Non !

Ce soir, je vous parle d'un temps où je n'avais pas de blog...

On me demande souvent à quel moment nous avons initié nos lectures du soir en famille. Et bien, pratiquement depuis la naissance de mon aîné. Impatiente de partager cela avec lui, j'ai très vite pris l'habitude de ce moment quotidien autour de premiers livres qui nous sont restés très chers. Mes enfants aiment encore les relire, surtout pour le plaisir de se souvenir. À l'époque, je (re-)découvrais la richesse de l'univers de la littérature jeunesse, mais je me souviens très bien de ce que je recherchais : des livres maniables qui ne craignent pas d'être manipulés et mis à la bouche. Des textes qui sonnent pour le plaisir du rythme et de la musicalité des mots, pour des lectures qui bercent. Et surtout: de vraies histoires, avec ce qu'il faut de tension dramatique. Et oui, même quand on s'adresse à un bébé : en quelques pages, c'est possible ! Plus vite qu'on ne le pense, les petits peuvent savourer le charme des histoires. Elles sont sublimées lorsqu'elles sont explorées ensemble, à voix haute sans hésiter à les jouer un peu...

Certains albums offrent tout cela à la fois. Dans notre collection, ceux de Jeanne Ashbé occupent une place particulière. Prenons Non ! par exemple, l'un des tous premiers livres de la bibliothèque de mes enfants. Un récit plein de suspense (même à la centième relecture, je peux en témoigner !) qui se noue en quelques pages : petit poisson rouge a faim, enfin faim d'un bonbon. Mais grand poisson rouge a dit non, déclenchant un rapport de force qui monte en intensité… jusqu'au dénouement final qui donne envie de se tomber dans les bras. 

Le texte rythmé et rimé, presque musical, entraînant comme une comptine. Et l'objet-livre n'est pas en reste : petit format carré parfait pour les menottes d'un bébé, jolis graphismes colorés qui accrochent l'oeil, pages cartonnés qui résistent aux usages éprouvant d'un dévoreur de livres en herbe.

Des années ont passé, chacune marquée par ses lectures. Mais nous connaissons encore par coeur les albums de ce temps-là.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..

Suffisamment court pour tenir les petit.e.s lectrices et lecteurs jusqu'au bout, il donne l'occasion d'improviser des mimes rigolos autour de la négation, de relativiser le "non!" enfantin et de terminer par un gros câlin !

Un livre à lire (et relire) en pleine période du "non" (20 mois ici), il est très vite lu et fascine mon fils qui adore répéter NON avec le petit poisson à chaque page. La fin fait aussi prendre conscience à l'enfant qu'à force de dire non tout le temps, parfois on ne sait plus ce qu'on veut vraiment (et tout finit bien par un gros calin).

C'est si simple que les enfants le mémorisent facilement. Nous, on fait le narrateur, et notre fils fait le petit poisson : "non!".
On se rend compte de l'absurdité d'entrer dans un jeu d'opposition et dans le rapport de force, mieux vaut un câlin pour faire diversion...

Et puis ensuite, au quotidien, à chaque fois qu'on est sur le point de s'énerver face à un gamin qui dit non à tout, on lance joyeusement un : "petit poisson rouge dit...". Une merveille pour se reconnecter et éviter les crises !

Petit poisson rouge a faim enfin faim d'un bonbon 🍬 mais grand poisson rouge dit non. Un petit non tout rond. Alors petit poisson rouge aussi dit non... Petit poisson rouge va alors refuser toutes les propositions de son papa tant et si bien qu'à la fin... Ce petit livre cartonné est un des premiers que j'ai offert à Arthur. J'ai tout de suite apprécié le graphisme simple mais avec le scintillement des poissons et du texte. Une petite histoire mais que nous avons vécu et vivons encore très souvent à la maison. Et dont la fin adorable est aussi rejouée à maintes reprises.

Enfant en pleine période d'opposition? Voici petit poisson qui dit "non" à la mousse de gardon, à la tourte au plancton et à bien d'autres choses car son papa lui a interdit de manger un bonbon. C'est petit, c'est mignon et, préparez-vous, il faut le lire souvent.