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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre est une somme, qui, en 550 pages, dit "tout" (ou en tout cas beaucoup) de l'URSS/la Russie depuis un siècle et de cette ahurissante transition. Rien de très neuf pour qui s'y intéresse, par contre, on est dans l' approfondissement à travers l'intimité du vécu des petites gens.. Svetlana Alexeïevitch continue avec sa technique habituelle, un micro, un stylo, des oreilles, et tout est scrupuleusement noté. L'intervieweuse, bien présente par les choix des histoires rapportées, s'efface totalement face aux récits de ses interlocuteurs.

Cette technique est à la fois la force et la faiblesse du livre, ouvrage journalistique et non pas littéraire. La force, car Svetlana Alexeïevitch a sélectionné ses histoires pour donner un survol historico- journalistique le plus complet possible. Et qu'elle y met une empathie du fait de sa proximité avec les personnes qui parlent, dans un respect absolu de leur discours. La faiblesse, c'est que justement ce respect l'a amenée à refuser d'élaguer, ou concentrer, au risque de noyer le lecteur dans la litanie et les redondances .
Cette démarche est le choix d'une femme pleine de compassion et proche de ses concitoyens, et si la lecture m'a parfois paru longuette, mon intérêt ne s'est pas démenti.

On palliera sans doute efficacement à ces inconvénients (si on les considère comme tels) en étalant sa lecture dans le temps.
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Du journalisme de bon niveau, un "micro-trottoir" à l'échelle de la Biélorussie et de l'ex-Union Soviétique, l'anti-analyse politique: ici les paroles viennent du coeur. A travers ces humbles histoires, on rejoint l'épopée de l'après-guerre froide, l'effondrement du communisme, la dislocation de l'empire soviétique, les conflits qui s'ensuivent bientôt (de la Tchétchénie à l'Ukraine aujourd'hui).
Svetlana Alexievitch nous montre, sous les mascarets de la violence, la continuité du fleuve colossal et fantasque, la fameuse "âme russe". Depuis la débâcle libérale, il tente de rouler les "eaux glacées du calcul égoïste" sans trouver l'embouchure sous les espars de l'ancienne puissance; se disperse dans les marécages de l'ennui et de la corruption. Aussi cherche-t-il sa source, mémoire et identité, par les remous nostalgiques de son orgueil blessé, de sa générosité déçue.
Dans ce vrai pays littéraire (que je ne connais, il est vrai, que par ses grands romanciers), les intérêts de l'argent n'ont pas encore réussi à prendre la place de ceux de l'esprit.
A lire absolument pour comprendre pourquoi l'annexion de la Crimée, généralement désapprouvée par les Occidentaux, a renforcé la popularité de Poutine dans son pays!
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Ce livre n'est pas un roman mais un rassemblement de témoignages de russes ayant vécu pendant et après l'époque soviétique. On y rencontre des communistes sincères déçus par l'évolution de la société, des victimes du communismes, des jeunes déjà résignés au régime de Poutine. le panel des interviews est varié et ceux-ci sont réalisés sur le mode des confidences intimes ce qui leur donne un garantie de sincérité. L'impression générale que j'en ai retiré tient au fait que la Russie soviétique a été un régime totalitaire dont la violence a été peu différente du régime tsariste. Malgré des avancées dans le domaine de l'éducation, le régime communiste et son complexe militaro-industriel n'a pas pu résister face au désir de consommation de la société flatté par quelques mafieux.

Je retiendrai de ce livre l'extrême violence de la société russe et le fatalisme de ce peuple, l'occasion ratée de l'expérience communiste dont la dérive autoritaire était inévitable dans les conditions historiques dans lesquelles elle s'est déroulée. J'aurais du mal à oublier l'anecdote de ce membre du NKVD qui passait ses journées à tuer les prisonniers des camps au revolver et à qui il fallait masser l'index qui pressait la gâchette en milieu de journée. le stakhanovisme appliqué au massacre.
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