Tu m’as enseigné l’alphabet de douleur
Je sais lire maintenant les sanglots Ils sont tous faits de ton nom
Je parle du vent qui les lèvres gerce
Je parle du temps où l'on se fait vieux
Je parle du cœur qu'un sanglot traverse
Je parle du jour qui blesse les yeux
Je parle du jour et comme l'aronde
Qui revient toujours au nid sous le toit
Quand je dis tout bas la beauté du monde
Je parle de toi
Il y a ce qui est ma vie
Il y a toi ma tragédie
Mon doux mois d'août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palmes
Où l'air est bleu
Prenez ces livres de mon âme ouvrez-les partout n'importe où
Brisez-les pour mieux en comprendre
Et le parfum et le secret
Coupez d'un doigt brutal les pages
Froissez-les et déchirez-les
On n'en retiendra qu'une chose
Un seul murmure un seul refrain
Un regard que rien ne repose
Un long merci qui balbutie
Ce bonheur comme une prairie
Enfant-Dieu mon idolâtrie
L'Avé sans fin des litanies
Ma perpétuelle insomnie
Ma floraison mon embellie
Ô ma raison ô ma folie
Mon mois de mai ma mélodie
Mon paradis mon incendie
Mon univers Elsa ma vie
Tu rêves les yeux large ouverts
Que se passe-t-il donc que j'ignore
Devant toi dans l'imaginaire
Cet empire à toi ce pays sans porte
Et pour moi sans passeport.
Nous étions faits pour être libres,
nous étions faits pour être heureux,
Le monde l'est lui pour y vivre,
et tout le reste est de l'hébreu.
Je ne serai qu'une chanson à jamais faite pour ta gloire
C'est promis je ne parlerai plus du passé
Tout part aujourd'hui de tes pas
Ce qu'il me reste de vie est un pli de ta robe
Rien encore n'eut lieu je te rencontre enfin
Ô mon amour je crois en toi
Tout homme a le destin de l'étincelle Tout homme n'est
qu'une éphémère et que suis-je de plus que tout homme
Mon orgueil est d'avoir aimé
Rien d'autre