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EAN : 9782070362417
624 pages
Gallimard (07/11/1972)
3.89/5   139 notes
Résumé :
Ce roman est l'histoire de deux frères, Edmond et Armand Barbentane. Le premier devra sa fortune à l'abandon qu'un homme riche lui fait de sa maîtresse. Armand, lui, abandonnant les siens, est devenu ouvrier dans une usine de Levallois-Perret : son avenir s'en trouvera changé. Ce roman est le second du Monde réel qu'inaugurait Les Cloches de Bâle.

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Qu'a pu penser André Breton d'un tel ouvrage ? Lui qui appelait ses condisciples surréalistes à bannir le roman de leur esprit, Aragon, le plus fidèle d'entre eux, veut désormais écrire “le monde réel”. Il aurait très bien pu choisir la forme d'avant garde, à l'image des faux-monnayeurs de Gide, mais Louis Aragon a choisi le roman classique.

Classique dans la forme comme sur le fond, un roman dans la veine De Stendhal, avec son ironie à l'attention du lecteur, de Zola, avec son ancrage dans le réel, dans la sociologie des personnages, De Balzac et sa galerie de portraits facultatifs destinés à “doubler l'état civil”, de Flaubert, les deux figures principales de ce roman, à l'image de l'antihéros de l'Education Sentimentale, vivent un parcours initiatique à Paris. Peut-être même que Louis Aragon est le cadet des classiques. le dernier grand auteur classique français.

Le roman, prix Renaudot, parait en 1936, l'année du Front Populaire, mais les évènements relatés se déroulent avant 1914.

Le roman ne débute pas dans ces « beaux quartiers » de l'ouest parisien où la bourgeoisie se réfugie loin des fumées d'usines de l'est de la capitale, usines qu'elle possède mais dont, dans sa mansuétude, elle ne daigne pas disputer la promiscuité des pollutions à sa main d'oeuvre ouvrière.

Aragon invente dans la première partie une sous-préfecture, “Sérianne”, et restaure pour son lecteur l'atmosphère d'une ville moyenne du midi au début du siècle. Les chapitres nombreux et le foisonnement des caractères peuvent quelque peu décontenancer le lecteur qui ne sait plus quel lièvre chasser.

« C'est drôle comme, au fond, nous avons plus que nous le croyons les idées mêmes de nos parents ». Mais progressivement, par un effet d'entonnoir les figures des frères Barbentane (petite ville du midi qui inspira peut-être à Aragon ce patronyme) se distinguent nettement comme les personnages principaux du roman.
Une fratrie, deux caractères, et deux destins dissemblables. “D'abord à ton âge on ne flanque pas de l'argent aux femmes, on en reçoit”. Edmond l'étudiant en médecine, le bel ami de la rue Royer Collard, parfois entretenu par certaines maitresses fait immanquablement penser aux jeunes années d'Aragon, passé par les bancs de la faculté de médecine lui-même, on l'imagine, étudiant parisien découvrant, comme Edmond, la liberté et sachant « qu'il pouvait ne pas dîner, personne ne l'attendait. Il était merveilleusement seul ». Autre analogie, on sait qu'il fut entretenu par de riches compagnes comme Nancy Cunard.
« Il avait rompu avec le monde des siens, où le travail est un déshonneur, tout au moins le vrai travail, celui des bras, celui des mains ». Sous les traits d'Armand, le jeune frère, c'est davantage la prise de conscience d'une lutte des classes par un jeune bourgeois, qui peut faire penser à l'écrivain communiste, ou encore l'attrait pour le monde des arts et du sensible.

Certains personnages secondaires ont tout de même retenu mon attention, je pense à la très belle description du feu qui s'empare du bas ventre de la pauvre Jacqueline Barrel, déroutant de réalisme sur le désir d'une jeune femme versus la morale de son temps, mais aussi le destin de la jeune Angélique dans la première partie qui arrache le coeur, « de tout cela seulement se dégageait le sentiment d'une monstrueuse injustice, d'une injustice triomphante et sans corps saisissable, à la merci de laquelle on se trouvait à proportion qu'on était pauvre, ou simplement sensible. »

« Il y a ainsi chez l'homme quelque chose de plus profondément à lui que son visage, de petites habitudes, des manies. C'est de l'horreur de ces manies qu'est faite la vie conjugale, c'est de l'attendrissement sur ces manies que sont faites les amours durables. » Mais également le couple Grésandage, Jeanne et Charles (« Charbonnier »), le père Barbentane méprisé par ses fils, l'ignominie du personnage de Colombin, Madame Beurdeley, la stature de Joseph Quesnel, « un homme qui dort bien ne sait pas ce que c'est que la vie », et qui eut « ce douloureux, cet atroce bonheur d'aimer, et d'aimer trop tard, quand on est plus aimable ».

“tout ce que j'aime, moi, c'est des gens nouveaux”. La figure féminine et sensuelle centrale du roman, la courtisane italienne Carlotta Beneduce, « elle lui faisait mieux sentir la médiocrité de sa vie (...) mais de sa vie à venir, de ce lendemain pour lequel il esquintait sa jeunesse ». Il semble presque que le personnage pour lequel Aragon a le plus d'estime est Carlotta, cette ancienne prostituée, cette Castiglione pragmatique et peu conventionnelle, entourée par des hommes qu'Aragon ne ménage pas.

Le compagnon d'Elsa Triolet a pour ambition d'ancrer les personnages dans la réalité. Les discussions d'alcôves des industriels dans les hôtels particuliers feutrés bordant le parc Monceau, les représentations théâtrales de Réjane et Sarah Bernhardt, les meetings de la C.G.T au Pré Saint Gervais, à quelques années du début de la première guerre mondiale sont l'occasion pour le lecteur de croiser brièvement Poincaré ou Jaurès, d'entendre parler des stratégies parlementaires de Barthou ou Doumer sur la loi des trois ans : « pour l'instant c'est la bagarre entre les marchands de force et les marchands de ruse ».

La langue populaire du début du siècle regorge de mots d'argot dont certains nous sont encore familiers comme smala, chelingue, beau gosse, aboule, bouille, pagnoter, trucmuches, boulotter, galapiat, gogo, chtouille, goupiller tintouin, mince, saperlipopette etc.

Derrière l'auteur de grand talent, le militant communiste n'est jamais loin, on comprend que le roman n'est qu'un exemple, un laboratoire de l'expérience étroite d'humains, pas forcément mauvais en soi mais qui incarnent un système de classes, de castes.
Aragon fustige les puissances de l'argent qui souillent et exploitent la France, la précipitant vers la Première Guerre Mondiale.
Ces gens des beaux quartiers qui font passer les bourses du travail pour antipatriotiques, cette pègre des maisons closes, des casinos, du « passage-club » reçue à l'Elysée, la France « meurtrie, immense comme un coeur palpitant », cette France s'arrête à eux. Ces puissances sont tout à fait étrangères à la France, elles qui font travailler l'immigré italien comme du bétail, et défiler annamites et tirailleurs sénégalais des colonies au 14 Juillet. Aragon trace une limite à la France, entre les beaux quartiers et « la couronne ouvrière de Paris qui se propage dans les arrondissements pauvres », et citant Jaurès « la France finit là ». Son oeuvre, sa langue, sa prose, son talent il les rend à la cause de sa vie, pour le meilleur, la résistance, et pour le pire, l'oppression stalinienne si peu dénoncée par lui.

“Moi je vous parle. Mes lèvres vont (...) j'ai aussi avec moi tout un monde muet (...) je pense à ce que je ne dis pas. (...) nous sommes, comme les autres, des êtres doubles.” A lire pour la prose singulière du poète qui, se faisant romancier apporte son originalité au roman, s'adressant également au lecteur (sur un ton bien plus informel que lors de ces interventions télévisuelles où sa solennité monotone, lorsqu'il récite ses vers pourtant si vivants, a de quoi surprendre).

« Nous n'aimons pas ce qui est en marge instinctivement ». Mais d'abord et surtout pour la vivacité du « monde réel », un monument littéraire vivant qui se déroule sous nos yeux, avec son argot, ses faits divers de petit chef lieu de province, son tumulte parisien, ses drames poignants, sensuels et parfois morbides, et sa critique déjà socialisante de la condition des petits, des plus faibles, des femmes et de la cupidité.

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Ce roman raconte l'histoire de deux frères, issus de la petite bourgeoisie provinciale du Sud de la France, qui montent à Paris dans les années qui précèdent le première guerre mondiale ; de multiples autres personnages, femmes ou hommes, gravitent autour d'eux.
Inévitablement, j'ai pensé aux livres de Zola, et par le style, et par le sujet.
J'ai donc apprécié la prose d'Aragon, presque autant que ses poèmes.
Le monde qu'il nous décrit dans ce roman est parfois semblable au notre (cf. les politiciens), d'autres fois légèrement daté mais nous avons là une belle fresque historique de cette société et de ce qui l'agite à cette époque cruciale, que ce soit du ressort de l'intimité (affres de l'amour et de la jalousie) ou du destin du pays entier (cf. loi des trois ans).
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"Les Beaux Quartiers" est le deuxième roman du cycle "Le Monde réel" qui a débuté par "Les Cloches de Bâle".
Aragon a écrit cette oeuvre à la veille de la deuxième guerre mondiale et y a dépeint des pans entiers de la société française de 1913 : on ne peut pas ne pas penser au parallélisme des circonstances.
Nous nous trouvons :
- D’abord en province dans la ville fictive de Sérianne au milieu de la bourgeoisie locale et de ses coteries politiques. Sont évoqués et analysés les moeurs, le fossé qui sépare la famille des affaires, les hommes des femmes, les riches des ouvriers, entassés dans des faubourgs sordides. On assiste aux batailles électorales, aux débats sur le projet de loi des trois ans «de service militaire», à la naissance de la taylorisation dans les usines et aux résistances prolétaires, à la menace de la concurrence des trusts sur la fabrique et le commerce traditionnels. Sont saisis les amours ancillaires et leurs tristes fins, les rêves de jeunesse, l’éducation, les virées au bordel, à la fois soupape de sécurité de la cocotte-minute masculine et institution prophylactique et contraceptive à l’usage des épouses honnêtes et confites en dévotion ; à tel point que la religion semble être pour elles le pendant de la débauche crasseuse des maris. On assiste à quelques fêtes, à la liesse patriotique, à des bagarres après boire, à la répression d’un soulèvement populaire et à bien d’autres choses encore qui font l’étoffe du quotidien, endroit pour les possédants, envers pour les «perdants».

- Puis nous «montons» à Paris avec les deux jeunes fils du docteur Barbentame, maire radical modéré de Sérianne. Edmond y fait des études de médecine, son cadet Armand y a fui son pensionnat d’Aix et l’autorité paternelle.
Avec eux en un impressionnant tourbillon, nous découvrons la vie mondaine et demi-mondaine de la capitale, la bourgeoisie d’argent, la misère crasse des laissés pour compte, le monde des hôpitaux et de la rue, la prostitution, les maisons de jeux, le chantage, les ors, la boue, la police corrompue et celle qui ne l’est pas. Les grands débats y ont une place plus grande encore qu’en province, l’imminence de la guerre y est encore plus flagrante, plus oppressante, les mouvements de grève y sont matés avec davantage de ruse et de violence.

La fresque sociale et politique n’y est pas développée au détriment des personnages qu’Aragon prend le temps de faire vivre, espérer, souffrir. L’étau qui les broie et souvent les brise ne cesse d’actionner ses mâchoires infernales : nécessités économiques, politiques, amoureuses et, pour les hommes, omniprésentes contraintes de l’amour-propre qui les taraude et les étouffe comme des vêtements trop étroits et des chaussures trop petites.

Cette oeuvre, classique dans sa forme, alterne un style fort, truculent, à l’imprécision suggestive quand il le faut et une prose poétique au charme puissant, au balancement estropié et allusif cher à Aragon. Elle est le couronnement magistral du 19 ème siècle réaliste par le 20 ème siècle bouillonnant de créativité linguistique : il y a du Zola en lui lorsqu’il dépeint les Halles et du Balzac lorsqu’il enserre ses personnages dans la noirceur des complots et du chantage. On pense à Proust aussi dans son déploiement fantastique, mais on pense surtout à Aragon, qu’on le découvre ou qu’on le relise.
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Les Beaux Quartiers est le second tome du cycle le Monde réel, qui débute par les cloches de Bâle...Que je n'ai pas lu, étourdie que je suis !

Cette oeuvre s'inscrit dans le courant littéraire du réalisme socialiste, et relève du roman initiatique : on suit en effet les aventures de deux jeunes adolescents, Edmond et Armand Barbentane, que tout sépare. Edmond est en effet le portrait de son père, le docteur du village et candidat au poste de maire ; il se destine aux études de médecine, excelle "aux boules" et est en tout point conforme à ce que l'on attendrait d'un jeune homme vigoureux. Armand, lui, s'agrippe aux jupes de sa mère et fait preuve d'une sensiblerie amusante : il se voue dès son enfance au service de Dieu...Avant de préférer au Seigneur la Poésie, qu'il partage avec son ami Pierre, grand séducteur malgré lui.

La première partie du roman se déroule dans le village provençal de Sériane, en effervescence lors des élections du maire : tous les regards sont tournés vers la scène politique parisienne, où les radicaux et les socialistes s'affrontent sur la question des "Trois Ans", un service militaire prolongé pour faire face à la sourde menace allemande. Les discussions vont bon train au Panier fleuri, le bordel du village où tous se retrouvent.
Ce petit monde voit grandir Edmond et Armand qui participent aux intrigues du village, entre tromperies galantes et culbutes dans les champs...

La deuxième partie du roman elle, se déroule à Paris : Edmond y fait ses études et est obnubilé par les femmes et l'argent, et découvre les jeux de hasard ; à la même période, Armand fugue de son lycée d'Aix en Provence, et rejoint la capitale à la recherche d'un travail qui ne le fasse pas renoncer à ses nouveaux idéaux.

Une myriade de personnages et le contexte historique du début du XXe siècle semblent être au service des deux fils Barbentane, tout deux un peu insupportables ; en arrière-plan se dévoile la lutte sous-jacente entre les courants de pensée radical et socialiste, qui pèsent finalement peu face à la nécessité de survivre qu'éprouvent tour à tout les deux jeunes hommes. Si l'intrigue s'essouffle par moment, la plume acerbe et les détails absolument truculents qu'esquissent Aragon viennent s'ajouter aux saillies des personnages qui m'ont fait plus d'une fois rire aux éclats : c'est avec plaisir que je lirai les autres tomes du Monde réel.
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Ce roman est l'occasion d'insister sur la dimension spatiale de la lutte des classes dans Paris.Cette division des deux quartiers correspond a une segregation sociale impittoyable que les bourgeois legitiment;chacun doit rester a la place que le sortlui a attribue,le lieu de vie determine radicalement le rang occupe dans l'echelle sociale,qu'il faut regarder le contexte sous peine d'en subir les consequences.L'accumulation des richesses considerables a l'elaboration des beaux quartiers provient directement de la masse des travailleurs de la revolution industrielle et des quartiers desherites.L'un sans l'autre,ils ne sont rien;les bourgeois ont besoin des pauvres et vice-versa.Les beaux quartiers doivent cotoyer les bas quartiers...ironie
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
C'est alors que l'on perçut, venant des bas quartiers, une espèce de rumeur, et comme l'haleine d'une foule. Cela grondait. Cela sortait on ne sait d'où, du ventre peut-être, comme un borborygme inattendu dans la fête. On ne l'avait pas encore saisi à cause des musiques, de la gaîté, des plaisanteries, des lumières et des balançoires. Tout continuait d'ailleurs, comme quelques minutes auparavant. Mais un peu partout des gens s'étaient mis à écouter, à écouter croître cette marée comme un secret de la terre. Cela s'enflait sans se préciser jusqu'au moment où la masse même de rieurs, des joueurs, se sentit comme figée face à face avec une autre masse qui suintait des rues et des pavés, qui semblait sortir des maisons, une foule sérieuse et compacte, qui n'avait ni confetti, ni serpentins, ni armes, ni drapeaux. Car on eût préféré n'importe quoi à ce silence, à ces épaules serrées, à ces poings de lutteurs, à ces visages où se peignaient l'indignation et l'horreur.
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"Il se fait comme ça, entre les rêves et la conscience éveillée, des échanges mal définis: une sorte d'osmose, peut-être, on ne reconnaît pas que cette pensée vient encore du sommeil... elle a traversé la membrane..."
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Mais ce sont là de bien petites manifestations des personnalités marquantes de Sérianne-le-Vieux. Elles ne vaudraient pas la peine qu’on les rapportât, si elles n’étaient les reflets des traits profonds de toute une société, qui marquaient la vie de cette société, là même où on ne s’attendait pas à les retrouver. Par exemple, comme on traitait en général les Italiens dans la ville : achetaient-ils des fruits, le fruitier leur glissait toujours une figue pourrie, des raisins gâtés, par en dessous. Jusqu’au Dr Lamberdesc qui lambinait quand on l’appelait d’urgence chez ces gens-là. Laissons-leur un peu le temps de mourir.
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Depuis quelques années, Mme Barrel a des troubles assez singuliers. Elle se réveille la nuit tout à fait angoissée, et elle voit à côté de son lit des personnages divers, dont elle sent le souffle, qui se tiennent là sans rien faire cette fois encore, mais la prochaine çà pourrait changer. Les apparitions de Mme Barrel ne sont pas de celles qui surgissent dans les lieux saints, l’hôtel des Barrel n’en deviendra pas un Lourdes. Ce sont toujours des hommes, assez gros, pas très jeunes, Augustine n’a pas l’impression qu’ils soient vraiment nus, mais comme les boulangers : jusqu’à la ceinture. Ils sont assez velus parfois, pas toujours, elle voit leurs seins avec une grande netteté. C’est même surtout cela qui fait qu’elle se rend compte que ce ne sont pas des hommes jeunes. Ils ont le sein un peu avachi, des plis sur le ventre, et la peau très pâle. Ils la regardent bizarrement.
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Avec un bruit de chaînes qui rappelle les châteaux hantés, le métro s'arrête à Sèvres-Lecourbe, aux confins de cette conscience guerrière et du petit commerce de Grenelle. Par les escaliers descendent des gens mal triés qui portent avec eux des univers contradictoires et, sur le terre-plein, cette poussière humaine se disperse avec ses idées fixes, ses petites misères, ses labeurs, ses désespoirs. Deux hommes qui se sont heurtés s'écartent dans un pardon machinal : ils ignorent l'un et l'autre ce qui les ferait s’entre-tuer si facilement.
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