Les Naufragés d'Ythaq, tome 2 : Ophyde la géminée

Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, Ô grande taciturne…
Et je t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues,
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Je m’avance à l’attaque et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux…
Et je chéris, Ô bête implacable et cruelle !
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle.

Je suis désolé. A force d'être toujours dans les livres, on voit les choses de façon plutôt théorique.

Ythaq est un monde à faible densité de population. On peut y parcourir des dizaines, parfois des centaines de lieues sans y croiser âme qui vive. Et en effet, depuis plus de deux semaines, les naufragés du vaisseau « Brume de comète » et leurs nouveaux amis sont seuls face à la nature. Le seul inconvénient, c’est qu’il faut le partager avec les bêtes sauvages…

- Ils sont devenus fous ! Ils s’étripent !
- Pas normal, ça . C'est à nous de tuer les gens.

- Où Callista est-elle enfermée ?
- Dans le Q.H.S. Le Quadrilatère Hermétiquement Scellé. Le petit bâtiment, là, en dessous.

A la nuit tombée, lorsque s'allument les lanternes des cavernes borgnes, le bourgeois qui s’encanaille y croise la canaille qui embourgeoise. ..

- Voyons ! Ce n’était qu’un jeu traditionnel entre gens du voyage ! Par contre, ces assassins ont tué un de mes artistes.
- Maître Zompär ? Qu’avez-vous à dire ?
- Je reconnais qu’il est un peu mort en effet. Mon burlesque mérite sans doute une réprimande.

Ma petite, j’espère que vous allez enfin faire preuve de la déférence qu'une employée doit à ses clients et nous ramener rapidement à la civilisation.

- Ennak : Notre culture est subtile et raffinée, nos musiciens habiles, nos prostituées savantes et nos politiciens corrompus.

- Zompär : Alors, c’est dit, vous êtes les nouveaux apprentis… Vous vous occuperez des bêtes, aussi. Et vous ne serez pas payés, naturellement.