Bien que
Les vaisseaux frères fassent partie d'une trilogie bangladaise, écrite par
Tahmima Anam, il n'est pas nécessaire d'avoir lu
Une vie de choix et
Un bon musulman (excellents livres au demeurant) pour s'en délecter. Ce dernier roman raconte l'histoire de Zubaïda, paléontologue née et et adoptée au Bangladesh, et éduquée aux Etats-Unis, à travers une longue lettre adressée à l'homme qu'elle aime et qu'elle a quitté pour en épouser un autre, au pays. Partagée entre deux amours et deux cultures, l'héroïne de
Tahmima Anam, qui présente beaucoup de points communs avec la romancière, est en quête d'identité (qui est la mère qui l'a abandonnée ?) et en rupture de ban avec la bonne société de Dacca, privilégiée et sans soucis financiers. Elle va découvrir le sort atroce et l'exploitation d'ouvriers travaillant sur les chantiers de démantèlement de navires à Chittagong, premier port du pays. Une activité qu'elle décrit avec une incroyable précision dans des scènes souvent terrifiantes. Mais c'est dans la psychologie de Zubaïda que l'art de la romancière est le plus impressionnant, au point de ressentir physiquement tous les états d'âme de cette femme en recherche d'équilibre. La plume de l'auteure est tranquillement lyrique, musicale et poignante. Certains passages sont moins réussis que d'autres mais l'ensemble est de toute beauté, romanesque au possible, comme une tragédie de l'intime.
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