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Critique de purplevelvet


Tout d'abord un grand merci aux éditions du Bélial, j'ai eu la surprise de recevoir avec le livre une petite carte promotionnelle pour un autre titre de l'auteur, ainsi qu'un marque page assorti au livre, portant également la très jolie illustration de couverture de Philippe Gady. Une attention très sympathique de leur part. ce qui me gêne un peu , car au final, mon avis n'est pas franchement positif.

Pour ce qui est du contenu, par contre, aïe aïe aïe, je dois d'emblée annoncer que c'est un échec.
Déjà présenté comme un roman de SF, je l'ai trouvé plutôt fantastique/ horrifique pour une bonne moitié. Ce n'est pas très grave en soi, mais en tout cas, ce n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais.
Le scénario était tentant: un immeuble tout ce qu'il y a de plus banal dans une banlieue tout ce qu'il y a de plus banale se retrouve isolée un beau matin du reste du monde, coupé de la réalité par un épais rideau de brume menaçant. Et ceux qui s'aventurent dans la brume, humains ou animaux, y disparaissent corps et biens, sans laisser de trace.Avec en plus le plaisir d'avoir droit, avant de s'effacer, à d'abominables hallucinations sorties de leurs pires cauchemars, ou souvenirs. D'autres locataires semblent, eux, se volatiliser, sans bruit.
Sur ce début plutôt alléchant, Andrevon nous narre comment les habitants de l'immeuble, dont le nombre diminue inexorablement, vont s'organiser pour survivre au cataclysme. Alors qu'on pense être dans un roman post-apocalyptique dans les 2 longs premiers chapitres - qui occupent à eux seuls une bonne moité des 520 pages du volume quand même - on bifurque à partir du troisième sur une ambiance plutôt "monde parallèle", avec un décor qui change du jour au lendemain: la tour semble piégée sur une terre remontée à l'époque précambrienne, puis à l'ère primaire, les animaux de compagnie deviennent géants et s'en prennent à leur maîtres, les humains se retrouvent aux prises avec une nature plus qu'hostile grouillante de parasites et de bébêtes dégoulinantes qui semblent choisir les manières les plus écoeurantes possibles pour trucider les habitants, projetés sous un ciel curieusement doté d'un énorme soleil rouge, d'une autre petite étoile bleue, et de 3 satellites.
Autant dire que les deux premiers chapitres, qui présentent les habitants, et leurs petits travers traînent beaucoup en longueur, le livre a failli me tomber des mains plusieurs fois, tandis que l'action devient plus intéressante à partir de cette bifurcation du scénario. Mais il faut quand même attendre plus de 250 pages pour ça. Et c'est vraiment dommage.

Pourtant le principe des chapitres de plus en plus courts ne m'a pas déplu.seulement Andrevon s'attarde trop sur des petits détails dans ces deux premiers chapitres et c'est dommage. Ainsi les aventures de l'exaspérante Solange, l'obsédée sexuelle de service, adepte des activités manuelles en solitaire ou en groupe (ciel, il faut vraiment faire de la périphrase tirée par les cheveux pour éviter d'attirer ici tous les pépères pervers de la toile). Activités contées à plusieurs reprises, par le menu, avec moults détails dont on se fiche éperdument - moi en tout cas, les activités nocturnes de Solange avec des légumes, ce n'est pas ce que je recherche dans un livre de SF.
Et des personnages quand même assez peu sympathiques ( hormis peut être le gardien de l'immeuble, qu'on croit être un "Dupont-Lajoie" et qui se révèle un peu plus subtil qu'il ne le laissait croire, bien que ses initiatives tournent souvent au désastre. Ainsi que Bonaventure, le postier toujours prêt à rendre service, ou Laurent le vieux voisin). Mais le héros, Pierre manque quand même pas mal de caractère, toujours en retrait, un peu pique assiette, vaguement misanthrope. Bref, un type sans grand intérêt.

C'est d'autant plus regrettable qu'il y a des passages vraiment bien tournés qu'on aimerait voir illustrés par Topor par exemple ( le monde minéral du dixième jour pour ne citer que ça).Et la fin, sans être franchement ratée, est quand même un peu facile.

Voila pour le scénario.

Maintenant, les choses qui m'ont vraiment agacées:
-les références à des personnages contemporains: le fils Sarkozy, Olivier Besancenot, Martine Aubry, Wolinsky, Clive Baker, Yann Barthès. Ca me pose un petit problème, celui de l'avenir du livre. Car nul doute que, si tout ça parle au lecteur contemporain, pas sur que dans dix, vingt, trente ans, ces références là soient encore claires. Ancrer son récit dans la réalité de 2010 est une chose, mais là, c'est quand même un peu trop précis ( par exemple, Dylan que sa coupe de cheveux fait ressembler au fils Sarkozy, là, je doute fort que ça soit compréhensible dans peu de temps). Et sans aller jusque là, pas sûre que les lecteurs francophones, mettons québécois, sachent qui est Yann Barthès.

-les citations de marques: il y en a partout! 36 dans le seul premier chapitre ( oui, ça m'exaspérait tellement que je les ai relevées, et encore sans compter les mentions de modèles de voitures, et les marques qui apparaissent deux fois), 9 différentes entre la page 43 et la page 47. A tel point qu'à chaque fois qu'une nouvelle apparaissait, je soupirait un " non! pas encore!". Bien 70 différentes en tout sur le livre et encore j'en oublie surement. La encore je me fiche éperdument que la cafetière de Pierre soit de marque moulinex, ou qu'il ait un fond de sirop teisseire dans son placard, que la voisine s'habille en vêtements de chez X, se mette de la crème Y, et du parfum de chez Z. Oui, je sais, les marques, statut social, tout ça. Sauf que l'argument tiendrait s'il s'agissait de démonter que c'est risible dans une ambiance de fin du monde. Mais c'est très mal amené, il y en a beaucoup trop, et quasiment jusqu'à la dernière minute, où on ne nous épargne même pas la marque des biscuits à la figue et du chocolat blanc. Insupportable, ça donne l'impression sûrement fausse, mais dont je n'ai pas pu me défaire, que l'auteur avait soit fait le pari d'en coller le plus possible, soit décidé de citer des sponsors.

- le défaut chronique de relecture: des fautes d'orthographe ( " regarde, hurla-t-elle[..] regarde ce que je suis devenu", ".. et surtout une lourde ceinture d'arnachement dotée d'un étui a pistolet", "tous s'abreuvèrent du délicieux nectare"), des fautes de grammaire (" contrairement à Marylin Monroe dont elle avait cru ressembler au temps de sa folle jeunesse"), des personnages qui changent de nom, parfois dans un même paragraphe ( le mari d'Astrid s'appelle Yves, il a disparu... et elle le cherche en appelant " Paul! Paul!" qui est en fait le nom du voisin. le fils handicapé du gardien s'appelle Sébastien, ce qui n'empêche qu'il devienne Loïc à un moment, avant de reprendre son nom originel. Un petit garçon ,Jonathan, va chercher chez lui le petit Jocelyn, qui prend également à son tour le nom de Jonathan pour un paragraphe. Un autre protagoniste, âgé de 13 ans dans le listing présenté au chapitre 2, se retrouvé âgé de 3 ans et demi au chapitre 4. Des noms changent d'orthographe en cours de route. Je veux bien croire qu'Andrevon ait écrit au fil de la plume, mais normalement une maison d'édition est censée passer ses publications au peigne fin. Hors, là, désolé les éditions du Bélial, mais je dois le dire: le travail de correction n'a visiblement pas été fait, le livre est truffé d'erreurs et de fautes d'orthographe ce qui fait franchement désordre, surtout pour un ouvrage doté d'une couverture aussi belle et d'un beau papier bien solide. C'est vraiment dommage, car il y avait du potentiel, malgré des passages un peu longs.
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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