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EAN : 9782070127108
416 pages
Gallimard (14/01/2010)
3.18/5   160 notes
Résumé :
Paris, l'hiver. Noël s'approche avec l'évidence d'un spectre. Au cœur de la nuit, une barque glisse sur la Seine, découverte par la Brigade fluviale à l'escale du quai des Orfèvres. À l'intérieur, un cadavre de femme, sans identité. Sur elle, la carte de visite d'un parfumeur réputé. Une première dans l'histoire de la Brigade criminelle, qui prend en main l'enquête, Jo Desprez en tête. Mais quel esprit malade peut s'en prendre à la Seine ? Qui peut vouloir lacérer c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 160 notes
Une idée de départ intéressante... et à l'arrivée un livre indigeste, totalement gâché par une abondance de références inutiles - comme dans un mauvais Jules Verne (certains passages semblent recopiés de "Connaissance du vieux Paris" de Jacques Hillairet) - une kyrielle de personnages sans consistance, interminable défilé de silhouettes caricaturales, et surtout, surtout, un style abominable, contourné, surchargé, infecté d'une poésie de pacotille, presque comique à force d'être kitsch...

Ce premier roman fait d'Ingrid Astier la Précieuse ridicule du polar français. Espérons que les suivants sont meilleurs... On lui recommande un traitement de choc pour épurer son écriture : cure intensive de Simenon et de Jean-Patrick Manchette !
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Au beau milieu d'une froide nuit de décembre, une barque s'est échouée sous les fenêtres éteintes du 36 Quai des Orfèvres. Bien que Noël ne soit plus très loin, son contenu n'est en rien féérique : la barque transporte un cadavre emmailloté dans un linceul. La mise en scène, macabre, est annonciatrice d'autres morts. La Seine se transforme alors en un Styx glacé, enjoignant les policiers de retrouver son macabre Charon...

« Quai des enfers » est un policier vertigineusement habile : l'écriture très soignée, frappe par son érudition et sa poésie. On y déniche nombre de pépites linguistiques aussi bien argotiques (le fameux « baluzeau », par exemple) que techniques. Et l'on (re)découvre le Paris des quais, un Paris aquatique, bien éloigné du « Paris plage » ou de la Seine touristique en bateau mouche ! C'est une Seine glauque qui déroule ses eaux froides et ses cadavres cachés, c'est dans l'envers des eaux que les mots d'Ingrid Astier nous invitent à voyager… Et l'on se laisse happer au long des 400 pages, on frissonne devant le gore des meurtres, et l'on se prend à espérer, aux côtés du commandant infatigable, que l'abominable Charon soit vite retrouvé. Les 100 dernières pages se tournent encore plus vite jusqu'à un dénouement peut-être un peu prévisible, mais peu importe, car là encore les mots savent nous faire atteindre, avec beaucoup de finesse, les cimes de la psychologie du tueur, pour nous livrer quelques clés de compréhension.
« La source du bonheur est là-haut, mais le bonheur vient après. Si nous montons finalement, c'est pour revenir, revenir vers les hommes. Après avoir été dans un monde hostile, perdu et exposé dans un froid extrême, avec peu d'oxygène, avec la peur de ne pouvoir redescendre, le retour est comme une résurrection, une seconde naissance. » (p. 401.)
Glaçant, effrayant, réjouissant !
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Premier roman d'Ingrid Astier, initialement publié en Série Noire, Quai des enfers a reçu à sa parution des critiques assez partagées. D'un côté plusieurs prix (prix Paul Féval de la Société des gens de lettres, prix polar en plein coeur, prix Lafayette) venus récompenser un nouvel auteur talentueux, de l'autre quelques volées de bois vert à destination d'un texte jugé faible dans son intrigue et surécrit. Et puis, aussi, bien entendu, certains chroniqueurs se sont montrés plus partagés entre ces deux extrêmes. C'est sans nul doute dans cet entre-deux, un peu tiède sans doute au goût des contempteurs comme des admirateurs que nous nous situerons.

Mais parlons de l'histoire d'abord. Un matin de décembre, la Brigade fluviale qui opère sur la Seine découvre dans une barque amarrée devant le 36, Quai des orfèvres, le cadavre d'une femme. Jo Desprez, commandant de la Brigade criminelle chargé de l'enquête se trouve d'autant plus impliqué que la carte de visite de l'un de ses amis, un parfumeur de génie, a été retrouvée sur la morte. Très vite cette affaire prend un tour obsédant pour ceux qui enquêtent, tant du côté de la criminelle que de la fluviale. Surtout, elle ne cesse de rebondir et, comme la Seine, les entraîne dans ses méandres agités de remous insondables.

Quai des enfers, donc, oscille entre le roman de procédure classique et la traque d'un éventuel tueur en série. Ingrid Astier, pour son premier livre, se montre appliquée et développe son intrigue selon un plan bien établi, utilise les archétypes classiques pour les personnages et laisse assez de fausses pistes et de rebondissements sur le chemin du lecteur pour arriver à le surprendre. C'est bien là ce qui rend la lecture de ce roman plutôt agréable après un premier chapitre qui apparaît en effet surécrit et un peu pesant.
D'une manière générale, c'est cette application d'Ingrid Astier à respecter les canons du genre qui affaiblit son livre. Car, s'il ne manque pas de circonvolutions bien menées et même de personnages atypiques, ceux-ci restent souvent trop lisses et manquent de l'ambigüité qui leur donnerait vraiment de la chair. Un autre point faible est sans doute aussi l'accumulation de références : le passage en revue de tous les ponts de la Seine dès le début, le rock industriel, le travail de police et de journaliste… sont parfois trop présents et, même, peuvent sembler artificiellement collés, comme si l'auteur avait voulu parler de ce qu'elle aime sans forcément pouvoir le relier vraiment à son histoire.
Peut-être donc le roman (480 pages dans se version poche) aurait-il gagné à quelques coupes qui l'auraient allégé.

Pour autant, il convient de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Sous ces défauts, on voit vraiment poindre un auteur intéressant. Et si Ingrid Astier a voulu suivre d'une manière qui peut sembler trop scolaire les codes du genre, elle n'en a pas moins tiré une histoire assez intéressante et prenante pour embarquer le lecteur et titiller sa curiosité. Si le trait est un peu trop forcé parfois, Astier montre qu'elle a malgré tout quelque chose à raconter et, en fin de compte, elle s'en tire honorablement. Il ne reste maintenant plus qu'à attendre son prochain roman annoncé pour la fin de l'année 2012, pour voir si l'on se trompe ou si, comme on le pressent, c'est une romancière qu'il sera intéressant de suivre qui est en train d'éclore.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Drôle de découverte pour la brigade fluviale de Paris : une barque amarrée au 36 quai des Orfèvres, contenant le cadavre d'une femme, entourée d'un linceul. La Brigade Criminelle est chargée de l'enquête : aurait-elle à affronter un tueur en série ?

Une histoire pleine de crimes sanglants (quelques scènes s'avèrent un peu trash…), nous menant dans les milieux artistiques décadents. L'enquête se révèle plutôt tortueuse, s'éloignant parfois excessivement du fil principal. Mais Ingrid Astier mène globalement plutôt bien sa barque pour son premier roman, et nous livre un honnête polar, assez plaisant… avec quelques références rock en prime qui ne sont pas pour me déplaire.
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En juillet, j'ai passé deux jours à Paris, c'était l'occasion de sortir de ma PAL ce premier roman d'Ingrid Astier à la Série noire. Comme par hasard, il faisait très chaud ces jours-là et Quai des enfers m'a transportée dans une atmosphère de froid polaire sur les bords de la Seine : le dépaysement (et le rafraîchissement) peut prendre de multiples visages ! Tiens, des visages, il y en a de bien jolis parmi les mortes que charrie le fleuve : l'équipe du commandant Desprez est narguée sous ses propres fenêtres puisque le premier cadavre est découvert à l'aplomb des bureaux du 36 quai des Orfèvres. L'enquête va investiguer dans les milieux de la mode, de la parfumerie, de l'art contemporain et va croiser des personnages vénéneux des nuits parisiennes nourries de drogue et de heavy metal. C'est passionnant parce qu'on sent qu'Ingrid Astier aime la Seine et Paris, qu'elle s'est documentée très soigneusement sur la Brigade fluviale, les méthodes de la Crim', la pêche, la parfumerie, l'art contemporain pour ne citer que ces thématiques. Elle offre aussi de nombreuses références historiques ou mythologiques. Elle prend son temps pour installer son histoire et son ambiance glaçante à travers le travail d'une équipe assez sympathique mais elle ne ménage pas son lecteur en lui offrant des rebondissements, tant prévisibles qu'inattendus. Ajoutez à cela un style travaillé, imagé et musical parfois – et pour ceux qui aiment ça, une play-list très actuelle et bien fournie – et vous aurez la recette d'un polar maîtrisé. A lire en hiver si vous préférez accorder la saison de lecture à l'intrigue.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Quai de la Rapée.

Un drôle de nom où finissaient les morts violentes, subites ou suspectes. Des qualificatifs qui débutaient comme la vengeance, le venin, la vipère, le sexe, les sévices ou les supplices. La Rapée, on ne savait plus vraiment si c’était un commissaire des guerres civiles de Louis XV ou un vin de piquette qui grisait l’esprit : un vin de râpure autrement nommé rapé. En tout cas, avant les tremplins bétonnés et la dentelle métallique du pont, s’épanouissaient des vignes, des marronniers et même un étang : l’étang du Berci, quand l’eau se la filait douce depuis Montreuil avant d’embrasser la Seine. Un temps s’égaya une guinguette : la guinguette des Grands Marronniers, où l’on venait danser pour se goinfrer de matelote et de friture. Aujourd’hui, on était loin de l’orangerie et de la ménagerie du sieur de la Rapée.

Pourtant, la morgue valait tous les cabinets de curiosités. (p. 45)
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“Tous les ingrédients étaient là : la seine des bateaux-mouches rendue infréquentable, un type célèbre hésitant entre macabre et génie, des jalousies de femmes, un arrière-décor entre sexe drogue et rock star, un nain diabolique sorti de sa boîte avec la langue tirée, des morts signées par un artiste… ”
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Avec la vitesse, Paris avait des allures de fête foraine. Des lumières blanches, jaunes, bleues et rouges zébraient les quais, campant un autre monde : celui de la ville. Car sur la Seine, les policiers de la Brigade fluviale appartenaient à un royaume à part. Un royaume flottant. Quand ils remontaient le fleuve la nuit, ces hommes se savaient explorateurs modernes, chanceux de jeter sur la ville un regard vierge.
Ils connaissaient Paris comme personne — dans ses profondeurs — et scrutaient son sang. Plus secret que les ruelles insoupçonnées, plus intime que les vagins des immeubles. La Seine emportait les histoires les plus tues, les plus sordides, charriait le tourisme et la mort. Les policiers, penchés sur ses pulsations, ressentaient son rythme, son humeur. Pour l’instant, tous communiaient en un vœu : ne pas avoir à plonger. L’eau était à 6 °C. De quoi redouter le corps à corps.
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La première fois que Rémi avait aperçu l'Institut médico-légal, c'était, comme tout le monde, depuis le train fantôme du métro. Les wagons chahutaient sur le viaduc hélicoïdal, en mugissant. Fait étrange, la station de métro enlaçait les murs austères, entamant autour des fenêtres à barreaux une ronde reptilienne.
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Détournant le regard du groupe, il observa les candélabres et se sentit bien, veillé par ces phares, nés de l’esprit fou du sculpteur Raymond Subes. À la tombée du jour, ils s’élevaient de dix mètres. Les Parisiens avaient oublié Raymond Subes, mais Rémi, lui, se sentait le gardien de la Seine, sa mémoire vive. Pas un détail ne lui échappait, des mascarons du viaduc d’Austerlitz aux massives têtes de bœuf de ses piles, au zouave du pont de l’Alma, les pieds enfoncés dans l’eau, qui donnait le niveau de la Seine. C’était son territoire. Il était fier de ne pas sillonner l’eau en aveugle et se moquait qu’on saborde ses connaissances. Cool Raoul... Rémi avait l’habitude de ne parler que pour lui et, s’il le fallait, il était spectateur pour deux.
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