Cela a été l'occasion de me régaler de l'inventivité géniale mais aussi de l'écriture à la fois très humoristique (presque potache parfois) et parfois incisive de cet auteur, et d'en découvrir un peu plus sur lui dans les commentaires qui suivent chaque nouvelle, dans lesquels il raconte dans quelles circonstances il a écrit chacune.
Le billard darwinien (Darwinian Pool Room), 1950 : des ergotages scientifiques sur la création de l'univers auxquels je ne me suis pas sentie très réceptive. Sans doute la nouvelle qui m'a le moins plu de tout le recueil.
Le Jour des chasseurs (Day of the Hunters), 1950 : un côté fantastique, lovecraftien (impossible de retrouver le titre de la très courte nouvelle que cela m'évoque !), se dégage de cette histoire qui se passe au temps des dinosaures.
Shah Guido G. (Shah Guido G.), 1951 : j'ai beaucoup aimé, j'en retiens une version S-F très réussie d'un certain mythe antique que je vous laisserai découvrir.
Asimov nous propose également un héros torturé et c'est assez sympa de voir comment il arrive à nous emmener dans une histoire qui a tout de même duré en l'espace de quelques pages, comme un concentré de ce qui aurait pu être une épopée de planet-opera.
Flûte, flûte et flûtes (Button, button), 1952 : une histoire de savant fou et d'invention délirante. Amusante.
Le Doigt du singe (The Monkey's Finger), 1952 : Concept intéressant, j'ai aussi bien apprécié la mise en scène de l'écrivain de SF vs le directeur d'un magazine de SF –
Asimov semble adorer faire ce genre de pied-de-nez qui fait totalement référence à son propre quotidien, tout en le distordant pour lui donner un aspect SF.
Everest (Everest), 1953 : concept amusant, mais classique et peu développé, et chute vite amenée.
La Pause (The Pause), 1954 : j'ai adoré le principe et je l'a trouvé très correctement amené (même si ce n'est pas franchement expliqué, le comment du pourquoi du phénomène, en tous cas pas en termes scientifiques). le lecteur se demande également ce qu'il se passe, et l'apport philosophique est intéressant. Seulement, j'ai l'impression qu'en raison des nombreux termes scientifiques il serait facile de laisser en arrière un lecteur non averti. Je suis d'ailleurs allée rechercher entre autres ce qu'était la pechblende. J'ai aussi noté que le narrateur était particulièrement stupide et que le récit était parsemé de cette peur caractéristique de la guerre froide.
Il vaut mieux pas (Let's not), 1954 : très courte, une discussion post-apocalyptique entre deux savants. Je n'ai pas plus accroché que ça.
Tous des explorateurs (Each an Explorer), 1956 : j'ai beaucoup aimé cette nouvelle, l'idée et la manière dont elle est exploitée ! Des explorateurs se rendent sur une planète où ils trouvent des plantes inconnues. le reste appartient à la biologie avec une histoire d'adaptation à l'environnement.
Blanc ! (Blank!), 1957 : une très courte nouvelle sur le voyage dans le temps. Amusante.
Malgré les réticences qu'il exprime à son propre égard en introduction,
Asimov – qui aurait souhaité qu'on ne publiasse que ses meilleures nouvelles, ou en tous cas celles qu'il trouvait bonnes, reste à mon sens un monument de SF, un de ces auteurs incontournables non seulement parce qu'ils se sont imposés comme des piliers du genre , qu'ils l'ont exploré voire inventé pour certains (je ne m'avancerai pas sur
Asimov, ne le connaissant pas assez bien, sans parler des autres ; ceci dit vu son oeuvre prolifique et variée, sans parler de son imagination foisonnante, je ne serais pas trop étonnée d'apprendre qu'au moins un ou deux ressorts scénaristiques ou concepts viennent de lui) mais aussi parce que, à quelques exceptions près, il s'adresse à un public très large.
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