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4,2

sur 4751 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oh là, là… la lecture !!! Elle nous fait passer par toutes les gammes des émotions. de la rage, de la peine, de la colère… Je ne veux en dire plus, de toute façon, d'autres l'ont fait avant moi… tout ce que je dirais c'est que c'est une lecture qui va me hanter, m'habiter encore longtemps… J'avais peur de le commencer, vu le sujet, mais je l'ai fait, et la littérature existe pour ça aussi : dénoncer, crier à la face du monde, mettre en avant la condition encore précaire de la femme dans certaines religions. Ce livre est à lire, pour le constat et la sensibilisation. Accrochez-vous par contre… parce que notre coeur se retourne à bien des moments….
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L'écriture de Djaïli Amadou Amal est simple, directe et dynamique, en un mot efficace.
L'auteure nous convie à suivre le destin croisé de trois femmes peules et musulmanes, et à découvrir à leur suite la société patriarcale camerounaise dans laquelle elles évoluent, fondée sur le mariage, le respect des traditions et des règles imposées aux femmes.

Ramla et Hindou sont deux soeurs de moins de 20 ans qu'on marie sans leur consentement le même jour. Dès les premières pages, on comprend que leurs vies ne valent pas beaucoup au regard de la liste des devoirs qu'une femme a envers son époux.
Ces 30 conseils d'usage sont prodigués par leur père et leurs oncles et donnent le ton de ce roman autobiographique. C'est assez glaçant.

Safira, femme mariée de 35 ans, se voit quant à elle contrainte d'accepter l'arrivée d'une deuxième épouse au sein du foyer.

A travers ces 3 histoires, on pousse les portes des « concessions », qui regroupent les habitations des membres d'une même famille. Malgré la vie en communauté, une fois mariées, les femmes n'ont pas beaucoup de soutien à attendre de leur famille car si un père répond de sa fille, un mari répond de sa femme.

Patience, Munyal ! Voilà ce qu'elles entendent depuis qu'elles sont toutes petites, pour leur faire passer le goût de s'indigner.
Bien que le sujet soit grave, il n'y a rien de pesant dans la plume, ni d'apitoiement excessif dans le récit, on y trouve même une note d'espoir !
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Difficile de lire ce livre sans éprouver un sentiment d'injustice mais aussi d'impuissance.
Les histoires de ces trois femmes "obligées" à la patience, à la soumission, et à la dictature des hommes et des traditions ancestrales, nous touchent, nous blessent, nous révoltent…
Pour elles on souhaiterait pouvoir tout bousculer, tout renverser… mais patience, patience.
Une lecture poignante, une écriture fluide qui nous fait dévorer ces 3 histoires mais qui nous laisse un goût amer une fois terminées.
Un témoignage fort sur le thème douloureux du mariage forcé.
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-Ramla, tu as 17 ans, tu es grande maintenant, tu vas donc épouser Alhadji Issa, un ami de mon frère Hayatou, avec lequel nous sommes en affaires. Nous avons besoin de toi...
-Mais Papa, je veux continuer mes études, je veux devenir pharmacienne, et puis j'aime pas Alhadji Issa, il est trop vieux pour moi , il est déjà marié...
-Tu n'as pas à me répondre, tu feras ce que je te dis, comme ta soeur Hindou qui ,elle, va épouser Moubarak
-Mais Papa, je en veux pas non plus épouser cet homme.
-Vous ferez ce que je vous dis, d'ailleurs n'ai-je pas moi, quatre épouses et n'avez-vous pas une trentaine de frères et soeurs? Et puis, si vous refusez, je répudie votre mère !
Dialogue surréaliste...non dialogue de la vie courante, dialogue bref que je gamberge, résumant l'objet de ce livre
Une scène qui a elle seule pourrait résumer ce livre, que hasard du calendrier, je commente en ce jour de la Saint-Valentin.
Rude destin de ces qui n'ont pas droit à la parole, qu'on utilise comme monnaie d'échange. rude coutume que celle du mariage imposé à des jeunes filles vierges, bien sûr, jeunes filles de 18 ans, "beau c..., belle gueule" qui vont dans leur nouvelle vie, sans bonheur, être jalousées, être concurrentes au lit et esclaves dans la vie  et la cuisine de la daada-saaré, la première épouse plus âgée. Daada-saaré  qui en fera son souffre douleur, sa servante. C'est elle qui commande dans la maison, ce n'est pas l'affaire du mari, qui est bien au dessus de ces chamailleries de femmes...
Lui, n'a donné qu'un seul ordre : "Vous avez intérêt à vous entendre et à me rendre heureux" ....les affaires entre femmes ne l'intéressent pas....il ne se préoccupe pas plus des affaires des poules qui grattent dans la cour. Si la nouvelle épouse ne veut pas plier, ne veut pas se soumettre, si elle cause trop de tracas, elle sera répudiée, rejetée....l'épouse kleenex ! 
Même leur père leur a dit, le jour de leur mariage « Soyez soumises !» 
"Patience ! sois patiente, ça va s'arranger" leur dit-on régulièrement dans la famille paternelle. Elles ne sont pas les première, elle ne sont pas les dernières,  ce sont les traditions. Un homme doit avoir plusieurs épouses, c'est essentiel pour son standing,  s'il veut apparaitre puissant aux yeux des autres hommes, fort aux yeux de ses partenaires en affaires.
Quant à la la daada-saaré, elle ne peut pas être en reste. Elle n'a pas eu droit a la parole et vit arriver la jeune mariée avec jalousie...l'épouse unique devint épouse parmi les épouses, et devait attendre que "son tour arrive"...difficile à supporter sans réagir !
La femme n'est ainsi qu'un objet de luxe légalisé et permis par le droit musulman, un objet de luxe comme le fut l'auteure, un objet de luxe sans droit à la parole, sans droit au bonheur, qui doit prouver par le nombre d'enfants qu'elle donnera la puissance de son maître et mari ! Un point, c'est tout !
Sous nos cieux, ces objets de luxe ne sont pas autorisés par notre droit...ce n'est pas pour autant qu'en ce jour de la Saint-Valentin de nombreux hommes achèteront plusieurs bouquets de roses à des femmes qui les attendent, qui toutes savent plus ou moins que d'autres femmes existent dans la vie de ces hommes...
Oui mais là-bas, c'est légal, la société, le droit, la religion, les pères le permettent et l'encouragent, et les femmes n'ont rien à dire...sous nos cieux c'est un choix de certaines imposées à d'autres .
Une belle claque ! Émotion garantie. je vais poursuivre ma découverte de cette auteur
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Nous découvrons à travers trois visages la situation des femmes unies à des hommes dans le cadre de mariages forcés. L'auteure s'inspire de sa propre vie pour « romancer » ces trois existences qui s'articulent, se répondent, s'épient, se malmènent, se détestent… Deux d'entre elles sont mariées à 17 ans, la troisième subit l'arrivée d'une seconde épouse. Toutes 3 sont à fleurs de peau, aimeraient pouvoir se rebeller mais le poids des traditions les en empêche ! « Patience ! » leur dit-on. La femme doit obéissance et soutien à son mari c'est tout ce qui importe. Même les femmes, les mères qui ont subi ce servage accompagnent leurs filles vers ces vies dénuées de liberté. La femme mariée devient propriété de sa belle-famille.
Cette lecture rend folle ! Comment supporter tant d'horreurs et d'injustice ? Au nom de la bienséance et de la religion ? Au nom de la paix sociale et familiale ? On attend avec impatience que l'une, l'autre et la troisième encore se rebellent… La note d'espoir, c'est de savoir que @Djaïli Amadou Amal est passée par là et qu'aujourd'hui elle écrit, elle s'en est donc sortie, elle s'est libérée du joug physique et moral.

Son troisième roman, "Munyal, les larmes de la patience", paru en septembre 2017, à la demande de l'éditrice française qui la publie, a été retravaillé et paraît en septembre 2020 sous le titre de "Les Impatientes". Ce roman qui brise des tabous comptera parmi la première sélection du prix Goncourt 2020 et obtiendra le prix Goncourt des lycéens 2020.
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Patience, Munyal !



Les impatientes... Comment pouvoir parler de ce livre sans vous dévoiler l'intégralité du destin de ces trois femmes ? Basé sur des faits réels, Djaïli Amadou Amal nous parle sans tabous de l'enfer des mariages forcés et de la polygamie. Sous forme de roman choral, nous y rencontrons Ramla, jeune femme de dix-sept ans, Hindou, sa demi-soeur et Safira, sa daada-saaré. Dénonçant les conditions de la femme sahélienne, l'autrice nous livre un récit qui nous donne cette envie folle de crier. Le destin de nos trois personnages s'entrelace comme une tresse. Nous suivons ces femmes qui n'ont que pour seul mot : patience. La violence, le viol, la trahison, la tristesse... Patience. Les impatientes, est un livre divisé en trois parties, reprenant le point de vue de Ramla, Hindou et Safira. Entre épouse et co-épouse, entre peur et bataille, laquelle parviendra à s'affranchir ? Les impatientes, c'est un récit dur et pourtant nécessaire. C'est être une épouse soumise, sans espoir, sans rêve. C'est aussi ouvrir les portes de djinns, des marabouts, des croyances. C'est le pouvoir de l'homme et de la religion et de l'écrasement des droits de la femme. Bouleversante et effroyable, cette lecture vous noue la gorge. Avec force et dignité, Djaïli Amadou Amal met en lumière la vie des femmes. La plume de l'autrice est nette, précise et sans détour. Elle en fait d'ailleurs la force du récit. J'ai été touchée par ces trois femmes et honnêtement, j'aurais aimé avoir une centaine de pages en plus pour connaître avec exactitude "un dénouement". Djaïli Amadou Amal a reçu le prix Goncourt des lycéens pour Les impatientes. Si tu ne l'as pas encore lu, il est encore temps de le découvrir !

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Voilà un livre des plus remarquables qui décrit sans ambages la condition des femmes du Sahel mariées de force au nom de la religion, des femmes réduites purement et simplement en esclavage pour satisfaire la bienséance et l'hypocrisie des hommes : leur père, leur oncle, leur frère, leur cousin. C'est un ouvrage très bien écrit pour dénoncer les mauvaises interprétation des préceptes de la religion musulmane où tradition et piété se mélangent mal et de mauvaise manière, uniquement par la contrainte. J'ai été très émue par ces trois histoires qui sont hélas le reflet de multiples vies brisées de femmes et dont on ne parle pas ou très peu. L'auteur, par ce puissant roman, leur donne vie et leur rend hommage. dénonce les violences faites aux femmes en raison de leur genre et prend part à la défense des droits de la femme tout simplement.
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Le roman de la stupéfaction. Une écriture simple et expressive qui dit l'horreur et la désintégrations des femmes dans cette société peule traditionnelle. Une histoire qui vous tient par le coeur et par le ventre. C'est vraiment "la voix des sans voix" et de toutes les femmes. Celle qui résiste jusqu'à la folie, celle qui s'échappe et s'enfuie celle qui s'adapte et se transforme en monstre blessé. le point commun de toutes ces vies c'est qu'elles sont brisées et que le seul échappatoire c'est la fuite ... quelle qu'elle soit. Un livre qui nous dit les choses simplement un livre à lire pour comprendre pour compatir et pour rester en éveil. Un livre à lire.
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Les impatientes, malgré la dureté des thèmes, est un roman dans lequel on rentre facilement. On s'attache aux personnages et on a vite envie d'en savoir plus. L'écriture est sobre et je trouve que ça donne de la force au roman, qui a un aspect presque documentaire.

C'est aussi un roman qu'il est difficile de refermer sans colère... Les femmes y sont au premier plan, qu'il s'agisse des trois héroïnes qu'on suit tour à tour ou de leurs mères, tantes, rivales... le manque de sororité est frappant (même de simples paroles de réconfort sont souvent refusées), mais en même temps le roman est clair sur les responsabilités des hommes. Ce sont eux qui créent des situations intenables (par exemple en prenant une seconde épouse sans se soucier de l'avis de la première ni de "gérer" cette promiscuité forcée, en rappelant à leur femme qu'elle peut être répudiée dès lors qu'elle s'oppose à eux, en mariant leur fille sans la consulter...). Derrière, les femmes ne font que se débrouiller pour conserver leurs quelques privilèges, quand elles en ont... et ça passe malheureusement par faire en sorte que sa fille rentre dans le rang, ou pour que la nouvelle épouse ne prenne pas une place trop importante. On voit avec Hindou que leur marge de manoeuvre est vraiment faible... D'ailleurs cette histoire m'a vraiment retournée : Hindou est violée, maltraitée, et comme si ça ne suffisait pas c'est elle qu'on accuse de manquer de patience. C'est vraiment vicieux.

Je regrette juste qu'on n'en sache pas plus sur le destin des unes et des autres, ça m'a laissé un petit goût d'inachevé... et d'un autre côté, c'est peut-être mieux comme ça ?
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Livre extrêmement important qui a le courage d'aborder la question des mariages forcés.
Une belle écriture pour dire les peurs, les douleurs, les désillusions et les combats des femmes au Cameroun et dans bien d'autres pays d'Afrique.
Quel déchirement quand on comprend comment ces femmes doivent lutter pour vivre et défendre leur progéniture, comment elles doivent s'opposer les unes aux autres parce-qu'elles ne peuvent s'opposer aux pouvoirs des hommes !
Et en toile de fond, la religion qui légitime la violence faites aux femmes…
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