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Critique de Cathy74


J'ai découvert assez récemment Aharon Appelfeld, avec Histoire d'une vie, qui laisse une trace vive dans l'esprit. Il me semble qu'avec celui que je viens de refermer – Et la fureur ne s'est pas encore tue – la trace laissée est une brûlure. Pourtant ce livre est celui d'un homme qui ne se laisse pas abattre, dont l'enfance baignée par l'amour de ses parents a été un ancrage profond et salvateur contre l'adversité et le désespoir. L'auteur ne s'attarde pas non plus sur l'atrocité des camps de concentration nazis. Et malgré tout on reste le souffle coupé.
L'écriture incisive, la phrase brève, les chapitres courts permettent au lecteur de reprendre souffle. L'histoire tragique est atténuée par la vitalité, voire la virulence de Bruno Brumhart, le narrateur. L'amour qu'il porte à l'humanité et l'espoir de voir les déportés relever enfin la tête comme des « princes » ne l'empêche pas d'affronter les mêmes déportés, lorsque ceux-ci, à ses yeux, sont décidément de la « racaille. »
Aharon Appelfeld, me semble-t-il, donne une piste de compréhension de sa force d'écriture dans une interview à l'AFP : « Vous ne pouvez pas être un écrivain de la mort. L'écriture suppose que vous soyez vivant. »
En ce qui me concerne, les récits d'Appelfeld me font approcher au plus près cette réalité très simple et pourtant si difficile à concevoir : cette horreur a touché des êtres « ordinaires » qui ont vécu l'inimaginable, l'impensable, l'indicible. Ce n'étaient pas des figures mythiques, des géants ou des guerriers, mais des êtres humains qui se sont retrouvés dans l'oeil du cyclone, sans la moindre idée de ce qui leur arrivait et qui leur était réservé : l'anéantissement total, conduit par le Troisième Reich avec méthode et ténacité jusqu'à l'extrême fin, en 1945.
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