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Critique de Kalgan


Dans ce recueil de 10 courtes nouvelles écrites entre 1950 et 1957 (classées dans l'ordre de parution) , Asimov nous livre l'étendue de sa créativité en partageant pour ses lecteurs des récits datant du début de sa carrière, chacune introduite par une anecdote sur son contexte d'écriture, permettant de découvrir Asimov au quotidien, en même temps que la lecture de ses histoires.

Celui-ci a choisit de regrouper des nouvelles très différentes, majoritairement écrites suite aux commandes des différents magazines de science-fiction de l'époque, avec pourtant parfois peu de science fiction, mais dans presque toutes un questionnement, une réflexion faite sur le devenir de l'humanité qui a, à l'époque où Asimov a écrit les nouvelles, entre les mains une arme destructrice: la bombe atomique. le risque d'une guerre nucléaire qui menace alors la Terre a le don de rendre ce pauvre Isaac amer mais sait aussi l'inspirer comme en témoignent différentes nouvelles qui trahissent son violent dégout pour la stupidité des hommes capables de tout et du pire: on retrouve ce thème dans « Le jour des chasseurs , « La pause » ou encore « Le billard Darwanien ».

Asimov s'essaye aussi à l'humour avec « Flûte, flûte et flûtes » et « Le doigt du singe », dont il est très fier et salue la réussite comique, à juste titre. On retrouve ainsi pour notre plus grand plaisir le style du bon docteur, toujours avec autant d'inventivité et de créativité et surtout sa capacité à entraîner le lecteur dans chacune de ses histoires, avec si peu de mots.

Pour retenir l'attention, un des moyens d'Asimov est de s'appuyer sur le début de ses récits, qui en est quasiment la clé de voûte. Il tente différentes approches, et témoigne du grand travail qu'il fournit et de la grande difficulté du métier de nouvelliste. Il peut choisir de laisser planer le mystère au début pour ensuite faire grandir la tension dramatique et amener le lecteur jusqu'à la chute qui viendra finalement faire écho au début. Il peut aussi dévoiler totalement l'histoire dès le début. Asimov a l'art de cultiver le mystère autour de ses scénarios, n'en dévoilant que le nécessaire, assez pour donner naissance dans l'esprit du lecteur à des intrigues dépassant le cadre de sa nouvelle. Certaines fins sont très énigmatiques.

Mention spéciale à « Shah Guido G. » ou encore au « Doigt du singe » qui témoignent de la profondeur des sujets qu'Asimov aborde dans ses nouvelles même si le but initial est toujours de divertir: il ne tombe jamais dans la fainéantise d'une histoire facile.

On prend autant de plaisir à la lecture de ces nouvelles qu'a pris Asimov à les écrire. À l'origine les récits de ce recueil n'ont jamais été intégrées à ses anthologies. Certaines ont même eu du mal à être édité et à trouver preneur. En effet on y retrouve pas les nouvelles les plus connues d'Asimov mais on y retrouve bien le talent du bon docteur, sa plume délicate et son génie.
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