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Citations sur L'homme en perspective. Les primitifs d'Italie (4)

De Giotto, en 1337, à Léonard de Vinci, dont la première œuvre date de 1472, la peinture italienne connaît un profond changement, un bouleversement même, qui touche tous les aspects de la création picturale. Entre les deux « génies », 135 ans seulement s'écoulent et les conditions mêmes du métier de peintre sont radicalement transformées. Les « techniques » ont changé, avec l'introduction de la « peinture à l'huile » qui remplace la « détrempe » et le succès de la toile qui, sur la fin du Quattrocento, tend à se substituer au panneau de bois traditionnel bien que la mutation ne soit pas encore définitive en 1500. Transformation aussi dans les « sujets » abordés par les peintres : le thème religieux demeure prédominant, mais toute la mythologie se voit reconnaître droit de cité, de même que l'histoire antique ; le paysage n'existe pas encore vraiment comme « genre indépendant », mais on le sent s'introduire avec une force grandissante dans l'arrière-plan des images et il enveloppe de plus en plus la « scène » représentée, tandis que les personnages deviennent souvent portraits déguisés... A travers ce renouvellement des thèmes abordés, c'est le « traitement » des sujets qui change ; une souplesse, une variété et une abondance d'invention se développent, qui en arrivent a rendre très rapidement « archaïques » des images « modernes » au moment de leur création. En fait, une vision nouvelle du monde se met au point, qui emporte avec elle une refonte complète de l'image picturale.

(INCIPIT)
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Parmi les différentes cités où s'élabore la Renaissance, Florence occupe une place effectivement exceptionnelle. Son primat est peu contestable : le nombre des œuvres, leur nouveauté, et surtout peut-être, l'importance de la réflexion théorique dans le travail des peintres, ainsi que le rapport étroit entre peinture, sculpture et architecture, en font le chantier artistique le plus actif de la péninsule. Très tôt, la cité trouve « son » peintre, architecte et sculpteur, Giotto, qui fait faire à l'art un pas immédiatement considéré comme décisif, le poète de la cité l'enregistre moins comme tel :

                                                   Credette Cimabue nella pittura 
                                          tener lo campo, ed hora ha Giotto il grido 
                                                   si che la fatna di colui oscura.

« Cimabue se croyait le maître de la peinture, mais aujourd'hui Giotto, en vogue, obscurcit sa renommée, »

Le prestige de la citation dantesque est tel que, pour plus d'un siècle, Giotto est le seul peintre cité comme référence digne des Anciens. Cette vision florentine de la Renaissance s'installe dès lors, et aujourd'hui encore, l'idée que l'histoire de l'art italien s'est faite à partir de Florence et en fonction d'elle, est ancrée dans les esprits.
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BOTTICELLI/ Annonciation. 1489-1490 / Florence, Offices

Léonard pense peut-être à cette image quand il écrit : « Je vis... un ange de l'Annonciation qui semblait vouloir chasser Notre Dame de sa chambre, avec des mouvements brutaux comme on pourrait en avoir contre le dernier des ennemis... » (Chastel). Mais le geste de la Madone s'inscrit en fait dans une longue tradition iconographique et sa pose mouvementée ne fait qu'exprimer lyriquement les interrogations religieuses qui agitent la cité. Contre Léonard, Botticelli semble vouloir « arrêter l'histoire » (Argan). De plus, la structure architectonique de l'image constitue une variation sur le thème connu de la colonne ou du pilier séparant l'ange de la Vierge, Cet axe vertical est devenu encadrement de la fenêtre, mais les mains des protagonistes s'y rejoignent ; la fenêtre, ouverte sur la campagne italienne, offre une veduta bien humaine, pourtant, l'arbre nettement détaché devant le ciel, prend évidemment un relief significatif, Grand inventeur d'images cultivées, Botticelli sait aussi manier un attirail figuratif bien répertorié.
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Durant les deux siècles du Trecento et du Quattrocento, un phénomène nouveau se marque avec une force de plus en plus grande : c'est l'émergence de la culture comme facteur déterminant dans l'élaboration et le perception de l'image picturale. Celle-ci se voit reconnaître des capacités nouvelles à transmettre des idées et des concepts d'une profondeur et d'une complexité équivalentes à celles que l'on rencontre dans les textes; l'image acquiert ainsi une dignité nouvelle à l'intérieur d'une culture dont l'impact social est présent partout, au point d'en faire pratiquement un "troisième pouvoir " (Chastel).
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