Difficile d'innover réellement dans le polar : plusieurs meurtres, un enquêteur désabusé, des décès a priori sans liens qui vont cependant s'entrecroiser. Voilà pour la trame, très classique.
L'originalité vient cependant ici de la personnalité de l'enquêteur, bien brossé, attachant dans ses travers, ses faiblesses, et surtout dans le cadre corse.
La Corse, ce bout de France si proche et si lointain, à la forte personnalité, plein de contradictions, de mal-amour vis-à-vis du Continent. Un lieu, un pays qui se fabrique « en opposition à », avec il faut bien l'avouer une dose massive de violence et de haine contre l'étranger, à savoir le non-Corse.
L'image qu'en donne
Antoine Albertini n'est pas des plus sympathique… au-delà du cliché estival, les personnages sont torturés, l'ambiance est noire et poisseuse, les motivations des uns et des autres puisées dans les archétypes, la ville paraît quasi une zone exotique, en fracture avec le vrai terroir, ces villages et ses bourgs de montagne, les véritables racines, celles auxquelles on revient toujours.
Une lecture plus que mitigé donc, qui ne m'empêchera cependant pas de retenter l'expérience de lecture avec cet auteur.