Semée de pierres et de fragments de rochers , l'île n'avait rien d'un paradis . Mais ses dimensions réduites constituaient un avantage : elle était bien trop petite pour donner asile aux dangereux végétaux géants qui grouillaient sur le continent .
L'homme n'est qu'un accident : sinon le monde lui serait mieux adapté.
Obéissant à une loi inéluctable, toutes choses croissaient, se développaient dans le désordre et l'étrangeté. La chaleur, la lumière, l'humidité étaient constante. Elles l'étaient depuis..personne ne savait combien de temps. "Depuis quand ?..." "Pourquoi ?..." C'étaient à des questions que nul n'avait plus l'idée de se poser. Réfléchir n'avait plus de sens. Dans ce monde, un seul problème se posait : croître. C'était le règne du végétal. C'était un monde qui ressemblait à une serre.
Obéissant à une loi inéluctable, toutes choses croissaient, se développaient dans le désordre et l’étrangeté. La chaleur, la lumière, l’humidité étaient constantes. Elles l’étaient depuis… personne ne savait depuis combien de temps. « Depuis quand… ? » « Pourquoi… ? » C’étaient là des questions que nul n’avait plus l’idée de poser. Réfléchir n’avait plus de sens. Dans ce monde, un seul problème se posait : croître. C’était le règne du végétal. C’était un monde qui ressemblait à une serre.
Tout était étrange dans ce monde hors la jungle et les humains n'avaient qu'une réaction devant l'inconnu : la peur.
Jadis, il y avait de cela deux mille millions d'années, existait une multitude d'essences. La nature du sol, celle du climat et bien d'autres facteurs encore favorisaient cette diversité. Puis la température s'était élevée ; les espèces avaient proliféré, étaient entrées en concurrence. Le figuier banian, qui s'accommodait fort bien de la chaleur, tirant profit de son système complexe de racines adventives, finit par évincer ses rivaux. Répondant à la pression du milieu, il évolua. S'adapta. Chaque plant s'étendit, grandit, gagna du terrain, protégeant ses souches à mesure que croissaient ses concurrents, développant tronc sur tronc, lançant au loin branche sur branche. Jusqu'à ce que chacun apprenne à cohabiter avec le banian voisin. Alors se constitua un impénétrable fourré où aucun autre arbre ne pouvait survivre. Le banian avait dès lors conquis l'immortalité et sa complexité était sans égale. Il n'y en avait plus qu'un seul sur toute l'étendue du continent où les humains avaient trouvé asile. D'abord roi de la forêt, il était devenu forêt lui-même.
Entre, belle jolie dame, t'abriter de la mouillure de la pluie. Viens avec nous dans le chaud pelotonné sec.
- L'instinct ? Qu'est-ce que c'est ?
- La pensée végétale, se borna à répondre le champignon.
Dans le vaste et redoutable paysage qui les cernait, les humains étaient pour ainsi dire réduits à l'insignifiance. La vie de la terre, la sauvagerie du climat les ignoraient.