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Critique de BazaR


Troisième volume du découpage éditorial français pour le recueil Early Asimov. Cet ensemble a été initialement publié dans la collection Présence du futur et les volumes 1 et 3 réédités chez Folio. Pour info, on peut aussi trouver le recueil en entier sous le titre Période d'essai (Folio).

Faut bien l'avouer, l'intérêt principal de ces volumes ne réside pas tant dans les nouvelles que dans le récit autobiographique raconté par l'auteur en personne. Dans Chrono-minets, nous sommes entre 1941 et 1943, c'est-à-dire en pleine guerre. Isaac Asimov décroche enfin l'examen qui lui permet de démarrer sa thèse, mais l'entrée en guerre des USA l'incite à intégrer la Station expérimentale de l'aéronavale des chantiers de la U.S. Navy en tant qu'ingénieur civil (c'est Robert Heinlein qui est allé le chercher).

En parallèle il poursuit sa carrière de nouvelliste SF. Il est en train de se faire un nom et ses écrits sont de plus en plus souvent acceptés au premier jet (en particulier par l'exigeant éditeur John W. Campbell). Et c'est là qu'on se rend compte que le titre Early Asimov fait plus référence à l'aspect biographique qu'aux nouvelles. En effet, à cette époque le « early » Asimov a déjà lancé ses premières nouvelles sur les Robots, et il commence la série des Fondation. de véritables succès auxquels il faut ajouter la novella Quand les ténèbres viendront nommée (faut que je la lise bon sang !). Et bien sûr, aucun de ses chefs d'oeuvre ne figurent dans Early Asimov qui se contente du fond de la bouteille, en quelque sorte. Certaines d'entre elles – Bon sang ne saurait mentir, Auteur ! Auteur ! –resteront inédites pendant longtemps.

Mais ne noircissons pas trop le tableau quand même. Ce volume est bien mieux que le numéro 2 Noël sur Ganymède. La nouvelle Super-neutron est un sympathique petit jeu d'extrapolation physique qui suppose que, toute comme la force électromagnétique et ses neutrons, la gravitation possède aussi ses éléments neutres – comprendre ici insensible à la force de gravitation (c'était avant la théorie de l'interaction forte). Intégrée au sein d'un jeu de « je te prends à mentir » entre membres d'un club, le récit se laisse avaler avec un petit arrière-goût désuet pas désagréable.
Bon sang ne saurait mentir – écrite avec Fred Pohl – représente une rare tentative d'Asimov dans le domaine du fantastique : un fantôme fait un procès à l'héritier d'une maison qu'il hante parce qu'il cherche à se débarrasser de lui. On se croirait dans un drôle épisode de Perry Mason.
Quant à Auteur ! Auteur ! où un auteur créateur d'un détective à succès en a marre d'écrire ces « niaiseries » et rencontre sa création qui ne veut pas qu'il abandonne. Ambiance sitcom genre Big bang theory, avec rires enregistrés.
En revanche je n'ai pas été impressionné par les chats 4D de Chrono-minets, ni par les psychologues de Arrêt de mort (quoique je n'ai pas vu venir la fin de cette dernière). La nouvelle Non définitif n'est pas mal ; un bel exemple de l'idée qu'une théorie scientifique n'est pas une Bible, qu'elle n'est jamais définitive.

Plus qu'un volume donc : La mère des mondes. J'ai un peu peur car il n'a pas été réédité en tant que tel par Folio. Mais la suite du récit autobiographique, lui, vaudra sûrement le détour.
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