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EAN : 9782330091279
432 pages
Actes Sud (04/10/2017)
3.93/5   14 notes
Résumé :

La veille de son départ pour la mission qui doit mettre au jour le squelette de la "baleine qui marche", un fossile qui comblerait un chaînon manquant dans l'évolution, Zubaïda tombe amoureuse d'Elijah. Il est le fils d'une famille américaine typique, elle la fille adoptive d'une riche famille bangladaise. Lorsqu'un coup du destin l'oblige à rentrer chez elle, le poids de la société la contraint au mariage avec un autre homme. Prenant prétexte d'un documenta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Alors qu'elle vient d'achever ses études aux Etats-Unis et s'apprête à rejoindre un chantier archéologique au Pakistan, Zubaïda tombe amoureuse d'un jeune Américain, Elijah. Sa mission bien vite interrompue par des troubles dans la région des fouilles, la jeune femme rejoint au Bangladesh la riche famille dont elle est la fille adoptive, et, rattrapée par la tradition et la norme sociale de son pays, se retrouve bientôt mariée à l'homme choisi par les siens. La réalisation d'un reportage lui offre l'occasion de se rendre sur les plages de Chittagong, où l'on dépèce des navires au rebut dans les pires conditions de travail. de manière inattendue, la terrible histoire d'un des ouvriers, Anwar, va la mettre sur la piste de ses propres origines.


Dernier tome d'une trilogie, ce livre ne s'en lit pas moins indépendamment sans aucune difficulté. Sur le fond ouvert à tous les possibles d'un campus universitaire américain, puis dans la poussière ardente d'un Pakistan dangereux au bord de l'explosion, et enfin de l'opulence à la misère dans un Bangladesh coloré et foisonnant, s'emboîtent peu à peu deux histoires habilement mises en abyme, où le passé vous rattrape toujours et où les erreurs d'une vie pèsent sans recours. D'autant plus écartelée entre deux cultures qu'elle trébuche douloureusement sur l'inconnue de ses origines, Zubaïda devra achever sa quête d'identité pour enfin cesser d'être le jouet des évènements et envisager – trop tard ? - ses propres choix.


De ce roman aux multiples facettes se détachent nettement les impressionnante scènes du plus grand cimetière de bateaux au monde, où des armées de misérables fourmis humaines déchiquettent à mains nues des monstres d'acier qui les tuent par brassées, dans d'effroyables accidents ou dans leurs vapeurs toxiques. Quelle triste image que ces rebuts d'un monde riche, négligemment jetés en pâture à une population de pauvres hères, réduits à grignoter ces déchets afin d'en extraire jusqu'à la dernière goutte de profit, pour un enrichissement qui ne sera jamais le leur…


Multipliant les embranchements dans des destinées tiraillées entre deux mondes, deux cultures, deux milieux sociaux, et même deux éléments pour l'espèce préhistorique de la baleine terrestre qu'étudie Zubaïda, cette vaste fresque illustre superbement les difficultés de l'existence humaine : d'où vient-on ? Où va-t-on ? Peut-on faire son chemin sans connaître ses racines ? Maîtrise-t-on son destin, ou passe-t-on sa vie dans l'éternel regret des erreurs commises et des possibles manqués ?

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L'auteure nous parle d'identité sous la forme de deux histoires d'amour. Zoubaida, la narratrice est paléontologue, elle rencontre Elijah à Cambridge, juste avant de partir faire des fouilles dans le Waziristan, au Pakistan. Une histoire d'amour platonique se noue entre la jeune femme originaire du Bangladesh et déjà fiancée là-bas, et Elijah, un Wasp à la vie qui semble presque parfaite et typiquement américaine. Ils se séparent en se promettant de continuer à communiquer comme ils peuvent...
Au Pakistan, une catastrophe émaille les fouilles, la narratrice et son équipe sont obligées de quitter le site par les autorités. Elle rentre alors au Bangladesh rejoindre Rachid et sa famille.
Zoubaida est une enfant adoptée. Entre les deux histoires d'amour si différentes, Elijah et Rachid, se dessine en milligramme un tiraillement entre tradition et liberté, entre deux modes de vie que tout oppose. Au fil des pages, Zoubaida va partir à la conquête de son identité, dans une quête presque vitale de racines et d'authenticité. Dans un style humain et très vrai, précis, elle nous plonge dans ses pensées, ses frustrations et ses doutes. C'est un très beau roman, une belle découverte pour moi.
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Les Vaisseaux frères, Tahmima Anam
Ecrit par Martine L. Petauton dans La Cause Littéraire
Le titre reste énigmatique, plus sûrement métaphorique, jusqu'au bout du livre. le dessin de la couverture, fin et délié – montrant deux filles à la surface de la mer ou du monde, l'une attrapant un croissant de lune – campe lui aussi dans la boîte interrogation, la meilleure porte, on le sait, pour entrer dans une histoire…

Tahmima Anam est une plume de la plus haute qualité – peut-on oser, « transcontinentale » – qui régulièrement nous embarque dans la modernité, et dans la tradition d'univers occidentaux – anglo-saxons, versant américain ici – regardant et revenant marcher dans ces terres du subcontinent Indien, ici le Bangladesh, dont les vagues si particulières de la civilisation n'ont pas fini d'arroser le monde.

Nous voilà face à des histoires croisées – les beaux tissus indiens, peut-être – depuis cet endroit du monde et cet autre, tiraillées, à n'en pas douter, probablement finies de construire, ou pas loin, au bout d'une route cahotante et douloureuse.

C'est d'une femme qu'il s'agit, comme souvent dans les livres de Tahmima ; femme qu'elle connaît plutôt bien, une fois encore. Anthropologue, comme elle, spécialisée dans ces squelettes enfouis dans la gangue des millénaires, de baleines, d'une notamment ayant mixé aux confins de notre monde la marche sur la terre et la vie océane. Ce n'est, du reste, qu'en avançant dans la lecture qu'on en vient à lui trouver, à cet « ambulocetus », un air de parenté avec le destin de l'héroïne. Il y a donc la recherche – scientifique – sur un campus américain, voisinant (car tout cohabite dans ces pays de cette Asie-là, sans aucun des malaises qui nous encombrent, nous, toujours triant réel, rationalité et pensée des possibles) avec la recherche du plus profond de soi – racines, modes de vie en ce Bangladesh, que, de chez nous, on a tôt fait, bien à tort, de jumeler, voire fusionner avec l'immense Inde. C'est de ce mélange de couleurs, d'odeurs – l'olfactif est le sens dominant dans ce livre – que se nourrit l'histoire de Zubaïda, l'un de ses nombreux noms ; mais quel est, au fait, son « vrai » nom ? Non seulement un pied en Amérique, un autre à Dhaka, dans une famille riche, dont à l'occasion on visite les usages, mais également en quête de ses « origines », médiocres, et pauvres (elle a été adoptée) à la hauteur de ce que veut dire ce mot – pauvre – dans un des pays les plus démunis du monde au regard des critères géographiques. On aura compris, si l'on en doutait, que connaître son identité, d'où on vient, où on va, est bien un des besoins universels les plus ancrés en chacun d'entre nous. Restant à s'interroger avec Tahmima, si nous avons un nom ou plusieurs à la suite, et d'autres qui se chevauchent ; autant dire, de quoi est fait un chemin d'homme ; pas mince la question, posée, rappelons-le, par une anthropologue…

Que seraient nos trajectoires sans nos affects, dont l'amour… celui de l'Américain du campus, musicien à ses heures, celui de l'ami d'enfance et l'engagement qui lui est affecté, comme souvent du reste, en ces terres de fortes traditions (il nous siérait mal, à nous, occidentaux, d'oublier que si près de nous – le siècle dernier, pas plus loin que ça – des usages peu différents tenaient le haut du pavé dans pas mal de nos campagnes). On lit donc en compagnie d'un Elijah, magnifiquement sympathique, et d'un Rachid solide et fastueux ; les deux se revendiquant de la modernité, chacune à un bout du monde, l'émergente, la « classiquement libérée ».

« Tu voulais composer un morceau de musique produisant le même son, qu'on le joue dans un sens ou dans un autre. Tu voulais jouer du piano pendant quarante huit heures d'affilée… avoir douze enfants et leur donner des prénoms de musiciens de jazz. Tu voulais apprendre le bengali et regarder les films de Satyajit Ray en version originale. Tu voulais broder au point de croix un tissu qui ferait le tour de la terre… ».

Fines lignes d'une écriture mieux que précise et efficace en diable, pour dire l'essentiel de ce roman-récit, et de ce curieux monde écartelé dans lequel on est tous posés.

On est emmené – part du récit qu'on peut légitimement qualifier de la plus originale et passionnante – dans ces ports ouvrant sur le golfe du Bengale, facette non touristique. Là où les grands bateaux, tankers, paquebots, pétroliers, fanions de la toute puissance économique occidentale, viennent mourir. On se souviendra du coup de ces documentaires d'il y a quelques années, nous alertant sur les risques majeurs de pollution, d'absolu non-respect d'un quelconque droit du travail, arrimés aux flancs de « nos » déchets, aux mains d'ouvriers – mot à peine approprié –, là-bas sous le cagnard ; terrible allégorie du monde actuel si peu écologiste, si peu solidaire, durs euphémismes. Combien d'entre nous, alors, avons eu honte de ce chantier-là, de ce que cela renvoyait du nom de l'homme, ce « loup… » dont parlait un certain… et puis, on a tourné la page, jusqu'à celles de Tahmima. Elles sont de ce fait inestimables, valent films et sujet TV, ces descriptions de pauvres hères travaillant en esclaves, mourant en clichés médiévaux, depuis ces coques touchant le ciel, qu'on dévisse à main d'homme, ces intérieurs de richissimes paquebots qu'on désosse et qu'on revend à l'encan. Elles nous aspergent, nous salissent, et c'est tant mieux.

Grand livre, assurément, de main de femme et bien plus d'humain. Chacun fera sa pelote, aux différentes échelles, l'intime qui rejoint celui de nous tous, le regard qu'on porte et l'agir qui est derrière, sur le monde tel qu'il est, et qui pourrait changer…



Martine l'Petauton


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Zubaïda est une jeune paléontologue, originaire du Bangladesh, à 9 ans elle apprend qu’elle a été adoptée. Alors qu’elle se prépare à se lancer dans une expédition pour trouver un squelette complet d’une baleine ancienne, elle fait la connaissance à un concert d’Elijah, mais au pays, elle a un fiancé.

Anwar, travaille à Dubaï, à la construction d’immeubles. De retour chez lui, il part à la recherche de Megna, qu’il a abandonnée, il y a 10 ans, quand son ventre commençait à révéler son secret. Il est persuadé qu’elle l’attend quelque part avec leur enfant.

Sous la forme d’une lettre écrite à son amour perdu, ce récit plonge le lecteur, entre le Bangladesh et les États-Unis, dans une belle et dramatique histoire, celle de ZubaÏda jeune femme Bangladaise partagée entre deux cultures et deux hommes. L’auteur fait un parallèle habile entre la recherche par Zubaïda, du fossile d’un cétacé et la quête de ses origines.

L’écriture de Tahmima Anam est aussi précise dans la description des effets dévastateurs d’une passion face au poids des traditions du Bangladesh, que dans les terribles conditions de vie et de travail des ouvriers des chantiers de démantèlement des épaves de navires. Un roman intime et douloureux.

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Bien que Les vaisseaux frères fassent partie d'une trilogie bangladaise, écrite par Tahmima Anam, il n'est pas nécessaire d'avoir lu Une vie de choix et Un bon musulman (excellents livres au demeurant) pour s'en délecter. Ce dernier roman raconte l'histoire de Zubaïda, paléontologue née et et adoptée au Bangladesh, et éduquée aux Etats-Unis, à travers une longue lettre adressée à l'homme qu'elle aime et qu'elle a quitté pour en épouser un autre, au pays. Partagée entre deux amours et deux cultures, l'héroïne de Tahmima Anam, qui présente beaucoup de points communs avec la romancière, est en quête d'identité (qui est la mère qui l'a abandonnée ?) et en rupture de ban avec la bonne société de Dacca, privilégiée et sans soucis financiers. Elle va découvrir le sort atroce et l'exploitation d'ouvriers travaillant sur les chantiers de démantèlement de navires à Chittagong, premier port du pays. Une activité qu'elle décrit avec une incroyable précision dans des scènes souvent terrifiantes. Mais c'est dans la psychologie de Zubaïda que l'art de la romancière est le plus impressionnant, au point de ressentir physiquement tous les états d'âme de cette femme en recherche d'équilibre. La plume de l'auteure est tranquillement lyrique, musicale et poignante. Certains passages sont moins réussis que d'autres mais l'ensemble est de toute beauté, romanesque au possible, comme une tragédie de l'intime.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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critiques presse (2)
Actualitte
09 août 2018
L’auteure interroge aussi, de manière intimiste, sur les erreurs qu’une vie entière ne peut réparer et sur le passé qui vous rattrape, inévitablement. Au fil des réflexions de son personnage principal, Tahmima Anam tisse sa toile pour vous captiver et ne plus vous lâcher.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
18 octobre 2017
L'écrivaine bangladaise anglophone Tahmima Anam raconte l’histoire de Zubaïda, jeune paléontologue née et adoptée au Bangladesh, et formée aux USA.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il s’appelait Mo. Il ressemblait à bon nombre d’enfants des rues que j’avais vus vendre des fleurs ou de petits paquets de pop-corn carrés à Dhaka. Ils vous sourient comme si une maison avec air conditionné et train électrique les attendait le soir. Même lorsqu’ils mendient, c’est avec des yeux rieurs, détenteurs d’un secret qu’eux seuls connaissent, à savoir que s’ils pleurent, s’ils ont l’air malheureux ou s’ils montrent quelque chose de leur misère, qui vous serait insupportable, vous partirez sans même leur donner le moindre taka. Mo avait la tête de l’un de ces gamins habitués à se rendre tellement amicaux et indispensables que quiconque leur donnait un peu de nourriture ou d’argent arrivait à la conclusion qu’il était plus simple de continuer à leur en donner plutôt que de se débarrasser d’eux. Je ne savais rien de lui, mais je savais au moins ça : sa gentillesse n’était que de façade, et elle masquait une dizaine d’années de choses terribles que j’ignorerais toujours.
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Un jour ma mère revient du tribunal, se prend la tête dans les mains et se met à crier comme si quelqu’un la battait. Je me tiens un peu à l’écart, je vois ses épaules s’affaisser. Mon père va vers elle, l’entoure de son bras et ils restent assis un long mo­­ment comme ça. Ils m’aperçoivent, nous nous regardons, je reste sur place, sans qu’ils me disent d’entrer ni de m’en aller. J’ai déjà été témoin de cette chose qui circule entre eux comme un courant, sans qu’aucune explication soit nécessaire, et je sais que ma mère se rappelle quelque chose, ou bien qu’elle se le rappelle à travers l’histoire de quelqu’un d’autre, lourde de tout ce qu’elle sait et de tout ce qu’elle a appris récemment, parce que c’est toujours pire que dans son souvenir, et chaque souvenir enlève quelque chose au reste de sa vie, parce qu’elle en est sortie indemne, et que ce qu’elle est – encore entière – est un fardeau pour elle. Elle vit avec un sentiment de culpabilité permanent et passe ses journées à dédommager les autres de la chance qu’elle a eue d’avoir survécu, de s’être mariée, de m’avoir eue. Elle est une économie morale à elle seule, constituée de petites touches de passé.
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Je le crois pas, je le laisse dire – qu’est-ce qui reste aux vieux, sinon les oreilles des jeunes ?
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Nous avons hésité en haut de ma rue, répugnant à nous séparer et, si je m'étais donné un instant de réflexion, j'aurais peut-être eu l'intuition de ce qui allait suivre : le chagrin que je te causerais, ma quête pour retrouver ma mère, "Grace", la fin et le commencement, l'équipe de haleurs, la découverte de l'amour et le renoncement, et puis le récit que je te fais de notre amour, d'Anwar et de ma mère. Mais je n'ai pas pris le temps, ce moment de clairvoyance m'a passé, et nous nous sommes sommes tout simplement dit au revoir, nous promettant de nous retrouver le lendemain matin.
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La bouse sent la rose à côté des excréments humains. Nous régnons sur le monde, mais notre merde sent plus mauvais que celle de n'importe quel animal. Il nous a fallu des cerveaux, des cerveaux puissants, rien que pour trouver le moyen de cacher notre propre puanteur.
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Videos de Tahmima Anam (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tahmima Anam
Hay Festival
A une époque de turbulences internationales et d'insécurité ; une époque où le monde voit des migrations de personnes échapper aux terreurs immédiates de la guerre et aux perturbations du changement climatique ; à l'heure des identités multiples et fluides, Tahmima Anam, la romancière du Bangladesh, interroge la notion de frontières nationales. Où tracez-vous la ligne? Elle ré-imagine les murs et les postes de contrôle comme des lieux d'accueil et de refuge. Une partie de notre série 30 reformations au Hay Festival 2017.
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