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Critique de JG55


Après avoir été très emballé par le roman "Zorro" d'Isabel Allende, j'avais décidé de ne pas en rester là. J'ai donc continué à découvrir cette romancière à travers son premier roman "la maison aux esprits".

Il s'agit de l'histoire d'une famille dans un pays d'Amérique du Sud depuis le début du XXème siècle jusqu'aux années 70 environ.

L'histoire politique est anonymisée mais on devine très vite qu'il s'agit du Chili, la patrie d'Isabel Allende, nièce du président Salvador Allende tué lors du coup d'état de 1970. On reconnait Allende à travers les noms "le Candidat" puis "le Président". C'est comme un autre personnage historique qui est appelé "le Poète" mais qu'on devine être Pablo Neruda

Ainsi, à travers le destin de la famille Trueba, on suit l'évolution de la société chilienne où les paysans au début du siècle étaient quasi des esclaves au service de puissants hobereaux, maîtres après Dieu, exerçant en toute impunité un droit de cuissage ou de vie et de mort. Peu à peu, il y a prise de conscience du peuple jusqu'à l'arrivée au pouvoir du "Président" qui rencontrera les difficultés qu'on connait jusqu'au "Pronunciamento" qui voit se mettre en place une sanguinaire dictature.

Le destin de cette famille s'exerce dans le roman à travers les personnages centraux d' Esteban Trueba, gros propriétaire atrabilaire mais surtout des femmes Clara, Blanca et Alba (épouse, fille et petite-fille).

Le roman est extrêmement touffu, avec beaucoup de personnages dont on ne voit pas forcément immédiatement le rôle. Je pense en particulier à Barabbas dont on comprend, à peu près au bout de la première page qu'il s'agit d'un animal (puisqu'il est en cage). Puis peu à peu, on finit par réaliser qu'il s'agit d'un chien (aux pouvoirs extraordinaires). Personnellement, j'ai eu du mal à accrocher au début du roman, ne voyant pas trop où le roman me menait. Il m'a bien fallu une bonne cinquantaine de pages (sur 540) pour commencer à prendre goût à l'histoire qui avait tendance à se perdre dans des détails qui tenaient presque au fantastique (Clara sait communiquer avec les esprits et faire bouger la salière sur la table). D'ailleurs, il y a certaines choses que je n'ai pas réussi à décrypter comme, entre autres, la couleur des cheveux de certaines des femmes qui est naturellement verte … Des détails certes mais qui intriguent donnant l'impression (désagréable) qu'on a loupé un métro et qui nécessitent d'assez fréquents allers et retours (ce que je n'aime pas toujours faire car ça casse le rythme) …

Spoiler : autre difficulté qui n'est dévoilée qu'à la fin. le roman est principalement écrit à la troisième personne sauf de temps en temps où un des personnages s'exprime. Sans crier gare, le roman bascule alors à la première personne… La première fois, j'ai même mis un certain temps à comprendre quel était le personnage qui s'exprimait ainsi …

Puis peu à peu, les choses se normalisent dans le roman et on finit par éprouver un certain attachement pour les héros ou les héroïnes.

Ce qui m'a le plus intéressé et fasciné dans le roman c'est cette façon de faire se croiser et rencontrer des personnages qui n'auraient normalement jamais dû se retrouver. Contrairement au dicton, L Histoire, ici, aime à repasser les plats, attisant haine ou amour…

Ce roman semble avoir eu un succès international immédiat et considérable. Il a même été adapté par Bille August dans un film au titre éponyme (que je ne connais pas)

Après "Zorro" que j'avais beaucoup apprécié, "la maison des esprits" est un roman intéressant, beaucoup plus complexe. L'expérience restant positive, je me laisserai probablement tenter par un troisième roman de Isabel Allende.
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