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Critique de Aline1102


La maison aux esprits m'a beaucoup rappelé Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez. Au plus j'avançais dans le récit, au plus je me sentais revenue quelques années en arrière, quand j'ai découvert Macondo et ses fondateurs, la famille Buendía.
Il faut dire que La maison aux esprits regorge du même « réalisme magique » que Cent ans de solitude. On est plongé, dans le cas de ces deux romans, dans des histoires à la fois profondément terre à terre (l'histoire d'une famille à travers les générations qui se succèdent) et imprégnées de surnaturel. Dans La maison aux esprits, Clara del Valle, l'une des principales protagonistes – et celles grâce à laquelle nous connaissons l'histoire de sa famille, puisqu'elle a rempli plusieurs cahiers de notes à ce sujet – a un certain talent pour parler aux esprits, voir les fantômes, faire bouger les meubles et même, pour jouer du piano alors que le couvercle de celui-ci est fermé.
Ce qui est étonnant, dans ce genre de roman, c'est que cette dimension magique ne choque pas du tout. Au contraire, elle s'intègre tellement bien dans le récit qu'elle semble aller de soi. Est-ce dû au talent des auteurs ou à une certaine ambiance ? A une façon d'écrire qui nous plonge directement dans le vif du sujet ? Aucune idée. Mais en tout cas, même le plus cartésien des lecteurs ne sera pas étonné d'apprendre que Clara peut faire danser une salière ou que le fantôme de Férula, la belle-soeur de Clara, est apparu à toute la famille Trueba pour annoncer son décès.
Si cette « magie » passe si bien, c'est sans doute aussi parce que le réalisme est très présent lui aussi. Les grands événements politiques du XXè siècle (y compris les deux guerres mondiales) sont mentionnés à plusieurs reprises. Et la politique est d'ailleurs l'occasion pour Allende de critiquer, à mots couverts, le conservatisme qui fait craindre à Esteban Trueba et à ses contemporains les jeunes communistes et leurs idées novatrices.
Le régime politique de Pinochet est également mentionné et les horreurs de la dictature et de la guerre civile participent aussi à rendre ce livre passionnant : on en apprend plus sur ces événements et sur leurs répercussions sur les familles qui ont dû les subir, par le biais de l'histoire des Trueba.
Au niveau des personnages, mon coup de coeur va à Clara. J'ai adoré sa légèreté, sa distraction et sa bonne humeur du début, quand elle et Esteban forment encore un couple uni. La maison haute en couleurs de Clara et son intérêt pour les esprits et pour les guéridons qui lui servent à communiquer avec eux m'ont ravie.
La maison aux esprits est un livre qui se mérite. Personnellement, je l'ai trouvé à la fois compliqué – les chapitres et même les paragraphes sont très longs, les phrases aussi, parfois – et facile – car on entre facilement dans l'histoire de cette famille et on est tout de suite dépaysé, transporté dans le monde d'Allende. Ce n'est pas une lecture que je qualifierais de « lecture-détente », mais c'est quand même un livre qui vaut la peine d'être lu, quitte à réserver pour cela quelques jours (ou semaines, suivant la vitesse à laquelle on lit) pour prendre le temps de le découvrir, de le savourer et de l'apprécier à sa juste valeur.
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