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Citations sur Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison (223)

Tout le monde sur cette terre a une histoire à raconter, pourvu qu’il y ait quelqu’un pour l’écouter ; ce n’est pas l’histoire qui est dure à trouver c’est l’auditeur.
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Si « tout change » sur cette terre, la connerie et la lâcheté, elles, ne prennent jamais une ride.
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Quand je pense maintenant à l'écrivain turc Ahmet Altan et au livre présent, à sa libération en mai 2021 après plus de quatre de prison chez Erdogan, je ne peux m'empêcher bien sûr de penser combien il lui fut précieux d'avoir pu relire Les Cosaques de Tolstoï dans les conditions que l'on sait, mais combien il me rappelle aussi les quatre ans de prison que fit Dostoïevski sous Nicolas I qui firent dire à celui-ci :
"Mais non, ce fut justice. Qui vous dit que peut-être là-haut, le Tout-Puissant n'a pas voulu m'envoyer au bagne pour que j'y apprenne ce qui importe le plus ? Transformé par cette épreuve , non seulement il se déclare totalement soumis au tsar, mais aussi à la religion et aux autorités religieuses, dans un mouvement de foi plein de ferveur mystique.
Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute sur l'idée de Altan de ne pas se soumettre à Erdogan ni de se convertir à la religion, lui qui est un laïc communisant et qui a plus de 70 ans, mais je pense que son épreuve a muri sa réflexion d'écrivain, et que son prochain livre sera d'un intérêt considérable.
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2016, 2017, 2018, 2019, l'année 2020 ne nous rendra pas la liberté d'Ahmed Altan, notre ami écrivain avec ce tyran d'Erdogan. L'auteur de " Je ne reverrai plus le monde", écrit dans sa geôle, purge une peine indéfinie pour avoir froissé d'un mot, d'une phrase, d'un commentaire, un jour l'humeur du monstre d'Istambul.
PG
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Comme tout le monde , j'ai deux sortes de rêves éveillés : ceux qui peuvent se réaliser , ceux qui ne se réaliseront Jamais . Les rêves qui peuvent se réaliser me font peur . J'ignore pourquoi . Je rêve presque uniquement de l'irréalisable . Mon imagination échappe à mon contrôle et il m'arrive de songer à des choses qui pourraient se réaliser , de nourrir des fantasmes potentiellement réalistes .Ainsi d'une maison à la campagne , le calme , le bonheur . Un bureau silencieux , un beau jardin , un ruisseau qui coule à mes pieds .
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Je suis écrivain.
Je ne suis ni là où je suis, ni là où je ne suis pas.
Enfermez-moi où vous voulez, je parcours encore le monde avec les ailes de l’imagination.
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Me jeter en prison était dans vos cordes ; mais aucune de vos cordes ne sera jamais assez puissante pour m’y retenir. Je suis écrivain. Je ne suis ni là où je suis, ni là où je ne suis pas. Enfermez-moi où vous voulez, je parcours encore le monde avec les ailes de l’imagination. Et bien que je n’en connaisse pas le quart, j’ai des amis aux quatre coins du monde qui m’aident dans mon voyage. Chaque œil qui lit les phrases que j’écris, chaque voix qui répète mon nom est comme un petit nuage qui me prend par la main et m’emporte dans le ciel pour survoler les plaines, les sources et les forêts, les rues, les fleuves et les mers. Et je m’invite sans un bruit dans les maisons, les chambres, les salons. Je parcours le monde depuis une cellule de prison.
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Ahmet Altan, Libé ..
J'ai remarqué une chose, ces plumitifs de l'Humanité et de Libé, les seuls il faut le dire à montrer le bout de leur nez autour de l'affaire qui nous occupe, n'en ont rien à faire de l'écrivain Ahmet Alcan. Ils signalent juste son état et point barre ! Au passage, ils ne citent guère plus Erdogan ! Dans cette hypothèse, quand il sera libéré, il sera interdit de sortie du territoire turc selon toute vraisemblance (comme son frère Mehmet l'est) bye bye Ahmet Altan, il ne deviendra plus digne d'intérêt et ira rejoindre la cohorte des masses populaires en souffrance sur lesquelles on ferme les yeux. Pourquoi s'intéresser dans ce cas à Ahmet Altan, parce que sa famille est communiste et que lui c'est un laïc, un "engagé" dans les causes internationales ? Sous le prisme de la propagande qu'on voit déjà ici poindre et qu'on verra demain poindre ailleurs car on s'attellera à d'autres chevaux plus fringants, plus intéressants, ces quelques clignements de cils d'un jour, 'l'homme du jour" titrait avant-hier l'Humanité paraissent à vrai dire bien dérisoires et déconnectées de toute réalité. Ils sont à la ramasse : de leur "cellule" à la cellule d'Ahmet Altan.

Moi au contraire, j'aime bien lire Ahmet Altan, j'aime bien quand il nous parle des écrivains Tolstoï, Malraux .. en des termes bien à lui, l'artiste qu'il est sait les magnifier. J'aime bien aussi quand il nous parle de son père qui est mort mais toujours avec lui : "Mais ce soir je boirai du champagne avec mon père à Paris" .. J'aime bien quand il nous parle de sa famille toujours avec lui, mais malheureusement absente physiquement car il est en prison à Silivri, la plus grande prison "d'Europe" comme j'ai lu pour les détenus de droit commun, la fierté d'Erdogan. Alors dans ces conditions, ça prend une tout autre tonalité. C'est bien triste à dire ou paradoxal, mais on a le le sentiment que l'écrivain Ahmet Altan est meilleur que jamais, le miel de son coeur, le miel de sa conscience ; rien que son talent d'écrivain dégagé de toutes les scories et les habitudes existentielles. "Je ne reverrai plus le monde", quand Ahmet Altan sortira de prison -mais on ne sait pas quand ?- de tous ses livres, celui-là en particulier aura la saveur originelle du combat d'une vie pour la liberté, son credo : il faut sans doute des oeuvres comme celle-là pour remettre à flot la conscience de l'homme bien lointaine.
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Il m’a tendu le paquet.
J’ai secoué la tête et dit en souriant :
« Merci, je ne fume que quand je suis tendu. »
Et tandis que je me trouvais dans cette voiture dont il m’était impossible d’ouvrir la portière, privé de tout pouvoir sur mon propre futur, contraint même à changer de nom, enfin ramené à l’état de misérable insecte piégé dans la toile d’une araignée venimeuse, la première phrase que j’avais prononcée devait s’évertuer à nier cet état de fait, à le tourner en dérision, à mettre entre la réalité et moi une distance infranchissable. Or cette phrase surgie de je ne sais quel obscur recoin de ma conscience, elle m’était venue sans réfléchir.[…]
Cette phrase a tout changé. Elle avait divisé la réalité en deux moitiés aussi sûrement qu’un sabre de samouraï, d’un seul coup qui est presque une caresse, tranche un bandeau de soie jeté en l’air.
D’un côté c’était un corps pris au piège, avec sa chair, ses os, son sang, ses muscles et ses nerfs ; de l’autre un esprit vaguement distrait, indifférent aux malheurs du corps, considérant de haut ses mésaventures présentes et à venir, car certain d’être intouchable, et qu’une telle certitude rendait effectivement intouchable.
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Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m’enfermerez jamais.
Car comme tous les écrivains, j’ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles.
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