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Critique de Bookycooky


Suite à « De l'ardeur »,(Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne) qui lui vaut le prix Renaudot Essai 2017 », et « Par une espèce de miracle (2021) », où elle accompagne dans l'exil Yassin al-Haj Saleh ( une autre figue importante de la dissidence syrienne) , Justine Augier prolonge le geste qui fait de l'écriture le lieu de son engagement avec son dernier livre «  les pouvoirs de la littérature » . Dans ce texte poignant , elle révèle la source de cet engagement : sa mère et les livres auxquels elle l'a initiée très jeune, et qui deviendront une part essentielle de son existence. Un texte qui verra le jour grâce à l'insistance de sa mère peu avant sa mort, une espèce de testament qu'elle exécute ici en lui rendant hommage. Sa mère était Marielle de Sarnez, une combattante, personnage politique , députée du MoDem.

Pour ma part, ce texte confirme encore une fois ma confiance dans le pouvoir de la Littérature qui m'a soutenue durant des moments extrêmement difficiles de ma vie, et qui m'a aussi aidée à changer de perspective et d'attitude pour amorcer ou éviter désagréments , et situations des plus désagréables qui auraient pu aboutir sans sa présence, à des conséquences plus nocives. Mais je pense que ce pouvoir sur nous n'arrive pas du jour au lendemain , les lectures laissent en nous une sédimentation , une espèce de limon , qui s'active au contact d'un nouveau livre qui va nous influencer, toucher, émouvoir …..”Elle fait vivre la pluralité en chacun, donne vie en soi à d'autres regards sur le monde, réactive une manière enfantine de se réinventer, enjoint à déployer des représentations et entraîne l'imagination,… »

Encore une fois je suis admirative de la confiance absolue de Justine Augier, héritée de sa mère, en la possibilité du Changement qui n'appartient à aucune classe, bien que revenant ici souvent sur la guerre civile syrienne qui reste profondément ancrée dans sa conscience, particulièrement parce que le Monde y a été sourd, aveugle et muet, elle exprime l'horreur du « Rien n'est impossible », l'impensable banalité du mal .

Cette femme qui nous a offert deux très beaux livres poignants sur deux joyaux humains qui brillent parmi les ruines de la révolution syrienne, rend ici un superbe hommage à la Littérature en agrémentant son texte de citations d'écrivains et de textes littéraires intéressants. Son adieu à sa mère s'avère aussi et toujours avec la Littérature avec un poème d'Aragon trouvé dans un de ses livres , encadré au crayon :

C'est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d'un trou

Bravo encore une fois Justine ! Ton engagement, ta sensibilité et tes mots me touchent profondément ! Et ta culture littéraire est épatante !

« La vérité, c'est qu'il y a des moments dans l'histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l'homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d'une cachette, d'un refuge. Ce refuge, parfois, c'est seulement une chanson, un poème, une musique, un livre. Je voudrais que mon livre soit l'un de ces refuges. »
Romain Gary ( Éducation européenne

«  Ce fut un voyage au plus profond de la lumière »
Henry Miller
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