue un peu plus fournie. A découvrir pour son style et son approche originale mais qui ne m'a pas totalement convaincue !
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