Sachez, Monsieur, avant toute chose, que mon nom est Lazare de Tormès, fils de Thomas Gonzalez et d’Antona Perez, natifs de Tejares, village de Salamanque. Ma naissance eut lieu dans la rivière Tormes, ce qui me valut mon surnom. Voici ce qui advint : mon père (Dieu lui pardonne) avait la charge de pourvoir la mouture d’un moulin situé sur le bord de cette rivière, où il fut meunier plus de quinze ans. Une nuit que ma mère, enceinte de moi, se trouvait au moulin, les douleurs la prirent, et c’est là qu’elle me mit au monde. De telle sorte qu’en vérité je peux dire que je suis né dans le ruisseau.
Nombreux doivent être par le monde ceux qui fuient les autres parce qu'ils ne se voient pas eux-mêmes!
Mais comme la nécessité est une grande maîtresse et que la faim me tourmentait nuit et jour, je pensai au moyen de me conserver la vie ; et il me semble que pour trouver ces pauvres remèdes, la faim m’était une lumière : aussi bien, dit-on, qu’elle aiguise l’esprit, tandis que la satiété l’émousse, ce que j’éprouvais en moi-même. (p. 42, Chapitre 3, “Comment Lazare se mit au service d’un prêtre et ce qui lui advint étant avec ce maître”).
Nombreux doivent être par le monde ceux qui fuient les autres parce qu'ils ne se voient pas eux-même !
Nombreux doivent être par le monde ceux qui fuient les autres parce qu'ils ne se voient pas eux-mêmes !
Verdad dice éste, que me cumple avivar el ojo y avisar, pues solo soy, y pensar como me sepa valer.
« Comment ? Vous avez flairé la saucisse et vous n’avez pas flairé le pilier ? Flairez-le. » Je le laissai entre les mains de beaucoup de gens qui avaient accouru pour l’assister, gagnai d’un trot la porte de la ville, et avant la tombée de la nuit me retrouvai à Torrijos. Je ne sus point ce que Dieu fit de l’aveugle, ni n’eus cure de le savoir.