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Critique de Folfaerie


Dernière oeuvre inachevée de Jane Austen, ce roman a été repris tel quel dans l'édition complète Omnibus, Sanditon s'achevant au chapitre 12.
Mais voilà, les éditeurs anglais demandèrent à une romancière de poursuivre la tâche entreprise par Jane Austen. Cette romancière a préféré garder l'anonymat, et c'est donc la version terminée que l'on trouve dans cette édition de poche.
J'ai fait une petite recherche sur le web, cette anonyme est probablement Juliette Shapiro. Cette auteur a déjà écrit des suites ou variations aux oeuvres de Jane Austen, notamment Orgueil et Préjugés.

Il est certain que le roman tranche un peu sur le reste de l'oeuvre, mais il se rapproche néanmoins d'Orgueil et Préjugés sur plusieurs points.

L'histoire est relativement mince, une jeune fille sensée, Miss Charlotte Heywood, vient passer l'été dans une station balnéaire, que ses hôtes, la famille Parker, aimerait mettre à la mode. Elle assistera par la même occasion aux manigances des uns et des autres destinées à favoriser une histoire d'amour contrarié.
Les Parker sont assez originaux. M. Parker a 2 frères et 2 soeurs, perpétuellement occupés à se mêler de la vie d'autrui, et tous sincèrement persuadés que leur santé délicate est une malédiction. En fait d'ennuis de santé, c'est plutôt l'ennui et le désoeuvrement qui sont la cause de ces maux imaginaires. Seul le second frère, Sidney, se démarque de sa famille. Il est séduisant, spirituel, intelligent et Miss Charlotte Heywood ne tarde pas à tomber amoureuse.
Une galerie de personnages secondaires, fort réjouissants, vient se mêler à la famille Parker. La tyrannique Lady Denham, que l'on pourrait comparer à Lady Catherine de Burgh, les demoiselles Beaufort, bavardes et insipides, toujours en quête de galants, et surtout le pompeux Sir Edward, dont les lectures à l'eau de rose ont enflammé l'esprit, qui ne cesse de citer des vers à tout propos, et n'a d'autre but que d'enlever une demoiselle, idée puisée dans les romans à 4 sous qu'il dévore. Il pourrait s'apparenter sans peine au personnage de M. Collins.

Au niveau de l'écriture et de la narration, on pourra déceler des différences entre Jane Austen et la mystérieuse romancière, surtout au niveau des dialogues, de même que le sujet du roman est sans doute le plus léger de toute son oeuvre, mais j'ai pris du plaisir à cette lecture tout simplement parce que c'est très drôle, et que Sanditon n'a pas d'autre but que de divertir. Je reconnais bien volontiers que le personnage de Charlotte Heywood, un peu trop moralisateur, peut agacer. Charlotte n'a ni le piquant, ni la sagesse ou le charme d'Elinore, d'Elisabeth ou d'Anne. Et puis les intrigues amoureuses échafaudées autour de la belle Clara m'ont parues un peu alambiquées et confuses.

Même si l'exercice n'est pas une brillante réussite, on ne peut que se réjouir de cette continuation dans la mesure où Sanditon promettait d'être un très bon roman, et que c'est assez frustrant de se contenter de 11 ou 12 chapitres.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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