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Critique de bgn


bgn
05 octobre 2012
Dans son dernier livre, Une brève histoire de l'avenir, à la fois fascinant et dérangeant, Jacques Attali déroule l'histoire des soixante prochaines années du monde. Dans une brillante synthèse, historique, politique, sociale, économique, écologique, scientifique et technique.
Le premier tiers du livre constitue une des plus étonnantes histoires «co-évolutive» des civilisations humaines jamais écrite: de l'ancienne Egypte aux dynasties chinoises, en passant par le Bassin méditerranéen, le Moyen Age européen, l'Inde ou le Moyen-Orient, il met en perspective les trois ordres qui conditionnent le développement des sociétés humaines: l'ordre rituel (religieux), l'ordre impérial (militaire) et l'ordre marchand (contrôle de l'économie). Etape par étape, il décrit l'implantation de la démocratie de marché, la naissance du capitalisme, la mondialisation, l'influence croissante d'Internet et des objets nomades dans les relations sociétales et dans les nouvelles formes de travail.
Puis progressivement, il se projette dans un avenir de plus en plus inquiétant, marqué par ce qu'il appelle «l'hyperempire» (l'extension de la démocratie de marché, avec ses règles impitoyables, allant jusqu'à la marchandisation du temps et du corps), «l'hyperconflit», (le choc armé de politiques, de cultures, de religions, entre des Etats ou des groupes se déclarant incompatibles, en lutte pour le contrôle des flux financiers, de l'énergie ou de l'eau). Des groupes puissants représentés par les mafias, les cartels, les «entreprises pirates», les « criminels en col blanc », s'appuyant sur «l'hypersurveillance», au détriment des règles de base de la vie privée et de l'éthique de la vie en société. de ce champ de bataille réel et virtuel des prochaines années Jacques Attali fait émerger la lueur de l'espoir.
Mais les bases de la construction de ce grand futur sont jetées: réseaux solidaires, démocratie participative, «entreprises relationnelles», ONG, micro-crédits, intelligence collective... Encore faudra-t-il qu'au-delà des luttes de pouvoir et de l'égoïsme de chacun, les hommes prennent conscience de leur communauté de destin avec une nouvelle forme de «sagesse» pour référence principale.
Certes, on pourra dénoncer le caractère utopique, ou trop optimiste de cette vision à long terme. Certes, une collection de mots ne fait pas une politique globale, en particulier lorsque certains d'entre eux dénotent une certaine ambiguïté idéologique (comme «transhumanisme» ou «gouvernement mondial»). Mais pour ma part, je trouve très intéressant ces points de vues de l'avenir.
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