Une fois la séance terminée, le Père Noël tend à chacun un petit sucre d’orge emballé. Je suis Caleb jusqu’à la caisse pour admirer nos photos sur l’écran de l’ordinateur. Nous en choisissons une où nous sommes penchés contre le Père Noël et Caleb en achète un exemplaire pour chacun. Tandis que les photos s’impriment, il en demande également une sur un porte-clés.
— Sérieux ? Dis-je. Tu vas te balader dans ta camionnette d’homme viril avec une photo de toi avec le Père Noël attaché à ton porte-clés ?
— Primo, c’est une photo de nous avec le Père Noël. Deuzio, ma camionnette est violette, ce qui fait de toi la première personne à employer le mot « viril » pour la décrire.
J’ai envie de hurler et en même temps de rire en repensant au comportement ridicule de ces gens, et à celui de Caleb, qui n’est pas franchement meilleur à cette seconde précise ! Mais je suis sans voix et il le sait, ce qui le fait rire.
J’aime bien Caleb. Je l’aime un peu plus chaque fois que je le vois. Et tout ça ne peut mener qu’à la catastrophe. Je pars à la fin du mois et lui, il restera. Le poids des non-dits devient trop lourd pour que je puisse le supporter plus longtemps.
Caleb, veux-tu être mon cavalier au bal d'hiver ?
Tu es le seul avec qui j'aie envie d'y aller.
- Je serai ton cavalier pour tous les événements du monde.
Ce baiser efface jusqu'au dernier de mes doutes :
c'est lui que je veux.
C'est nous que je veux.
« Je suis désolé ». Un silence encore plus long, un silence plein de douleur. Il souffre depuis si longtemps. « Pardonne-moi, s'il te plaît. J'ai merdé comme je ne l'aurais jamais imaginé. Tu en vaux la peine, Sierra »
Tout ça, c'est trop. Je déteste l'idée que tu assistes à tout ça.
Je ne me sens pas bien tout à coup et m'appuie à la portière pour garder l'équilibre.
- Tu as dit que j'en valais la peine. Je t'ai cru.
Il ne répond pas.
- Ce qui me fait le plus mal, dis-je, c'est que toi aussi tu en vaux la peine. Mais tant que tu ne comprendras pas ça, tout te semblera toujours « trop ».
Il fixe son volant.
- Je n'ai pas la force de continuer
Chaque fois que j'accorde à Caleb le bénéfice du doute, il se montre à la hauteur. Chaque fois que je prends sa détense, je sais que j'ai raison. J'aurais pu abandonner mille fois, mais je ne l'ai pas fait, et ça me donne envie de me battre encore plus pour notre histoire.
-Il faut quelqu’un qui ne travaille pas ici… quelqu’un que ton père ne pourra pas envoyer nettoyer les toilettes.
-Je crois que tu as loupé la partie où je disais que je ne voulais sortir avec personne pendant mon séjour.
-Je n’ai rien loupé, répond-elle. j’ai juste décidé de l’ignorer.
Oublie la logique. La logique ne sait pas de quoi tu as envie.
Il y a deux semaines, ce jour me paressait loin. Nous avions le temps de laisser venir et de voir à quel point nous allions tomber amoureux. Maintenant, j'ai l'impression que tout ça est arrivé trop tard.