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Critique de Corboland78


Paul Auster est un écrivain américain né en 1947 à Newark, New Jersey, aux Etats-Unis. Une partie de son oeuvre évoque la ville de New York, notamment le quartier de Brooklyn où il vit. D'abord traducteur de poètes français, il écrit des poésies avant de se tourner vers le roman et à partir des années 1990 de réaliser aussi quelques films. Marié puis séparé de l'écrivaine Lydia Davis, il s'est remarié en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Il a deux enfants également artistes, le photographe Daniel Auster et la chanteuse Sophie Auster.
Revenants (1988) est le second volet de la Trilogie new-yorkaise qui comprend Cité de verre (1985) et La Chambre dérobée (1988).
Brooklyn, New York, en 1947. Bleu, détective en mal de clients, est engagé par Blanc pour suivre Noir et rédiger un rapport hebdomadaire complet de ses activités. Pour quelle raison, Bleu ne le sait pas mais contre la promesse de chèques bien venus il prend l'affaire. Bien vite cette mission s'avère étrange, d'un appartement loué par Blanc en face de celui de Noir, Bleu passe ses journée à l'observer écrire à l'encre rouge dans un cahier. Et c'est tout !
Ceux qui connaissent Paul Auster savent que même si ce bouquin commence comme un polar classique, ce ne pourra pas en être un. D'ailleurs, si le roman s'appuie sur ces bases dans ses premières pages, l'écrivain en réduit à néant cette voie une fois l'intrigue posée, en gelant toute action éventuelle, tout en maintenant une sorte de suspense prenant tout du long et ce n'est pas rien !
Devant cette situation qui n'évolue pas, Bleu va s'interroger : que fait Noir exactement ? Quelle est ma mission finalement ? Derrière tout ceci n'y aurait-il pas un plan subtil où ce serait moi qui serais la proie d'on ne sait quelle manigance ? A quoi pense Noir ? Alors Bleu va tenter de s'immiscer par la bande, dans la vie de Noir, en empruntant de fausses identités, il l'approche. Plus il en est près, plus il lui semble que l'autre l'attend. Mais le plus troublant c'est qu'à mesure que la personnalité de Noir se dessine, Bleu y voit comme un reflet de miroir lui renvoyant son image.
Cette « excursion dans la zone intérieure » pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Auster, amène Bleu et le lecteur à s'interroger sur la notion d'identité et le roman prend un tour métaphysique. Si Bleu et Noir se ressemblent, c'est bonnet blanc et blanc bonnet ? Et si on pousse le raisonnement un peu plus loin, ces personnages qui au départ avaient en théorie une vie propre, s'ils deviennent fusionnels au gré de la narration de l'écrivain, ne seraient-ils pas une part des multiples facettes de l'auteur au travail ? Très souvent les écrivains se projettent plus ou moins inconsciemment dans leurs personnages.
Au final, un roman qui nous tire vers les zones grises de l'esprit où conscient/inconscient se mêlent, où un regard sur les autres peut renvoyer une image de soi-même. Un roman nébuleux autant que fabuleux.
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