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Trilogie new-yorkaise tome 1 sur 3

Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782253135180
155 pages
Le Livre de Poche (01/04/1994)
  Existe en édition audio
3.58/5   494 notes
Résumé :
Un coup de fil-reçu au milieu de la nuit plonge Quinn, un auteur de série noire, dans une aventure plus extravagante que toutes celles qu'il aurait pu imaginer. De cette aventure, alliant un humour kafkaïen à un sens du sus-pense digne de Hitchcock, la ville illimitée, insaisissable — New York —, est le théâtre au sens le plus accompli du terme : c'est à la fois le lieu privilégié des rencontres aléatoires et la scène de l'incongruité métaphysique. Cité de verre est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 494 notes
Alors là...je déclare qu'il faut être en pleine forme intellectuellement pour suivre les méandres intellectuels jouissifs de ce roman de Paul Auster.

C'est un auteur que j'adore, et je me suis lancée tête baissée dans la lecture.
Déjà les premières pages me plongent dans son univers un peu sombre, un peu noir : le héros est Quinn, un écrivain dont la femme et l'enfant de 3 ans sont décédés, qui vit donc seul et dont le passe-temps indispensable est la marche dans New-York. Mais ce qui se complique, c'est qu'il écrit sous un autre nom que le sien propre. Pas encore de quoi fouetter un chat, me direz-vous. Je continue : il reçoit un coup de téléphone étrange, l'interlocutrice lui demandant de se manifester, de venir à « leur » secours. Et cette personne croit qu'il est...Paul Auster. A partir de là, tout part en vrille...tout est mise en abyme, tout est duplication, jeu de miroirs ; que ce soit avec les noms, les lieux, les personnalités, avec la littérature aussi (un passage sur le « Don Quichotte » de Cervantès et un autre sur le « Paradis Perdu » de Milton que je considère comme logico-déjantés !).
Nous suivons le héros dans ses pérégrinations, pour finalement le perdre, je ne vous dis pas comment. Laissons la part de mystère à ce livre déjà bien mystérieux, quoique jubilatoire. Je peux juste vous dire que le thème de la Chute est récurrent et que le héros n'y déroge pas.

Ce n'est pas le roman d'Auster que je préfère, car la fin m'a un peu déçue. Il pose des jalons...pour mieux nous perdre ; il met en place des fils tout au long du roman, et ces fils, il n'en fait pas de pelote. C'est à cause de cette fin que je n'y ai pas adhéré totalement. Mais rien que pour l'ambiance et le jeu intellectuel, je peux quand même déclarer que j'ai beaucoup aimé.

Alors si en ces temps de vacances vous avez l'esprit libre, lisez « Cité de verre », mais pas sur la plage, vous pourriez croire avoir attrapé un sérieux coup de chaleur !
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Quinn, un auteur de polars se trouve par hasard, suite à une erreur téléphonique, mêlé à une affaire dont il va être l'enquêteur. Pour mener à bien ses desseins il doit se faire passer pour Paul Auster, initialement destinataire de l'appel.

Son travail va consister à protéger un couple dont le mari, handicapé, à été victime d'enfermement pendant son enfance par son père. Celui-ci, enfermé pour de nombreuses années est sur le point de sortir de prison et menace le couple.

Voila donc notre personnage principal qui se trouve dans le rôle d'un de ses personnages et qui doit tenter de se mettre dans la peau de Paul Auster.
On l'aura compris, Paul Auster (l'auteur cette fois), aime jouer avec le lecteur et n'hésite pas à faire subir à son héro les pires tourments psychologiques et identitaires. On ne s'étonnera pas de trouver en Quinn un homme plutôt torturé.

J'ai beaucoup apprécié ce livre surprenant et plein d'audace qui nous conduit dans les pérégrinations solitaires et existentielles de cet homme dans la pénombre New Yorkaise. De plus, le style narratif est très travaillé et agréable, ajoutant encore du plaisir à la lecture.
Ceci étant le premier volume d'une trilogie, je sais déjà que je me plongerai prochainement dans les autres tomes sans retenue.
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Quinn, auteur de séries noires déprimé depuis la mort de sa femme, est réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone. Son interlocuteur réclame le détective Paul Auster, et continue d'insister, malgré les dénégations de l'écrivain. Pour bousculer sa vie devenue sans saveur, Quinn finit par se faire passer pour le détective et accepte la mission qui lui est proposée.

Cette mission consiste à surveiller un père, récemment sorti de prison. Ce professeur avait pour obsession la « langue divine » parlée par Dieu, et était persuadé que son fils finirait par retrouver ce langage originel s'il n'entendait aucun son, le châtiant sévèrement à chaque mot anglais prononcé. La crainte est grande qu'il cherche à se venger de son fils pour avoir ruiné la quête de toute une vie.

L'intrigue du début du livre a de quoi intéresser, et je l'ai suivie avec beaucoup d'intérêt. le roman dérive cependant toujours plus vers l'étrange, ce qui a fini par me perdre complètement. J'ai refermé le livre sans savoir qu'en penser ni ce que l'auteur cherchait à me transmettre. Cette cité de verre restera une énigme pour moi.
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(Chronique courte car davantage détaillée dans celle de la Trilogie new-yorkaise).

Quand Quinn, l'enquêteur-écrivain qui n'enquête pas, se fait passer pour Paul Auster – à moins que ce ne soit l'inverse ? – pour traquer un père-bourreau fraîchement libéré et susceptible de s'en prendre à nouveau à son fils, le lecteur plonge dans une dimension où ses repères classiques s'effacent peu à peu.

Qui est qui ? Quelle finalité à cette mission fantôme ? Et surtout, qui nous parle ? Quinn l'écrivain ? Quinn-Auster le privé ? Auster caché derrière Quinn ?

Dans une ambiance aseptisée, Auster nous embarque dans une errance new-yorkaise, prétexte à digressions sur l'identité, le double, le langage, l'inné et l'acquis. Convoquant à la fois Montaigne et Cervantès à l'appui de ses thèses, il nous entraîne dans des pensées de haute volée, bien éloignées de l'intrigue policière ou de la visite touristique que le lecteur crédule aurait pu attendre. Une deuxième lecture s'impose a minima pour saisir toute la puissance de ce roman.
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Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Cité de verre (1985) de Paul Auster. La transposition du roman sous forme de scénario a été réalisée par Paul Karasik, et la mise en images par David Mazzucchelli. Cette version date de 1994.

Tout commence par un faux numéro, une erreur d'identité. Une femme cherche à joindre le détective privé Paul Auster, mais ses appels aboutissent chez Daniel Quinn, un écrivain vivant seul qui publie des romans policiers sous le pseudonyme de William Wilson. Quinn a perdu sa femme et son enfant et il vit dans l'ombre de William Wilson, et de son détective privé de papier appelé Max Work. Dans cet état d'esprit un peu particulier, il finit par endosser le nom de Paul Auster et accepter de rencontrer Virginia Stillman, la correspondante souhaitant l'engager. Il se rend chez elle, dans un appartement cossu et luxueux et rencontre son fils Peter. Celui-ci souffre d'une difficulté de langage et explique péniblement qu'il a été victime de maltraitance de son père qui a été condamné et qui doit sortir de prison bientôt, après 13 ans d'incarcération. Quinn accepte d'épier Peter Stillman père dès qu'il remettra les pieds à New York.

Je n'ai pas lu le roman de Paul Auster, et je ne pourrais donc pas établir de comparaison entre cette adaptation et l'original. le premier point positif est que le lecteur a la sensation de lire une vraie bande dessinée, et pas une adaptation qui essaye de caser autant de textes d'origine que possible. Il subsiste, dans la narration, un parfum très littéraire : les thèmes abordés et la structure du récit relèvent d'une construction littéraire sophistiquée et complexe.

Le premier signe de mise en abyme réside dans la nature du personnage principal qui est un écrivain (double fictif et déformé de l'auteur). le deuxième signe apparaît quand le lecteur apprend que cet écrivain utilise un nom de plume. Et l'étendue du jeu de miroir prend de l'ampleur avec la mention (et plus tard l'apparition) d'un personnage appelé Paul Auster. Il faut également prendre en compte que Peter Stillman (le père) est également un écrivain qui a effectué des recherches sur la nature théologique du langage, et Peter Stillman (le fils) est un poète de renom. Pourtant ce qui pourrait être un dispositif vertigineux, complexe et lourd s'avère naturel dans le cadre de ce récit qui revêt les apparences d'une enquête policière.

Paul Auster (le vrai, l'auteur) enchevêtre avec habilité les fils narratifs de l'intrigue policière, les réflexions philosophiques et existentielles de Daniel Quinn, et les métacommentaires de nature postmoderne. Il est très facile pour le lecteur de ressentir de l'empathie pour cet individu qui a organisé sa vie de manière à se mettre à l'abri de la souffrance psychologique, qui profite de la solitude propre aux grandes métropoles et qui succombe à la tentation de renouer des contacts avec d'autres êtres humains en se protégeant derrière une usurpation d'identité.

En tant que bande dessinée, l'adaptation de Karasik et Mazzucchelli constitue une expérience envoutante, à la hauteur des thématiques littéraires. Mazzucchelli utilise un style plutôt réaliste, un peu épuré et simplifié pour les personnages, plus rigoureux et méticuleux pour les décors. Dès la deuxième page, il apparaît que les illustrations font écho aux thèmes, avec une mise en abyme visuelle à partir d'un téléphone. Ces 6 cases forment un enchaînement très impressionnant dans le sens où la première est entièrement abstraite, la seconde comprend un symbole numérique (le chiffre zéro), la signification de la troisième n'est pas compréhensible hors du contexte des autres cases, la quatrième ne comprend qu'une icône (au sens de symbole graphique) et les 2 dernières donnent du sens à ce travelling arrière. Les images de cette bande dessinée couvrent un spectre visuel s'étendant de la représentation concrète des personnages et de leur environnement, jusqu'à l'abstraction en passant par les icônes. Peu d'illustrateurs sont capables d'utiliser autant de registres graphiques à bon escient. C'est bien en ça que cette adaptation justifie son existence : elle ne se limite pas à une mise en images compétente du roman. Les images de cette bande dessinée offre une visualisation des concepts philosophiques et métaphysiques au coeur de la narration. Elles complémentent et illustrent des concepts complexes. Karasik et Mazzucchelli ont su trouver des solutions graphiques efficaces et compréhensibles pour parler de questionnements fondamentaux sur l'identité, le langage, la représentation du réel. Il n'y a qu'une seule séquence qui m'a perdu, ce sont les illustrations du monologue de Peter Stillman fils.

Ce roman graphique propose une histoire postmoderne passionnante comme un roman policier, sous la forme d'une bande dessinée qui utilise à plein ses spécificités pour exprimer visuellement des concepts philosophiques et existentiels, sans perdre le lecteur.
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critiques presse (1)
Du9
23 avril 2012
Par un glissement adroit depuis la faillibilité du langage vers celle de l’image, Karasik et Mazzuchelli avaient […] parfaitement compris ce que devait être une adaptation en bande dessinée ; et […] force est de constater que bien peu ont réussi à réitérer cet exploit.
Lire la critique sur le site : Du9
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Si vous arrachez le tissu du parapluie, reste-t-il un parapluie ? Vous déployez les baleines, les mettez au dessus de votre tête, vous allez sous la pluie et vous voilà trempé. Est-il possible de continuer à appeler cet objet un parapluie ? En général, on le fait. À l'extrême, on dira que le parapluie est cassé. Selon moi, c'est une grave erreur, c'est la source de tous nos ennuis. Du fait qu'il ne peut plus remplir sa fonction, le parapluie n'en est plus un. Il peut bien y ressembler, il se peut que dans le passé il en ait été un, mais maintenant il s'est transformé en autre chose. Or, le mot est resté le même. Par conséquent, il ne peut plus exprimer la même chose. Il est imprécis ; il est faux ; il cache ce qu'il est censé révéler. Et si nous sommes incapables de nommer une chose ordinaire, un objet de tous les jours, comment pouvons-nous espérer parler des choses qui nous concernent vraiment ?
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Même avant de devenir William Wilson, Quinn avait été un lecteur assidu de romans policiers. Il savait que la plupart d’entre eux étaient mal écrits et qu’en général ils ne résistaient pas au plus faible des examens critiques, mais malgré tout il y avait en eux une forme qui l’avait séduit. Il lui fallait vraiment tomber sur un spécimen d’une rare médiocrité, incroyablement mauvais, pour refuser de le lire. Alors que ses goûts dans les autres domaines de lecture étaient rigoureux au point de paraître bornés, il n’exerçait dans ce genre-là pratiquement aucune discrimination. Lorsqu’il était dans une disposition favorable, il pouvait en lire dix ou douze d’affilée sans effort. C’était une sorte de faim qui s’emparait de lui, l’envie irrépressible d’un mets particulier, et il ne s’arrêtait pas avant d’avoir mangé tout son soûl.
Ce qui lui plaisait, dans ces livres, c’était leur sens de l’abondance et de l’économie. Dans un bon roman policier rien n’est perdu, il n’y a pas de phrase ni de mot qui ne soient pas significatifs. Et même s’ils ne le sont pas en fait, ils le sont potentiellement, ce qui revient à la même chose. Le monde du livre s’anime et foisonne de possibilités, de secrets et de contradictions. Comme toute chose vue ou dite, même la plus petite, la plus banale, peut influer sur le dénouement de l’histoire, rien ne doit être négligé. Tout devient essentiel ; le centre du livre se déplace avec chaque événement qui le pousse en avant. Le centre en est donc partout et on ne peut en dessiner la circonférence avant que le livre n’ait pris fin.
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Quinn s'était souvent représenté cette situation : le plaisir soudain, inattendu, de tomber sur un de ses lecteurs. Il avait même imaginé la conversation qui s'ensuivrait : lui, délicieusement embarrassé pendant que l'étranger faisait l'éloge du livre, puis, avec beaucoup de résistance et de modestie, acceptant («puisque vous y tenez») d'inscrire une dédicace sur la page de titre. Mais maintenant que la scène avait lieu, il se sentait très déçu, voire irrité. La jeune fille assise à côté de lui ne lui plaisait pas, et il était offensé de la voir parcourir avec désinvolture ces pages qui lui avait demandé tant d'efforts. Il se retint pour ne pas lui arracher le livre des mains et s'enfuir dans la gare avec.
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Prenez le mot qui désigne une chose "parapluie" par exemple. Lorsque je dis le mot "parapluie", vous voyez l'objet dans votre esprit. Vous voyez une sorte de manche, muni de rayons de métal rabattables formant une armature pour un tissu imperméable, et qui, lorsqu'il est ouvert, vous protège de la pluie. Ce dernier détail est important. Non seulement un parapluie est une chose, c'est aussi une chose qui remplit une fonction - en d'autres termes, qui exprime la volonté humaine. Si vous voulez bien y songer, tout objet est semblable au parapluie en cela qu'il remplit une fonction. Un crayon sert à écrire, un soulier est fait pour être porté, une voiture pour être conduite. Voici maintenant ma question. Que se passe-t-il lorsqu'une chose ne remplit plus sa fonction ? Est-elle toujours la même chose ou est-elle devenue autre ? Si vous arrachez le tissu du parapluie, reste-t-il parapluie ? Vous déployer les baleines, les mettez au-dessus de votre tête, vous voilà sous la pluie et vous voilà trempé. Est-il possible de continuer à appeler cet objet un parapluie ?
En général on le fait. A l'extrême on dira que le parapluie est cassé. Selon moi c'est une grave erreur, c'est la source de tous nos ennuis. Du fait qu'il ne peut plus remplir sa fonction, le parapluie n'en est plus un.
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Je suis surtout poète, maintenant. Chaque jour je reste dans ma chambre à écrire un nouveau poème. J'invente tous les mots moi-même, comme lorsque je vivais dans le noir. C'est comme ça que je commence à me souvenir, en faisant semblant d'être revenu dans le noir. Je suis le seul à savoir ce que ces mots signifient. Ils ne peuvent pas être traduits. Ces poèmes me rendront célèbres. J'ai tapé dans le mille. Ya, ya, ya. De beaux poèmes. Si beaux que le monde entier pleurera.
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Notre mot sur, écrit par Paul Auster, traduit par Anne-Laure Tissut et publié aux éditions Actes Sud : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782330188757
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