Du danger de faire des tests ADN pour connaître ses origines ... Quand une professeur d'histoire au Boston College Lauren, en fait un, en 2019, c'est plus pour s'amuser que conviction. Sa mère, Suzanna Baker, âgée de 89 ans, a la maladie d'Alzheimer et vit maintenant dans une maison de retraite spécifique, la maison bleue. Tandis que sa mère oublie, Lauren va remonter le temps et se lancer à la recherche de ses ancêtres, qui sont pour 50 % des juifs azkénases, alors que la famille est catholique. Lauren a la chance de bénéficier du soutien de sa fille, Emily et de son ex-mari, Oliver White, journaliste.
Son enquête va la mener en France, entre Paris et le Sud, en Lituanie, en Pologne à Auschwitz, rencontrer différentes institutions et comprendre l'histoire de sa maman alors que celle-ci s'efface.
C'est un joli roman : tout le monde a les moyens, l'Alzheimer dont souffre la mère de l'héroïne n'est pas ce que j'en connais, mais chaque individu subit cette pathologie de façon différente. La structure historique est solide et on ne peut qu'être touché par l'histoire de ses enfants, Hannah
Braunstein et ses parents boulangers, Frida Horowitz, sa soeur Ruth et ses parents, tailleurs, Léon et ses parents communistes d'origine polonaise, Rifke et Mendel Goldberg , ébéniste, victimes des nazis, de leur appartenance à une religion. Ce roman peut être un point de départ pour des personnes qui n'ont aucune idée de ce qu'a été la vie/la survie de nombreux individus , la question des choix (collaboration/résistance) sous l'occupation allemande en France d'appréhender le sujet de la seconde guerre mondiale. A l'heure de la cancel culture, c'est toujours ça, mais rien ne remplace les solides écrits historiques sur le sujet, les films "Nuit et Brouillard" ou les images d'archive.