Dans ce roman atypique
Ingrid Astier nous emmène en balade au fil de ses presque 500 pages. Atypique par son écriture pleine d'envolées imagées, historiques voire poétiques ; on voyage dans Paris, sur son fleuve, et dans ses méandres. Dès l'incipit cap sur la Seine avec la Brigade Fluviale dans leur royaume flottant. le corps d'une très belle femme enroulée dans un drap blanc est retrouvé dans une barque à l'escale du quai des orfèvres par Rémi de la Brigade fluviale. Sur le corps la carte d'un parfumeur très connu. Il s'avère que ce parfumeur Camille Beaux est le meilleur ami de Joe Desprez Commandant chargé de l'enquête. La fluviale et la crim enquêtent ensemble pendant les fêtes de Noël. le fleuve charrie au rythme des saisons, ses cadavres, ses secrets, ses peurs, ses histoires, il a aussi ses habitants, sa faune, sa vie…. L'enquête nous conduit dans le milieu de la mode où l'on rencontre, un chanteur de rock, un nain, un créateur artiste, des mannequins… et un journaliste fondu de musique classique. Quand deux autres meurtres surviennent les pistes se croisent. L'assassin n'est pas celui que l'on attend et après une accalmie perturbée par un autre meurtre, il est découvert.
Dans ce polar, nous passons d'un univers à un autre. On sent que tous les sujets abordés sont ou connus sinon maîtrisés ou travaillés. L'auteure a-t-elle voulu nous faire partager sa passion pour Paris en nous distillant çà et là des références historiques ? A-t-elle assistée à une autopsie pour nous la faire vivre de façon à ce que l'on soit avec l'équipe au-dessus du corps et ce jusqu'à ce qu'il en soit extrait ce qu'il pouvait donner ceci comme un ballet bien réglé. A-t-elle été nez chez un parfumeur pour nous laisser imager des odeurs savamment mélangées et subtiles ? A-t-elle écouté du Ligeti en écrivant ? Vit-elle dans un décor tout de noir et blanc ? A-t-elle été pêchée dans la Seine ?
Elle nous emmène dans un style imagé, musical, historique, référencé, descriptif parfois trop et qui peut perdre le lecteur. Mais peut-être est-ce pour mieux nous immerger dans son univers ? En tout cas je m'y suis promené bien volontiers en lui pardonnant ses longueurs.