J’avais oublié mon nom. Pas ma phobie des hôpitaux. C’étaient des lieux froids et stériles qui empestaient le désinfectant et le désespoir.
Bon sang. Qui aurait cru qu'avoir raison pouvait être aussi affreux ?
- (...) Oh ! Et je pense mettre une perruque que j'ai gardée de la pièce de théâtre de l'année dernière. C'est un carré court. Je pense que ça irait très bien.
- Oui, ça serait parfait pour le style Années folles.
- Et je te parie que Scott appréciera beaucoup. (Un éclat de malice brilla dans son regard.) C'est comme s'il me trompait avec moi-même.
- J'ai une paire de sandales à talons argentées qui iraient parfaitement avec. Avec beaucoup de lanières. (...) si tu veux me les emprunter, elles sont à toi.
- Je crois que je t'aime, répondit-elle.
Je haussai les épaules en souriant.
- Il n'en faut pas beaucoup pour te faire craquer.
- Pas quand on me propose des chaussures d'enfer. (...)
- Tu n'as pas tué Cassie, Sam. OK ? Mets-toi ça dans ta jolie petite tête. Tu n'est pas une meurtrière.
- Ce n'est pas que ça. C'est le bordel dans mon esprit.
Il me considéra un long moment.
- Comme tout le monde, non ?
Quand je me tournai vers les filles, mes amies, je m'aperçus que ce n'était pas de l'inquiétude pour moi qui se lisait dans leurs yeux. Je refusais d'abord d'y croire, puis je dus me faire une raison. Leurs regards sombres ne reflétaient qu'une chose :
Des soupçons.
J'étais coincée dans cette vie que je ne me rappelais pas, enfermée dans l'enveloppe de cette fille, de cette Samantha Jo Franco, et plus j'en apprenais à son sujet, plus je la détestais.
Pour une raison qui m'échappait, j'avais des difficultés à marcher. Je trébuchai sur l'asphalte glacé. En sentant le gravier coupant s'enfoncer dans la plante de mes pieds, je tressaillis.
Depuis quand étais- je pieds nus ?
L'une d'entre vous a survécu. L'autre est décédée.
Ne regarde pas en arrière.
Tu m'aimeras pas ce que tu trouveras.