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Citations sur Poezii, tome 1 (47)

Les yeux ouverts, vers le ciel lisse
J’ai bâti au cours du temps des tessons de rêve
et dans ces efforts j’ai attrapé sans trêve
un tissu de nuages et d’abysse !
*
Cu ochi deschiși, spre cer deschis,
Clădii în timp crâmpeie de vis
Și-n sârgul cesta eu am prins
Țesut de nouri și abis !

(p. 24)
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Je chante !

Je chante !
Avec la forêt à ma peine je donne voix
Et avec les cimes du ciel à la de vivre joie,
Je chante du premier au dernier jour de l’année,
Je chante le merveilleux solstice de l’amour
Je chante avec le brouillard de l’aube et l’herbe des vallées
de l’automne le coucher de soleil empourpré,

Je chante tout ce qui dirige l’homme vers l’amour,
tout ce qui naît et dans la vie entre ;
Je chante l’innocent sourire de l’enfant
et de l’abeille dorée le bourdonnement,
Je chante les fleurs qui rient au soleil une par une
et ton regard dans lequel mes œillades
se perdent follement
tel le Bărăgan dans la sphère ;

Je chante les crêtes montagneuses avec leur toge
qui se perd dans les profondeurs de la mer,
Je chante tout ce que le cœur et l’esprit réunis
rassemblent, débris après débris
du profil de ton profil !

(janvier 1965)
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Amour !

J’embrasse la générosité argentée des larmes de ton visage
et le coquillage par la mer charrié au rivage,
J’embrasse le charme des échos ensorcelés qui depuis des millénaires
viennent se briser dans la nostalgie temporelle,
J’embrasse l’icône de jours ensoleillés et de toi remplis,
J’embrasse le regard par la chaleur des âmes illuminé
et en or lumineux transfiguré,
J’embrasse et je dépose un baiser sur les crépitements du feu de la forêt,
où je vois tes chaudes et douces paroles,
Dans l’immensité instantanée du temps alignées !

(1964, au bord de la Mer Noire)
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Enfant !

Pâle visage enfantin
à la chevelure dorée
et étrange telle la brillance donnée
au grain de sable par le soleil
brûlant de l’été ;
Visage à la chevelure dorée arquée en tombant
comme les pétales des clochettes
champêtres,
Pâle visage enfantin, aux yeux dans lesquels
je lis la limpidité des nordiques fjords,
la mélancolie des flots
de l’immensité blanche des cimes
alpines,
et des voies toujours plus
profondes de l’océan,
Immensité abyssale, de couleurs,
de matière ;

Pâle visage enfantin
en offrande tu donnes de ta chaleur
intérieure et vivante,
la clarté d’un fragment
de pensée
qui cherche dans mon enfance
passée.

Ô, que ne donnerais-je pas pour aligner
lipides les sentiments passés
avec ceux d’aujourd’hui,
Pour serrer dans ma main tous les flocons
de neige avec leur fraîche douceur
Et au sein de leur force cachée
délivrer le visage,
toujours le visage,
dépourvu de pensées
Je ressens pénétrer dans les voies
en moi rassemblées
d’hier et d’hier encore
jusqu’à présent !
Pâle visage enfantin
aux yeux joueurs de poupon
et de choses sans pensées,
Tu m’as fait fondre pour un instant,
dans la neige qui se dépose
sur le témoignage mutique des montagnes,
D’hier le silence, enfantin,
Avec les tourments qui à présent,
et demain,
Attendent de défaire ou de refaire,
avec des mains d’enfant,
et avec des murmures de temps,
la vie !
(Poiana Brașov, 10 février 1967)
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Dialogue

Tandis que je te parlais, avec ma pensée j’étais,
Bien loin, dans une forêt de pins,
Tandis que je te parlais, mes mots se perdaient
Dans la profondeur de tes yeux trop bruns.

Leur ombre était pareille à la forêt au coucher
Surpris et étonnés qu’ils étaient de recevoir une veste,
Réchauffés par la jeunesse du printemps qui les enveloppait,
Profonds, tels le zénith vu du haut des crêtes !

Tandis que je te parlais miroirs magiques
Tes regards me semblaient
Porteurs d’images dans les légendes dérobées,
Humaine attention, surprises songeant,
luttant,
aimant
ou bien priant.
(1961)

*
Dialog
Îți vorbeam și cu gândul eram mai
departe’ntr’o pădure de cedrii,
Îți vorbeam și cuvintele mi se pierdeau
în ochii tăi mult prea negrii,

Umbroși ca pădurea’n amurgul înserării,
Surprinși și mirați parcă de primirea unei veste,
Calzi de-nvăluirea tinerească a primăverii,
Adânci, aidoma zenitului văzut din înaltul de creste!

Îți vorbeam și privirile tale
Îmi păreau oglinzi fermecate
Ce-aduc imagini furate din legende,
Priviri umane , surprinse gândind,
luptând,
iubind,
sau rugându-se.
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Départ !

Je n’ai pas partagé avec minutie le temps en heures,
Je n’ai pas compté les pas qui ont créé
le tapis de distance entre nous,

Je n’ai pas voulu voir le baiser
à toi offert par les monts de toi
amoureux comme personne d’autre,

Je n’ai pas écouté ce retentissement prolongé
qui t’appelait sauvagement des crevasses dans la roche creusées !

Je n’ai pas voulu laisser aller l’agitation
quelque part en moi cachée,

Je ne l’ai pas voulu, car plus
vif encore
de l’amour elle serait !

J’ai tout laissé
et le temps,
et les pas,
et l’étreinte
et l’écho qui appelle,

Dans le passé s’installer,
calmement,
Dans un silence étrange
et profond !

(août 1964, refuge du Retezat)
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Prière de demain !

Demain je passerai à travers des nuages
et du tissu de ciel,
Et dès aujourd’hui terrassé je suis,
le sommeil agité,
fort inquiet ;
Je m’inquiète pour le pêcheur
qui dans la tempête s’en va,
Je m’inquiète pour celui qui a amassé
et amasse des fortunes de pensées,
de rêves, et d’idées,
qui dans l’attente sont sur le point d’être
qui se laissent désirées !

J’en ai tant dans la remise de mon âme,
Tant qui attendent de s’évader,
Tant qui se languissent de lumière
comme après un hiver triste et pénible,
Qu’on dirait que cette âme se brise.

Je ressens d’ores et déjà les tessons
qui me blessent,
Je ressens d’ores et déjà des profils qui me cherchent
Et pourquoi ?
Et de qui ?
En plus de ma remise d’âme
qui est mienne,
RIEN !
Et que pourrait-il être ?

Si petit je suis, mon Dieu,
dans l’immensité,
Que je regarde encore une fois,
et inquiet,
Je m’en écarte,
oubliant,
avoir jamais
vécu !

( Janvier 1970)
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Pour mon anniversaire !

Impétueuse, infinie dans la pensée
quelque part à l’horizon égarée,
indéterminée
est la mer !

Ivre de sentiments, qui toujours
naissent, s’enflamment ardemment
et vivent, est l’amour,
suis-je moi-même !
L’amour et la mer impétueux sont sous
le ciel au-dessus des montagnes,
Et le soleil est loin,
tandis qu’ils le réclament brûlant et rapprochant !

J’ai peur à l’instar du sauvage chevreuil
qui observe de ses yeux doux et humides
pour la première fois l’azur du matin.
J’ai peur !

Où sont les sapins pour me protéger ?
Où sont le ciel et le vent ?
Où est le soleil pour qu’il étincelle ?

Où sont les feuilles pour chasser ma pensée ?
Où toutes ces choses sont-elles passées ?

Avec l’été et la lumière, elles s’en sont allées
sans que presque personne le sache,

Tandis que toi tu m’as été étrangère,
et lointaine,

Et quel dommage !
Tu n’as pas été ici pour leur dire de revenir !

(Constanța, 1964)
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Confession

Les feuilles, ces fenêtres
qui parlent au vent,
ces cordes de violon
qui ont fait naître
des doïnas et des douleurs,
Elles sont pour moi, à présent,
Entouré de tout ce qui à moi n’est pas
le baume du rapprochement de toi,
le baiser des pétales des pommiers !
(10 septembre 1967)
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Solitude !

Parti que je suis, avec en moi
un vide solitaire.

Je monte vers le ciel,
j’observe les nuages de dehors qui
se troublent de nouveau,
Et le brouillard est épais et triste :

À travers un bout de vitre, je tente de surprendre
Une voix lointaine, un écho.
J’écoute !
Silence !
Les mots ne se s’animent plus !
Tout est loin !

Et le vent si je l’interroge, lui non plus
rien ne veut me dire
sur toi !
(22 novembre 1964, dans l’avion me conduisant de Bucarest à Berlin)
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