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Citations sur Burqa de chair (16)

Il m'a toujours semblé que les Isabelle allaient un jour payer pour la trop grande popularité de leur prénom, il m'a toujours semblé que les Isabelle n'auraient d'autre choix que se cacher sous une fausse identité, qu'elles devraient développer une personnalité extravagante pour garder la tête hors de l'eau, il m'a semblé qu'elles n'auraient d'autre choix que de se maquiller à gros traits pour être envisagées.
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Quand on meurt en bas on remonte en haut. C’est ce qu’on dit pour se rassurer, mais le rebondissement vers Dieu ne me rassure pas. Je ne sais pas si Dieu, s’Il existe vraiment, me forcera à marcher ailleurs, je ne sais pas si dans le repos éternel raconté par mon père avant de dormir, Dieu ne me contraindra pas à me relever et marcher de nouveau, à me réveiller chaque matin dans une existence d’où je ne sortirai jamais. La vie éternelle, voilà la plus intolérable des possibilités, et de tout temps les hommes en ont rêvé. Ça, jamais je ne le comprendrai. C’est ce que je me dis tout le temps.
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Se suicider, c'est refuser de se cannibaliser d'avantage.
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force de se regarder on finit par voir son intérieur et il serait bien que tout le monde puisse le voir, son intérieur, son moi profond, sa véritable nature, on arrêterait peut-être de parler de son âme, de son cœur et de son esprit, on parlerait plutôt de poids et de masse, de texture et de couleur, on parlerait de la terre, on en finirait avec nos affinités avec le ciel et nos aptitudes à s’envoler, on cesserait peut-être de se croire immortels.
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La vie est un scandale, c'est ce que je me dis tout le temps. Être foutue là sans préavis, sans permission, sans même avoir consenti au corps chargé de me traîner jusqu'à la mort, voilà qui est scandaleux.
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Sous nos latitudes blanches et riches et fières d'elles-mêmes, les femmes ont accédé ces dernières décennies au vote, à la contraception, à l'avortement, à des postes de pouvoir, etc. L'on pourrait s'étonner, mais l'on ne s'étonne jamais, c'est curieux, que ces changements n'aient pas infléchi significativement leurs comportements en matière de beauté et de sex-appeal. Du coup, elles vivent en pleine schizophrénie. On leur demande, non, on les somme, de s'instruire et de se couvrir d'une burqa de chair. De devenir mères et d'avoir une carrière. De se voir comme égales en dignité à leur copain et d'accepter qu'il se masturbe en regardant des images de viol sur le Net. Il est même surprenant que plus d'entre elles, à force d'avaler contradictions et couleuvres, ne disjonctent pas. {Préface — Nancy Huston}
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Toutes les mères du monde portent une robe de chambre qui devient ensuite le chemin obligé des filles. Petite, je trouvais ma mère belle. Une femme, c’est d’être belle. Même en jouant à la marelle, même en s’accouplant, même en enfantant, c’est toujours d’être belle. C’est un sort atroce parce que la beauté est à l’abri de toutes les révolutions. Pour être libre, il faut faire la révolution. Les femmes ne seront jamais libres. Les mères seront toujours la première prison des filles.
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C’est peut-être parce que (entre mille autres choses) le maternage de l’État qui organise tout à distance de la réalité quotidienne de ses citoyens va de pair avec la déresponsabilisation de ces mêmes citoyens face à la misère de leurs proches. Il ne faut pas oublier que les barrières les plus solides contre la détresse des gens qui nous sont chers, c’est encore vous et moi.
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Elle était égarée par la proximité de son but mais surtout par la possibilité que ce but lui échappe à jamais, qu'elle doive mourir sans l'avoir touché. Bien qu'une part d'elle-même désirât mourir sur-le-champ, elle voulait aussi que cette mort attende son heure.
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En dehors de ses livres, elle ne valait rien. Elle n'était sûre de rien. La signification ne prenait sa pleine valeur que sur le papier. La signification n'était bienvenue, et bien reçue, que sous l'astiquage de ses phrases effrontées. À l'extérieur, elle livrait mal la marchandise, elle souffrait de désorientation. À l'extérieur, le monde n'avait jamais grand sens.
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