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Citations sur Seul le grenadier (72)

Je suivais les nouvelles de l’Irak, jour après jour, à la radio, à la télé, dans les journaux et récemment sur Internet. Rien ne m’échappait. Je savais que l’embargo avait détruit le pays, mais c’est autre chose quand on s’en aperçoit sur place. Un vrai choc. Le pays est fatigué, les gens sont épuisés. Même al-Karrada, qui était le plus beau quartier, regarde ce qu’il est devenu. La saleté, la boue, les barbelés, les chars… Pas de femmes dans les rues. Ce n’est pas Bagdad, ça. Même les pauvres palmiers n’en peuvent plus, personne ne s’en occupe. Et ces Américains, avec leur racisme et leur sottise, crois-moi, ils vont pousser les gens à regretter le temps de Saddam.
Et il a eu bien raison.
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—Il n’y avait que trois soldats au poste-frontière entre la Jordanie et l’Irak, et un seul fonctionnaire irakien. Il tamponnait les passeports en survêtement de sport et avec des mules aux pieds. Je lui ai demandé qui décidait là-bas, qui donnait l’autorisation ou pas aux gens de passer. “C’est l’officier américain qui décide, moi je tamponne.”
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“Il est tout à fait licite aussi, a-t-il poursuivi, qu’un juif ou un chrétien lave un musulman, si aucun homme de sa religion ne se trouve dans les parages. L’important, c’est d’avoir de bonnes intentions”, a-t-il insisté....( lavage de cadavres )
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Mais les paroles mielleuses du début se sont révélés des paroles en l'air, comme celles de partis politiques avant de prendre le pouvoir.
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Je croyais que la vie et la mort étaient deux mondes différents, séparés par des frontières bien nettes. Je sais maintenant qu'elles sont étroitement unies. Elles se sculptent l'une l'autre. L'une boit dans le verre de l'autre.
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Quelques semaines avant le début de la guerre, le gouvernement avait libéré de prison des milliers de criminels et de voleurs, j'étais quand-même effqré d'apprendre que les Américains n'avaient pas cherché à protéger le patrimoine et les biens culturels du pays; les conventions internationales le leur imposaient pourtant, les puissances occupantes étant censées respecter cette obligation, elles aussi .
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Ma petite histoire, que j'ai voulue différente, a été engloutie par la grande histoire, il n'en reste plus rien. Ma petite rivière, que j'ai voulue pleine de couleurs et de vie, a été forcée, en suivant ses courbes et ses méandres, d'abandonner ses couleurs pour qu'elles se fondent toutes dans le grand fleuve qui emporte tout vers la mort.
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Toujours avec passion, il nous expliqua que l'art est intrinsèquement lié au désir d'immortalité : "L'immortalité, cette obsession humaine fondamentale, dit-il, car la présence de l'homme sur terre est éphémère. Cela le pousse à vouloir laisser une trace de son passage avant de disparaître. L'art se pose donc comme un défi à la mort et au temps, et glorifie la vie."
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A l'époque de Saddam, le pays était une prison. La prison s'est maintenant scindée en plusieurs cachots aux dimensions confessionnelles, séparés par de hauts murs de béton, et couverts de sang par les barbelés.
C'est comme si il y avait une énorme hache que chaque nouveau régime arrachait au précédent, pour poursuivre la destruction et creuser la tombe encore plus profonde.
Nous avions pensé que la vie humaine avait atteint son coût le plus bas sous la dictature, qu'elle allait maintenant regagner un peu de valeur, mais c'est le contraire qui est arrivé.
Ceux qui ont renversé Saddam sont ceux qui l'avaient mis au sommet.
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Elle dormait nue sur une table d’albâtre, dans un espace découvert, sans toit ni murs. Il n’y avait personne autour de nous et, à perte de vue, rien d’autre que le sable qui s’étendait jusqu’à l’horizon. Des nuages moutonnés dans le ciel, qui se relayaient pour voiler les rayons du soleil, fuyaient pour s’y dissiper. J’étais dévêtu et déchaussé. Tout m’étonnait. Je sentais le sable sous mes pieds ainsi que le vent frais. Je me suis lentement approché de la table pour m’assurer que c’était bien elle. Quand et pourquoi est-elle revenue de l’étranger après toutes ces années? Sa chevelure noire ramassée sur le côté de la tête lui couvrait la joue droite de quelques mèches; elle semblait ainsi garder son visage qui n’avait pas changé. Ses sourcils étaient soigneusement épilés. Ses paupières abaissées se terminaient par des cils épais. Son nez veillait sur ses lèvres charnues, teintées de rose comme si elle était encore en vie, ou venait de mourir. Ses mamelons se dressaient sur ses seins en poire; je ne voyais aucune trace de
l’intervention. Elle avait les mains croisées sur le nombril, les ongles longs, vernis de la couleur des lèvres, le pubis glabre et les ongles des pieds maquillés de rose, eux aussi. Est-elle morte ou endormie? J’ai eu peur de la
toucher. Je l’ai fixée et j’ai chuchoté son nom : Rim.
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