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Critique de mimipinson


″Mettez une arme à feu dans les mains d'un maniaque, et tout peut arriver. Nous le savons tous, mais quand le maniaque en question, à l'air d'un type ordinaire, à la tête froide, qui ne semble pas avoir de compte à régler avec le monde ni ne lui vouer aucune rancune, que faut-il en penser et comment agir ? A ma connaissance, nul n'a jamais fourni de réponse satisfaisante. ‶
Les États-Unis est le pays le plus violent du monde. le nombre de morts par armes à feu est effrayant, tout comme le nombre d'armes légalement en circulation. Il n'est pas une semaine sans qu'en Europe on entende parler d'une tuerie dans un lieu public, un quartier…
Pour nous, européens, tout cela est incompréhensible. Aux USA, posséder une arme est un droit rigoureusement protégé par la constitution dans son deuxième amendement qui reconnaît la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice (« bien organisée ») pour contribuer « à la sécurité d'un État libre », et il garantit en conséquence à tout citoyen américain le droit de détenir des armes.
Droit fondamental redoutablement défendu par de puissantes associations, véritable lobbys, des armes, dont la NRA contre laquelle, il faut le reconnaitre aucune administration n'a réussi à s'imposer (pour les démocrates, en tout cas).
Paul Auster ne cache pas son opinion là-dessus. S'il est un fervent défenseur des libertés au sens étasunien du terme, il n'en reste pas favorable à une plus grande régulation de ce droit, à davantage de contrôle, de réflexion… Il ne peut se résoudre à ces statistiques mortifères, à cette jeunesse foudroyée parce que présente au mauvais moment, au mauvais endroit, à ces dérangés et/ou extrémistes pouvant s'acheter une arme à feu avec autant de facilité que celle d'acquérir une savonnette.
Accompagné du photographe Spencer Ostrader, Paul Auster essaie de répondre à la question obsédante de la violence dans son pays.
Court, mais percutant, cet essai tente dans un premier temps d'expliquer l'aversion de l'auteur pour les armes à feu, les raisons personnelles et intimes pour lesquelles il n'en a jamais possédé.
Ensuite, il remonte l'histoire de son pays, et en particulier les conditions particulières de sa création pour expliquer la mentalité profonde de l'américain, et de son rapport aux armes à feu. Il montre ainsi que malgré l'urgence de la situation, un retour en arrière est quasiment impossible.
A l'aide d'exemple, de tueries de masse, étayés par des photographies noir & blanc des lieux, Paul Auster tente de dresser le portrait type du tueur de masse ; une sorte de Monsieur tout le monde que personne n'a vu venir.
C'est glaçant tant par les faits, par le sentiment d'échec inéluctable que cela inspire, que par la résignation qui semble l'emporter !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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