(Chronique courte car davantage détaillée dans celle de la Trilogie new-yorkaise).
Quand Quinn, l'enquêteur-écrivain qui n'enquête pas, se fait passer pour
Paul Auster – à moins que ce ne soit l'inverse ? – pour traquer un père-bourreau fraîchement libéré et susceptible de s'en prendre à nouveau à son fils, le lecteur plonge dans une dimension où ses repères classiques s'effacent peu à peu.
Qui est qui ? Quelle finalité à cette mission fantôme ? Et surtout, qui nous parle ? Quinn l'écrivain ? Quinn-Auster le privé ? Auster caché derrière Quinn ?
Dans une ambiance aseptisée, Auster nous embarque dans une errance new-yorkaise, prétexte à digressions sur l'identité, le double, le langage, l'inné et l'acquis. Convoquant à la fois
Montaigne et
Cervantès à l'appui de ses thèses, il nous entraîne dans des pensées de haute volée, bien éloignées de l'intrigue policière ou de la visite touristique que le lecteur crédule aurait pu attendre. Une deuxième lecture s'impose a minima pour saisir toute la puissance de ce roman.
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