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Pssica signifie malédiction. C'est effectivement ce qui arrive à Janalice qui va connaître l'enfer à cause d'une vidéo postée sur les réseaux sociaux, une vidéo dans laquelle on la voit faire une fellation à son petit ami. Ses parents en ayant connaissance, l'envoit chez sa tante, mais elle va se faire enlever. C'est ensuite un enchaînement de violence où la prostitution infantile et la traite des blanches règnent.
Le style est très particulier, les phrases sont courtes, sans aucune fioriture, aucun mot de trop. La langue est souvent crue, les scènes également. C'est un roman dur, on ne peut s'accrocher à personne, on ne s'attache à personne, c'est une lecture brutale.
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Résolument orientées vers les auteurs hispaniques, la maison d'édition Asphalte nous a permis de découvrir des auteurs détonants comme l'espagnol Carlos Zanón (J'ai été Johnny Thunder), le chilien Boris Quercia (Les Rues de Santiago - Tant de Chiens) et le brésilien Edyr Augusto qui a pris l'habitude de situer ses romans dans l'état du Pará où il vit. Trop de sorties, trop de nouveautés et autres mauvaises excuses, il aura fallu attendre le quatrième opus de l'auteur, intitulé Pssica, pour que je découvre l'univers extrêmement violent d'Augusto Edyr qui dépeint la corruption qui gangrène cette région où règne un climat de déshérence sociale laissant la place à des situations d'une insoutenable abjection.

Après avoir filmé leurs ébats, le petit ami de Janilice a décidé de diffuser la vidéo qui se retrouve sur tous les portables des camarades d'école de la jeune fille. Un scandale que ses parents ont de la peine à supporter, raison pour laquelle ils expédient la belle adolescente, à peine âgée de 14 ans, chez sa tante à Belém. Mais la colère fait rapidement place au désarroi lorsqu'ils apprennent que Janilice s'est fait kidnapper dans la rue, en plein jour. Aux portes de la région amazonienne, l'événement est loin d'être isolé. Les forçats de la jungle sont avides de chairs fraîches qui alimentent les bordels. Ne pouvant compter sur les autorités locales corrompues, le père de Janilice supplie Amadeu, un flic retraité, de se lancer à la recherche de la jeune fille. de Belém à Cayenne, débute alors un périple halluciné aux confins de la jungle amazonienne dans laquelle on croise des pirates du fleuve barbares, des garimpeiros brutaux et des macros cruels qui végètent dans un environnement où la vie humaine n'a que bien peu de prix.

Ce qu'il y a de déroutant avec un romans comme Pssica, c'est que l'auteur ne s'embarrasse d'aucune fioriture aussi bien dans le texte que dans sa mise en forme à l'instar des dialogues qui s'enchaînent sans le moindre saut de page en procurant ainsi une sensation de fulgurance encore bien plus intense pour un ouvrage dépourvu du moindre temps mort. Afin d'achever le lecteur, il faut prendre en compte le fait que Pssica est exempt de toute espèce de transition et se dispense de descriptifs servant à magnifier un environnement pourtant peu ordinaire, dans lequel évoluent des personnages aux destinées plus qu'aléatoires. On se retrouve ainsi avec un texte au travers duquel émane une violence quotidienne, d'une rare cruauté puisqu'elle touche particulièrement des enfants asservis à la concupiscence d'adultes dépourvus du moindre scrupule. Âpres et sans fard, les sévices que dépeint Edyr Augusto suscitent un sentiment de malaise parce qu'ils s'inscrivent dans un réalisme qui fait frémir. Mais loin d'être esthétique ou complaisante, la crudité des scène ne fait que souligner la thématique abordée par l'auteur en dépeignant la corruption institutionnalisée dans une région où l'absence de règles et de contrôles qu'ils soient formels ou informels ne font que renforcer ce sentiment de sauvagerie qui règne tout au long d'un récit sans concession. Ainsi les actes brutaux, qui s'enchaînent tout au long de cet ouvrage à l'écriture sèche et dépouillée, ne deviennent plus qu'une espèce de résultante mettant en lumière cet univers sans foi ni loi où l'expression « loi de la jungle » s'éloigne de son sens figuratif pour prendre une dimension plus littérale.

Avec Pssica, nous suivons donc le parcours de Janilice dont le destin prend la forme d'une espèce de malédiction (Pssica) donnant ainsi son titre au roman. Comme une colonne vertébrale dramatique, les péripéties de la jeune adolescente, soumise aux affres des viols à répétition, de la prostitution forcée et dont la tragique beauté va attiser toutes les convoitises, révèlent les sombres desseins des autres protagonistes du roman qui, tour à tour, semblent comme envoûtés à la simple vue de cette jeune fille au charme ravageur. C'est un peu le cas pour Amadeu, cet ancien flic qui s'engage sans grande conviction dans un périple aux résultats incertains, mais dont les recherches vont virer à l'obsession à mesure qu'il remonte les travées du fleuve qui s'enfonce dans la jungle. Ancien militaire angolais, Manoel Toreirhos pensait avoir trouvé refuge au fin fond de cette forêt équatoriale jusqu'à ce qu'il croise le chemin de Preá, membre d'une bande de pirates qui sévissent dans l'estuaire. Une escalade de vengeances poussent les deux hommes à se confronter dans une succession de règlements de comptes qui virent aux carnages en laissant sur le carreau un bon nombre de leurs compères respectifs. Dans ce monde cruel où chacun rend justice à sa manière, les destins s'entremêlent au gré de rebondissements dont les circonstances aussi brutales qu'abruptes remettent en cause tous les parcours des différents acteurs du roman.

A l'image d'une fièvre malsaine, qui brouille l'esprit, Pssica ensorcellera le lecteur pour l'emmener dans cet univers de violence qui agit comme une véritable catharsis afin d'offrir une possibilité de rédemption qui se révélera bien aléatoire. Puissant, troublant et déroutant.



Edyr Augusto : Pssica (Pssica). Editions Asphaltes 2017. Traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos.

A lire en écoutant : Até o Fim de Madame Saatan. Album : 11 Anos Naas Missào. Doutromundo Musica 2011.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Pssica.
Ça sonne comme l'attaque d'un cobra bien vénère, et ça en a toute l'agressivité, la violence et le venin.

*Petite musique d'ambiance exotique* Aaaah le Brésil, ses plages, son carnaval, ses fessiers charnus, ses corps bronzés, musclés par la capoeira… *Bruit du diamant qui ripe sur le vinyle et met fin à l'ambiance* Hélas celui dont je reviens c'est plus machette, sueur, sexe contraint, cocaïne et violence débridée.

Après ce petit interlude marketing foireux, entrons directement dans le vif du sujet comme le fait l'auteur. Comme un pétard qui explose sans qu'on l'ait vu s'allumer. On est plongé dans la frénésie de l'auteur.

Phrases courtes. Percutantes. Comme des rafales de kalash. Nerveuses, sèches, tassées. On respire ? Pas le temps. C'est brulant et acéré. Des dialogues ? Oui. Comme celui-ci ? Oui. La ponctuation ? Pas le temps. Des descriptions ? le strict minimum. T'es sur ? Discutes pas.

Qu'est-ce qu'elle a fait la petite ? Un moment intime avec son petit copain. Il a tout filmé, s'en est venté. Tout le monde a vu. Ça jacasse. Les parents ? Veulent plus la voir. Cette trainée. Qu'elle aille chez sa tante. J'veux plus la voir. Livrée à elle-même. La rue et ses hasards. Drogue et perdition ? Disparition. Merde.

Histoire parmi d'autres, dans un Brésil dont les bas-fonds sont aussi envoutants que craignos. La sauvagerie est à la hauteur de la rusticité : animale. Sans pour autant être voyeuriste, elle est omniprésente et gerbante comme une rasade de mauvaise cachaça.

La forme littéraire assez frénétique, qui n'est pas sans rappeler celle de Sébastien Rutés dans Mictlán, catalyse vraiment une ambiance poisseuse avec un rythme d'une célérité presque étouffante. Je me suis quelque fois perdu à cause de ce choix artistique quelque peu déroutant. La violence noire et extrême que subissent les femmes et les pauvres bouscule sans ménagement et j'ai été presque soulagé de terminer rapidement ce récit d'une noirceur répugnante.

Mais au final je ressors un peu brassé mais heureux d'avoir découvert un petit roman atypique qui casse un peu les codes attendus, mettant en lumière Belém, dans un Brésil brut, cru et immorale. Pas sur que vous trouviez ce genre d'excursion chez votre voyagiste préféré.

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Pssica, qui veut dire "Malédiction" est un roman noir âpre, violent, trash, dérangeant, sans édulcorants, sans une once d'espoir, vu la société dépeinte dans ces lignes.

Une société miséreuse, en déshérence, laissée pour compte, livrée à elle-même et aux mains des bandits en tout genre qui gangrènent toute la région, tout le pays (Brésil).

Corruption, racket, enlèvements, prostitutions de mineures, drogues, viols, vols avec violences extrêmes, actes de barbarie gratuite… Tel est le quotidien vécu par certains ou le job des autres.

Je vous avoue que face à la violence de certaines scènes, j'ai été dérangée, mal à l'aise… le genre de roman totalement déconseillé aux personnes sensibles puisque même moi j'ai eu la sensation d'étouffement durant certaines passages assez trash.

C'est abject, à la limite de l'insoutenable. Deux récits horribles sur la noirceur humaine comme on aimerait qu'il n'es existe pas.

Un récit concerne la pédophilie couplé à la traite des femmes (oui, il y en a qui trinquent sévère, dans ces pages) et un autre sur une histoire de vengeance et de grande piraterie (et pas de ceux qui Tipiak des films !).

Le style de l'auteur est résolument sans fioritures puisqu'il ne s'embarrasse pas de nous ajouter des tirets cadratins devant les dialogues, ni de guillemets. Rien ! Que dalle ! Tout s'enchaîne à la volée, dialogues, actions, narration… Ce qui donne une impression de joyeux bordel et le tout m'a fait perdre le fil plusieurs fois.

Récit brut de décoffrage, la narration aussi, le tout balancé dans ta gueule avec la délicatesse d'une truelle qu'on te balancerait sur la tronche.

Les personnages sont eux aussi sculptés au couteau, à la serpe, sans trop de détails, brut de décoffrage eux aussi, comme tout le reste, avec des salopards de fils de pute dont on aimerait planter une balle dans la nuque.

Le genre de mec mauvais comme une teigne, qui tue, qui vole, qui viole, qui pirate son concurrent, mais qui pique sa crise quand ce dernier lui rend la monnaie de sa pièce. Et puis qui tombe amoureux tel un gamin.

Un roman noir que l'on lit sans respirer, avec la nausée au bord des lèvres. Un roman que je coterai mal car si l'atmosphère plombée était réussie, le style foutraque m'a plus que déstabilisé et à fortement entravé ma lecture.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La pssica, c'est la malédiction. Et c'est peu dire que les personnages que met en scène Edyr Augusto dans ce roman sont maudits. Janalice, collégienne envoyée vivre chez sa tante, à Belém, après que ses parents ont découvert qu'une vidéo intime la mettant en scène avec son petit ami a été diffusée sur les réseaux sociaux, est enlevée et tombe entre les mains de trafiquants d'humains. Manoel Tourinhos, a fui l'Angola et a refait sa vie sur une île du delta de l'Amazone jusqu'à ce que des pirates décident de braquer son commerce et mutilent et tuent sa femme. Preá monte dans la hiérarchie des pirates du delta, mais dans un monde de prédateurs, il est compliqué de garder sa place et son statut. Amadeu quant à lui, est un policier à la retraite, ami du père de Janalice. Pour rendre service il va enquêter sans grande conviction au départ sur sa disparition… jusqu'à ce que son désir de la retrouver finisse par devenir une obsession, au risque de se perdre lui-même.
Comme Edyr Augusto, qui, dès les premières lignes, lance son roman bille en tête, nous n'irons pas par quatre chemins : Pssica est un livre d'une violence extrême, sans temps mort, souvent dérangeant et, si l'on peut regretter une dernière partie sans doute trop vite expédiée, dont la relative brièveté (138 pages auxquelles est adjointe une postface perspicace de Daniel Galera) renforce encore le caractère débridé : « un récit qui ne se donne même pas la peine de démarrer avant d'accélérer » dit à raison Galera. Pour autant, comme dans les précédents romans d'Edyr Augusto, aussi inconfortable soit-elle, la violence de Pssica n'est ni gratuite, ni une manière de voyeurisme et elle tient autant aux actes décrits qu'à l'écriture en rafale de l'auteur.
De tout cela il ressort, comme de Belém, Moscow et Nid de vipères, une description sans fard de la violence sociale qui règne là. de la manière dont la corruption qui gangrène monde politique et administration a fini par imposer un nouvel ordre social que la population a dû se résigner à accepter car, là où l'État n'est plus présent, c'est ce nouvel ordre qui semble assurer aux yeux des gens un semblant d'espoir d'avoir quelque chose sur la table le lendemain. Augusto, sans se faire lénifiant, par la simple et crue description des avanies qui s'abattent sur ses personnages, laisse deviner les ressorts de cet état de fait, la précarité de l'équilibre qui se met en place et la manière dont tout peut basculer l'espace d'un instant. Et encore une fois il montre comment ce sont les plus pauvres et les femmes qui paient le plus lourd tribut, simples marchandises dans monde totalement dérégularisé dont profite par ailleurs le riche voisin. Les pages consacrées à la Guyane française sont d'ailleurs tout aussi violentes que celles qui se déroulent au Brésil et, là encore, représentent une charge salutaire.
Une fois encore Edyr Augusto impressionne par la brutalité de son écriture et la rage qui émane de ses histoires. Féroce et engagé, Pssica vous laisse groggy.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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J'ai abandonné ce livre pour 2 raisons.
D'abord, l'histoire est très violente, mais à quoi pouvais-je m'attendre concernant une enquête dans les milieux de la prostitution dans le nord du Brésil... C'est ma faute ;)
Mais le point qui m'a le plus gênée, c'est que l'écriture est très difficile à suivre. Les phrases de dialogues sont enfilées les unes après les autres, comme des perles sur un collier, sans aucun saut à la ligne ni marque de ponctuation. Très difficile donc de comprendre un dialogue et de déterminer quel personnage parle.
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Brésil. Belém. Delta de l'Amazone. Janalice est punie par ses parents. Elle ira chez sa tante. La ravissante adolescente est vilaine. Trop ravissante car elle attire les vautours. Kidnappée, elle va agrandir le cheptel des marchands de chair. Amadeu reprend du service et va mener l'enquête. C'est au coeur du pire, là où tous les trafics sont gérés par des hommes sans foi ni loi, qu'il va rencontrer l'horreur, la malédiction.

Celle-ci semble pénétrer et roder dans ces contrées comme s'immisce la poisseuse puanteur de la putréfaction pour ne jamais nous quitter. L' impensable y côtoie l'abominable et toute sa cohorte de able. Malédiction innommable. Images insoutenables, épouvantables. C'est la pssica.

Nous découvrons l'auteur avec ce récit - des lacunes à combler car nous avons vécu une intense expérience. Edyr Augusto dissèque. Une autopsie sociale. Il est nécessaire d'admettre cet état de fait pour faire fuir une perception voyeuriste qui occulterait l'engagement de l'auteur. Car plonger dans cet enfer provoque un malaise. On ne peut en sortir intact. Quand la virginité est heurtée, meurtrie, mutilée. Quand la sauvagerie est la règle. Quand l'ignominie s'expose. le vieux flic, Jane - Janalice n'existe plus -, Portuga, Preá. Certains cherchent, un autre fait des affaires, une autre succombe. La femme de Portuga a été assassinée, démembrée. Il part sur une piste qui, comme Amadeu, va le conduire en enfer. Sur les lieux des crimes, des magouilles où Preá est actif mais lui aussi n'est pas épargné. A Malin, Malin et demi. Or, prostitution d'enfants, drogue, piraterie. Pour mener à bien ces divers trafics, le Pouvoir est conciliant. le Pouvoir aime les jeunes filles. Il ferme les yeux et ouvre sa braguette. Il peut également libérer des coupables.

Dans ce delta de l'Amazone on navigue sur un flot de terreur, de menaces. Quand l'inhumanité prend racine seule la mort est enfin libératrice. Parfois, l'épouvante prend fin en Guyane. Parfois, un semblant d'espoir semble naître. On respire. Enfin, dans les dernières lignes. Après une course effrénée en apnée. Car l'auteur a banni l'interruption. Les cent-quarante pages sont sans tronçon. La scie attaque la chair, les âmes, et ne s'arrête que lorsque les membres sont à terre, les cerveaux dévastés. Il fallait ça. Il fallait des dialogues intégrés dans le texte. Il fallait intégrer le Mal pour comprendre. Sentir la morsure des dents de la lame. Pour ne plus continuer à se convaincre que ce n'est pas un mauvais rêve. Qu'il déteste ce qu'il expose sur son étal. Avec son style. Sans outrance tapageuse, démonstration bruyante. L'auteur accuse.

Nous n'avons été que très rarement confrontés à un tel état de violence. En s'engageant dans cette voie Edyr Augusto prouve que sa détermination et son talent peuvent forcer les barrières mentales. le lecteur pourra s'en convaincre. Parce que Pssica est souvent insoutenable, parce qu'il sort de la norme, parce que son auteur témoigne, il faut le lire. (...)
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2017/03/quand-l-inhumanite-prend-racine-pssica-edyr-augusto.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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J'avais été enchanté, effaré par Nid de vipères, un roman court et violent, autopsiant la société brésilienne et la corruption généralisée, à travers une histoire de vengeance terrible. Et si l'histoire était marquante, le style si particulier fut pour moi une révélation. Pssica (qui veut dire Malédiction), pour moi, va encore plus loin, et fait plus mal.
Janalice est une collégienne comme les autres. Et pourtant, ce jour là est pour elle comme l'ouverture d'une porte vers l'enfer. Sa beauté, sa couleur de peau blanche en font une des vedettes du lycée. Quand elle est convoquée par la directrice, c'est pour apprendre que son petit ami Fenque a filmé leurs ébats sexuels et les a mis sur un réseau dit social.
La directrice lui demande de partir et de revenir avec ses parents. Quand elle arrive chez elle, elle en parle à sa mère, qui est effondrée. La réaction du père est plus extrême, il lui demande de partir de la maison et il la jette dehors. Elle trouve refuge chez une amie, et essaie de tourner la page. Mais en se promenant dans la rue, elle est enlevée dans une camionnette par deux hommes. le père de Janalice a des remords. Il fait appel à Amadeu, un policier à la retraite, pour retrouver sa fille.
On va suivre aussi beaucoup d'autres personnages dans ce roman. Manoel Tourinhos a fui son pays d'origine l'Angola quand la révolution a éclaté et a rejoint l'île de Marajo, où il ouvre un commerce avec sa femme Ana Maura. Une bande de délinquants débarque et tue atrocement sa femme. Prea a pris la suite de son père à la tête du gang de tueurs. Leur activité va du vol au meurtre, du trafic de drogue à la corruption. Prea est un des exemples de chefs de gangs dans un milieu ultra-violent.
Comme je l'ai dit pour le précédent roman, le style du roman est particulier, complètement personnel. Là où dans le précédent roman, le lecteur devait emboiter les pièces pour construire l'histoire, on se retrouve ici avec une histoire plutôt linéaire ou plutôt plusieurs histoires en parallèle. Et dans ce cas là, son style fait mouche. Les phrases sont courtes et frappent le lecteur. Les dialogues ne sont pas séparés, ils sont inclus dans un même paragraphe, et le lecteur n'a aucune difficulté à s'y retrouver. En fait, on a plutôt l'impression que Edyr Augusto nous prend la tête entre ses mains et nous la secoue bien fort.
Car la situation est proprement hallucinante, voire déprimante, nous montrant des gens communs aux mains de tueurs qui n'ont aucune limite. Les scènes sont éloquentes, l'auteur ne nous cachant rien. Il faut s'attendre à des scènes crues et être préparé à ce voyage en enfer. Car les victimes vont s'amonceler et le lecteur n'en sortira pas indemne. Si on peut qualifier ce roman de roman noir, c'est aussi et surtout un roman de dénonciation.
Car à travers la galerie de personnages, tous personnage principal de l'histoire à un moment donné, Edyr Augusto livre un témoignage éloquent sur l'état de son pays, aux mains de tueurs sans états d'âmes, inhumains jusqu'au bout des ongles, de tous les trafics qui nourrissent ces gangs, de l'argent qui va remplir les poches des politiciens. Et la morale, dans tout cela ? J'ai bien peur qu'elle ait été enterrée avant le début de ce roman.
Avec ce roman, Edyr Augusto va encore plus loin dans la dénonciation et la dérive de son pays. Il ne met pas de gants, et ne nous épargne rien. C'est un roman fort, un roman coup de poing, qui mérite d'avoir un large écho pour que son message porte. C'est un roman dur, apre, dans lequel on ne trouvera aucune rédemption, aucun espoir, aucun avenir. Et peut-être faut-il que l'on se prenne des claques dans la figure pour nous en rendre compte ? Vous l'avez compris, il faut absolument lire ce roman hallucinant.
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Ouch et wahou ! 2 mots qui me viennent après avoir fermer "Pssica" de Edyr Augusto aux edition Asphalte.
Me suis pris un coup de tatane derrière le crâne avec les chicos posés sur le trottoir façon "American history x".
On est au Brésil par contre si vous cherchez la plage de Copa cabana avec une cachaca à la main ben c'est pas ça, là la cachaca y'en a aussi mais elle est frelatée et on est en train de la vomir dans un bar sordide des bas fonds de Belem .Violence, sexe, drogue,prostitution...vous l'aurez compris on est loin du conte de fée là on est dans le réel et ça fait froid dans le dos. L'auteur ne fait pas dans la dentelle, des phrases courtes qui s'enchaînent à un rythme effréné avec un style direct , sans filtres, du coup le lecteur est pris dans le tourbillon et impossible d'en sortir.dès les premières pages on est sous le choc devant la barbarie, et la noirceur de l'âme humaine.
On ressort rincé de cette histoire , avec la nausée et un gout de sang dans la bouche. Mais surtout on ressort avec la certitude qu'on vient de lire un truc d'une force rare.
Javais adoré ses 2 premiers roman "Belem" et "Moscow" un peut moins son dernier" nid de vipère " mais là Augusto est au sommet de son art. Et les editions Asphalte continuent de nous balancer des pepites qui font du bien .
Bravo et encore merci.
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Aux confins de Brésil et de la Guyane, l'extrême violence des échanges en milieu équatorial corrompu par l'avidité et la misère.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/02/04/note-de-lecture-pssica-edyr-augusto/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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