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Critique de sylviedoc


J'avais découvert Amélie Antoine grâce à certains babélamis "adeptes", et mon premier roman fut une révélation : "Raisons obscures" qui réunit tout ce que j'aime dans le thriller psychologique. Des personnages à la personnalité élaborée (et bien tordue !), une situation au départ tout-à-fait banale que nous pourrions tous avoir déjà connue, et une lente montée vers l'indicible, le terrible, l'inimaginable.
Et j'ai retrouvé ces ingrédients magiques dans "Pourquoi tu pleures", qui m'aura tenue en haleine jusqu'à la dernière page et une conclusion...je ne vous dit que ça !
Voilà typiquement le genre de roman dont il est quasiment impossible de dévoiler le synopsis, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte au lecteur. Contentez-vous de savoir que Lilas est l'heureuse, mais fatiguée maman d'une petite Zélie de quatre mois, dont le papa est son grand amour Maxime. Ils se sont connus il y a sept ans, alors que Lilas était une simple petite stagiaire timide dans l'agence de pub dirigée par Maxime. Vous avez quand même aussi le droit de savoir qu'elle a craqué pour sa façon de poser ses pieds l'un sur l'autre en réunion, et de trier ses smarties par couleur.
Bon, je vois bien que ce n'est pas le genre de détails qui vous donnera envie de lire le livre...Comme c'est mon soir de bonté, je vous en dévoile un tout petit chouïa de plus.
Ce jour-là, le samedi 18 juin 2022, Lilas est vraiment épuisée, elle a très mal dormi ces dernières nuits. Normal, avec un bébé de quatre mois qui commence à avoir mal aux dents et qui ne fait pas encore systématiquement ses nuits, toute mère serait claquée, je m'en souviens encore avec ma petite deuxième, il y a 31 ans ! Et elle n'a nulle envie d'aller à cette pendaison de crémaillère chez un collègue de son mari. En époux attentionné qu'il est, Maxime propose donc de se rendre seul avec la petite Zélie à l'invitation, ce qui permettra à Lilas de passer enfin une soirée réparatrice. Lilas lui en est très reconnaissante, d'ailleurs c'est pour ce genre de petits gestes qu'elle l'aime tant.
Mais voilà, au petit matin, Maxime et Zélie ne sont pas rentrés...et vous n'en saurez pas plus !

Alors pourquoi pleure-t-elle ? Mais qui pleure, d'ailleurs ? Lilas, de joie, d'épuisement, de détresse ? Ou Zélie, de faim, de souffrance, de détresse ? Les deux ?
Amélie Antoine a choisi de faire monter la pression par le jeu de la double narration, entrecoupant l'histoire actuelle (la disparition de Maxime et Zélie) avec des extraits d'un journal intime que Lilas adresse à son défunt père, faute d'avoir eu l'occasion de lui parler de son vivant. On y découvre sa propre histoire familiale, le dénigrement infligé par sa mère, son envie de fuir la maison et son bonheur quand elle trouve le prince charmant en la personne de Maxime. le roman s'écrit donc en parallèle sur les sept ans de sa vie de couple, et les quelques semaines qui suivent le fameux 18 juin. Et je suis allée de surprise en effarement ravi. C'est noir, c'est terrible, on se dit "non, c'est pas possible", mais on est dans l'univers d'Amélie Antoine, donc si, c'est possible. Et c'est ce que j'aime, cette progression graduelle qui nous amène de la douceur du début vers l'indicible. Bien sûr, je ne peux pas vous dévoiler quels ont été mes sentiments envers chacun des personnages (à ,part la mère de Lilas, qu'on ne peut que détester !). de toute façon, impossible de ne pas être ambivalent, lisez, vous comprendrez.

Je n'en ai certainement pas fini avec cette auteure, d'ailleurs il m'en reste encore un ou deux sous le coude à découvrir, je m'en réjouis d'avance !
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