AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Oeuvres : La guerre n'a pas un visage de femme - Dern.. (15)

Le magnétophone enregistre les mots, reproduit l'intonation. Les silences. Les sanglots et les moments de désarroi. Mais comment "enregistrer" aussi les yeux, les mains... Leur vie durant la conversation, leur vie propre. Indépendante. Comment enregistrer la coupe très "jeune fille" de ce chemisier qui sied si bien à Olga Vassilievna, avec son col à pois ? Ou encore le regard juvénile et amoureux que pose Saul Guenrikphovitch sur sa femme. La fierté et l'admiration qu'il lui témoigne, sa foi en chacune de ses paroles. Mais quelque chose d'autre encore semble les unir, quelque chose, peut-être, de plus grand que l'amour. J'ai peur ici d'en prononcer le nom : la guerre.

(page 115)
Commenter  J’apprécie          20
C'était juste après une vague de bombardements, je vois la terre devant moi qui remue. Je cours et commence à creuser. Je sens sous mes mains un visage, des cheveux... C'était une femme... Je l'ai déterrée et j'ai fondu en larmes sur elle. Mais elle, lorsqu'elle a ouvert les yeux, elle n'a pas demandé ce qu'il lui était arrivé, elle m'a dit d'une voix inquiète :
"Où est mon sac ?
- Qu'avez-vous besoin maintenant de votre sac ? On le retrouvera bien.
- Il y a ma carte du Parti dedans."
Elle ne se souciait pas de savoir si elle était indemne, elle s'inquiétait pour sa carte du Parti. J'ai aussitôt entrepris de chercher son sac. Je l'ai trouvé. Elle l'a posé sur sa poitrine et a fermé les yeux. Et le soir, je suis rentrée à la maison, j'ai raconté ça à maman et lui ai annoncé que j'avais décidé de partir au front.

(page 137)
Commenter  J’apprécie          10
Mon principe est de chercher à comprendre la vie humaine. Dénoncer le mensonge du systeme soviétique ou du poutinisme me demeure secondaire. Les choses ne m'intéressent pas lorsqu'elles se situent sur le plan idéologique, qui reste pour moi superficiel. Mais le résultat est que ces livres détruisent tout de même les mythes, soviétiques ou postsoviétiques.
Entretien avec Svetlana Alexievitch en Introduction
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (150) Voir plus




    {* *}