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Critique de wooter


Pssica.
Ça sonne comme l'attaque d'un cobra bien vénère, et ça en a toute l'agressivité, la violence et le venin.

*Petite musique d'ambiance exotique* Aaaah le Brésil, ses plages, son carnaval, ses fessiers charnus, ses corps bronzés, musclés par la capoeira… *Bruit du diamant qui ripe sur le vinyle et met fin à l'ambiance* Hélas celui dont je reviens c'est plus machette, sueur, sexe contraint, cocaïne et violence débridée.

Après ce petit interlude marketing foireux, entrons directement dans le vif du sujet comme le fait l'auteur. Comme un pétard qui explose sans qu'on l'ait vu s'allumer. On est plongé dans la frénésie de l'auteur.

Phrases courtes. Percutantes. Comme des rafales de kalash. Nerveuses, sèches, tassées. On respire ? Pas le temps. C'est brulant et acéré. Des dialogues ? Oui. Comme celui-ci ? Oui. La ponctuation ? Pas le temps. Des descriptions ? le strict minimum. T'es sur ? Discutes pas.

Qu'est-ce qu'elle a fait la petite ? Un moment intime avec son petit copain. Il a tout filmé, s'en est venté. Tout le monde a vu. Ça jacasse. Les parents ? Veulent plus la voir. Cette trainée. Qu'elle aille chez sa tante. J'veux plus la voir. Livrée à elle-même. La rue et ses hasards. Drogue et perdition ? Disparition. Merde.

Histoire parmi d'autres, dans un Brésil dont les bas-fonds sont aussi envoutants que craignos. La sauvagerie est à la hauteur de la rusticité : animale. Sans pour autant être voyeuriste, elle est omniprésente et gerbante comme une rasade de mauvaise cachaça.

La forme littéraire assez frénétique, qui n'est pas sans rappeler celle de Sébastien Rutés dans Mictlán, catalyse vraiment une ambiance poisseuse avec un rythme d'une célérité presque étouffante. Je me suis quelque fois perdu à cause de ce choix artistique quelque peu déroutant. La violence noire et extrême que subissent les femmes et les pauvres bouscule sans ménagement et j'ai été presque soulagé de terminer rapidement ce récit d'une noirceur répugnante.

Mais au final je ressors un peu brassé mais heureux d'avoir découvert un petit roman atypique qui casse un peu les codes attendus, mettant en lumière Belém, dans un Brésil brut, cru et immorale. Pas sur que vous trouviez ce genre d'excursion chez votre voyagiste préféré.

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