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Citations sur Personne ne meurt à Longyearbyen (61)

Encore une porte couverte de givre, et Lottie arriva dans la « Cathédrale », la grande pièce qui menait aux trois chambres fortes où étaient stockées les graines. Rails métalliques, tuyaux et barres de néon au plafond. Avec ses murs irréguliers et blancs, on avait presque l'impression d'être dans un gigantesque igloo.

C'est là qu'elle retrouva (…) une quinzaine de personnes coiffées de casques de chantier bleus, qui expiraient de petits nuages de vapeur à chaque parole. Emmitouflés dans de lourds manteaux, elles écoutaient une des responsables de NordGen, la banque de gènes qui gérait l'Arche, leur faire une présentation de la réserve et de son importance pour l'humanité.

Lottie se demanda si elle allait leur expliquer qu'en 2017, la réserve avait été innondée à cause du réchauffement climatique. Le pergélisol, la couche de terre qui ne dégelait jamais, avait fondu. Les graines n'avaient pas été affectées et des travaux avaient été entrepris pour éviter que l'incident se reproduise, mais le symbole était fort : même le plan B de l'humanité prenait l'eau.
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Les gens qui viennent ici comprennent rarement ce qu’est le Svalbard. Sur le papier, on leur vend un petit paradis glacé. Des beaux paysages, des rennes qui broutent le long de la route, et oh ! Regardez les oursons qui jouent avec leur mère. On leur vend une société parfaite, sans crime, sans pauvres, sans malades. Et on balaie sous le tapis la réalité de la vie ici. Qu’est-ce qui se passe quand quelqu’un est trop vieux ou trop malade ? On l’expulse. On l’envoie sur le continent par le premier avion pour qu’il crève ailleurs. Pareil pour ceux qui perdent leur job. Même les femmes enceintes on les fout dehors le temps qu’elles accouchent. Le Svalbard trie naturellement les forts des faibles.
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- Quelle plaie, maugréa Jorn. On va avoir tous les écolos de Norvège sur le dos. Quand je pense que j'ai d'anciens collègues qui trouvent le Svalbard ennuyeux...

Frost, ou Isbjorn N26392 pour les scientifiques, était connue au-delà des frontières de l'archipel. Elle avait fait l'objet de plusieurs documentaires diffusés sur Netflix et la BBC. La presse allait massivement relayer la nouvelle de sa mise à mort, d’autant plus que l'ours polaire était devenu dans l'imaginaire collectif l'animal totem du réchauffement climatique. Une dépêche rouge lancée par NTB, l'agence de presse norvégienne, devait déjà tourner dans les rédactions de tous les grands quotidiens du pays.

Le téléphone de Jom se mit à vibrer. Des officiels d'Oslo.
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Hamsun parlait déjà de notre société sans le savoir. Des personnes qui n’existent que par les objets qu’ils possèdent, qui négligent l’enracinement dans la nature… Aujourd’hui, les gens passent leur temps devant des écrans, à regarder la vie des autres au lieu de vivre la leur.
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A l'entrée, ils enlevèrent leurs lourdes bottes et traversèrent le hall en chaussettes. C'était une des étrangetés de l'île : on se déchaussait toujours dans les bâtiments publics. Une habitude qui datait de l'époque où la plupart des hommes de l'archipel travaillaient à la mine et ramenaient sous leurs semelles de la poussière de charbon qui s’incrustait partout.
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Personne ne meurt à Longyearbyen.

C'était une solide rumeur qui y circulait, en partie à cause d'un vieil arrêté municipal qui datait de 1950 et qui interdisait qu'on enterre les gens dans le cimetière de la ville. Ceux qui vivaient à l'année à Longyearbyen savaient que c'était une fiction, bien sûr. On mourait au Svalbard comme ailleurs. De mort violente, toujours. Accidents, crises cardiaques... Les morts lentes, on les exportait sur le continent.

Il n'en restait pas moins que les gens de l'archipel se croyaient à l'abri du genre de mort qui avait frappé Agneta. C'était quelque chose de réservé aux grandes villes. Aux pays sous-développés. Ça ne pouvait pas se passer ici. C'était inacceptable.

Et pourtant, c'était arrivé.
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Par chez nous, le soleil ne se lève pas pendant des semaines. Ça tape sur le moral. Les gens peuvent vriller d’un coup. C’est une période dure pour ceux qui traînent des valises trop lourdes.
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- Les gens qui viennent ici comprennent rarement ce qu'est le Svalbard. Sur le papier, on leur vend un petit paradis glacé. Des beaux paysages, des rennes qui broutent le long de la route, et oh ! regardez les oursons qui jouent avec leur mère.

On leur vend une société parfaite, sans crime, sans pauvres, sans malades. Et on balaie sous le tapis la réalité de la vie ici.

Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un est trop vieux ou trop malade ? On l'expulse. On l'envoie sur le continent par le premier avion pour qu'il crève ailleurs. Pareil pour ceux qui perdent leur job. Même les femmes enceintes on les fout dehors le temps qu'elles accouchent. Le Svalbard trie naturellement les forts des faibles.

Tout ce vemis qu'on passe sur nos mœurs, ça n'existe pas ici. Si tu ne peux pas subvenir à tes besoins, tu meurs. Si tu ne sais pas te défendre face à un ours, tu meurs.
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Le vent charriait dans son sillage de minuscules flocons de neige soufflés depuis la réserve ornithologique des Gåsoyane, invisible dans la demi-pénombre bleutée à l’autre bout du fjord. Chaque printemps, des oiseaux migrateurs allaient nicher là-bas, eiders, fulmars boréaux, bernaches nonnettes et guillemots de Brünnich. C’était comme si la brise avait décroché le duvet de leurs nids abandonnés pour l’éparpiller jusqu’ici.
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La pudeur protestante, songea Madsen. Dépression, suicide, alcoolisme, on ne parlait pas de ces choses-là en public, par crainte du jugement de la communauté. Le mot « suicide » apparaissait rarement dans les journaux quand quelqu’un mettait fin à ses jours. On utilisait des périphrases, on suggérait.
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