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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Dans le canton du Jura, en Suisse, se trouve un trou qui est l'origine de bien des récits, de légendes ténébreuses ou de racontars sordides. le livre s'ouvre alors qu'une femme cherche en priant les esprits bons ou mauvais du gouffre de lui enlever l'enfant qu'elle porte en elle. On est en 1911et la vie paysanne est rude, une bouche en plus à nourrir serait un vrai défi pour la jeune femme et son sévère mari. Une fille naitra tout de même, Aloïse, la rejetée qui devra survivre de restes, de petits gibiers chassés et de la revente de fourrures. On rencontre rapidement d'autres femmes, toutes issues de la même lignée matriarcale dans diverses époques : deux vivent au vingt-et-unième siècle, une dans les années soixante. Toutes racontent une partie de cette famille banale, qui s'est dispersée entre plusieurs pays ; du manque et de la fragilité émotionnelle, de la mort qui survient dans chaque vie et que chacun doit apprendre à gérer d'une manière ou d'une autre.

Aloïse se fait recueillir par une riche dame, alors qu'elle est laissée pour morte, tabassée par son père. Là, elle découvrira ce qui sera le leitmotiv de la famille : la nature, sa connaissance et sa préservation. Catherine, après avoir perdu son mari et renoncé à élever sa fille plante des arbres en Patagonie, sévère et distante de tout être humain, sauf d'un couple tenant une auberge reculée. Vivan doit faire face au décès de sa grand-mère qui l'a élevé à Genève, créant de nouveaux-liens avec son beau-père et son jardin qu'il adore. Et finalement Amalia, qui vit dans une banlieue huppée de France où elle essaye d'être parfaite en tuant chaque insecte et voulant se débarrasser du cèdre qui surplombe le quartier. le gouffre, toujours, introduit les cinq sections du livre, à travers un petit résumé chronologique où l'on apprend que les militaires y ont caché des bombes de la première guerres mondiale dont la fuite des composants pollue aujourd'hui encore les cours d'eau de la région.

Lorsqu'on découvre le gouffre et Aloïse dans les premiers chapitres, on croit qu'on entre dans un roman historique sur la paysannerie jurassienne au début du vingtième siècle. Cette entrée est très agréable de part le sujet choisi et suivre cette pauvre fille rejetée est plutôt intéressant. Mais elle n'est pas le seul sujet de l'autrice Raluca Antonescu. Chaque femme a le droit à une part considérable du récit, avec une emphase sur celles des années deux-mille : Catherine et Vivan. Et là, tout s'effondre. C'était rapide, vous allez me dire, il n'aura même pas fallu vingt page pour rentrer dans des jérémiades inconsolables de femmes un peu perdues mais complètement dénuées d'intérêt pour le lecteur. Que dire ? Les cours chapitres paraissent de très longs monologues intérieurs pour nous raconter à quel point certains d'entre nous n'ont pas de repères et en vivent mal. Les petits éléments auxquels il serait possible de se raccrocher, outre les chapitres sur Aloïse qui perdent aussi vite leur intérêt, comme la main de Vivan ou la vie précédente de Catherine sont vite éclipsés, jamais complètement travaillés par l'autrice. Ne reste qu'un ennui profond, auquel j'ai réussi à faire face tant bien que mal, qui s'écoule sur deux-cent cinquante fastidieuses pages.

Il n'en faut pas beaucoup pour parler d'une déception, et le prix 2022 des lecteurs de Lausanne en fait hélas partie. Il y a aussi moins à raconter que sur une bonne découverte, où l'on s'attardera facilement sur des éléments qui nous ont plu ou intrigué. Ici, ma lecture a été un calvaire qui a pris du temps, pour laquelle j'ai dû me forcer à continuer alors que j'étais démangé de tout arrêté et de me lancer dans un autre ouvrage. Il faut dire qu'Antonescu, en terminant chacune des cinq partie du récit ravive la flamme de l'espoir qu'on revienne au roman historique qu'elle maîtrisait tant et qui donnait envie d'en apprendre plus sur la jeune Aloïse, survivante d'une époque difficile, et de son parcours. Au final, je ne tire personnellement rien de cette lecture et les espoirs ont été tous effacés par les très inintéressants personnages de Catherine et Vivan, qui prennent une place immense dans le récit. Certains en tireront peut-être de la joie de savoir que d'autres subissent la vie comme eux, comme une insoutenable épreuve qu'il faut traverser avec les pauvres moyens du bord, mais moi ce n'a pas été mon cas, du tout.
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