Si l'amour, selon St-Exupéry, consiste à regarder dans la même direction, l'amitié interraciale consiste à marcher l'un vers l'autre.
-Tu sais, lui avait expliqué Thierry, les Engliches ont chez eux un climat humide et froid qui les retient d’ouvrir la bouche. Ils s'expriment les dents serrées. En fait, ils ne parlent pas : ils couinent, ils miaulent, ils nasillent, ils avalent les consonnes, réduisent les voyelles à presque rien. On se demande même comment ils arrivent à se comprendre entre eux.
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L'Allier s'élargit, embrasse l'Île d'Amour où se blottissent les amoureux, atteint Langeac ; « De toutes les villes en ac, la plus célèbre c'est Langeac » chanta jadis un poète local qui n'en connaissait pas d'autre.
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Neutralité religieuse n’est d’ailleurs pas mépris des religions.
Celui qui rit enlève un clou à son cercueil.
La sagesse n’est évidemment pas la chose du monde la mieux partagée. Les fous sont d’ailleurs indispensables au progrès de la civilisation. Ce sont des fous qui ont inventé la montgolfière, l’aéroplane, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice. Même si d’autres fous ont inventé l’arbalète, la poudre à canon, le fascisme, le racisme, les chambres à gaz…
On ne rit guère dans la solitude. Le grand rire collectif est comme une messe. La présence des autres exalte vos sentiments, un souffle fraternel emporte tous les cœurs. Le rire est hygiénique, il dilate la rate, il élargit les poumons, il échauffe le sang. Malgré le vocabulaire, on ne crève pas de rire. Tout au plus explose-t-on quelquefois.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode pédagogique ; il n’y a que de bons ou de mauvais pédagogues.
. L’argot populaire a fourni des milliers de mots que n’emploient pas les institutrices : esquinter pour éreinter ; maboul pour malade du cerveau ; bisbille pour dispute ; toubib pour médecin ; bagnole pour automobile ; cabot pour chien ; pinard pour vin ; gonzesse pour femme ; pioncer pour dormir ; se gourer pour se tromper ; casquer pour payer ; décaniller pour s’enfuir.
Neutralité religieuse n’est d’ailleurs pas mépris des religions. L’instituteur doit éviter comme une mauvaise action tout ce qui, dans son langage ou son attitude, blesserait les croyances religieuses des enfants confiés à ses soins.