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Critique de LucienRaphmaj


La fin et le début. C'est toujours la même histoire. Belle histoire. Sale histoire. Comment le dire ? Comment hériter, c'est-à-dire faire de la fin un début, quitte à répéter à nouveau tout en réinventant ? C'est ainsi que « Fresh Théorie » revient sur ce que l'on a appelé la « French Theory » cette constellation de penseurs français de la seconde partie du 20e siècle qui ont été mis sur le même plan depuis un regard étranger (américain) quand ils nous semblent à nous de traditions si incompatibles, étoiles éloignées dans leurs positionnements philosophiques (ensemble Foucault et Derrida, Barthes et Deleuze, Baudrillard et Guattari).

La « Fresh théorie » est donc une manière de rafraîchir la French Theory à l'aune de la pensée française en 2005. En 2005 soit la même année que le livre de François Cusset faisant l'histoire de cette réception outre-atlantique des intellectuels français. On sait ce que le postmoderne (au sens de Lyotard) nous a enseigné du sens de la satire (saturation) et de la parodie. Et c'est ainsi, qu'on se retrouve avec tant d'ouvrages qui miment ces penseurs, sans rien combiner rien de nouveau : « Ersatz et répétition ».

Il est en effet singulier d'hériter de cette génération qui voulait congédier les maîtres (il faut le dire vite, dans ce grand mélange de la « French theory » où Lacan peut côtoyer Rancière), génération qui a aussi pensé en profondeur ces phénomènes d'héritage et de hantise (Derrida 💜). le très beau « D'après Foucault » de Mathieu Potte-Bonneville et Philippe Artières, deux années plus tard retissaient les problématisations apportées par Foucault pour penser « d'après » Foucault, c'est-à-dire après lui, et à travers lui, et donc aussi autrement.

La collection de textes divers de « Fresh théorie » forme, elle (nécessairement ?), un ensemble disparate. Dans cette anthologie d'un présent aujourd'hui déjà daté, j'en retiens le début et la fin. Encore une fois. le premier texte, l'introduction de Mark Alizart, esquissant un parallèle entre le postmoderne et la Réforme. Et le dernier, l'épilogue apporté par Catherine Malabou, et qui vient donner un plagiat par anticipation (cf Pierre Bayard) de Derrida par Levi-Strauss.
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