AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Trilogie new-yorkaise tome 2 sur 3

Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782253135197
122 pages
Le Livre de Poche (01/05/1994)
3.62/5   359 notes
Résumé :
Pour ce deuxième livre de sa Trilogie new-yorkaise, Paul Auster met en scène d'autres personnages que ceux de Cité de verre. Les protagonistes ici se nomment Blanc, Bleu et Noir. Mais deux d'entre eux sont à nouveau des détectives privés et leurs tribulations à New York mettent une fois encore en évidence la précarité de l'identité en même temps que les très pervers effets de miroir du destin. De telle sorte que l'impitoyable filature, à laquelle on demeure suspendu... >Voir plus
Que lire après Trilogie new-yorkaise, tome 2 : RevenantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 359 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis
" Les revenants" est la deuxième partie de cette trilogie New-Yorkaise. J'avais lu "La cité de verre" qui en est la première mais il y a un moment.
Ce récit, est dès le début absurde et surprenant. L'histoire est très simple et compliquée à la fois.
Bleu, détective privé, reçoit Blanc, comme client, et lui demande une filature de Noir. Bleu, qui n'a pas beaucoup de travail en ce moment, est content de ce travail grassement rémunéré de surcroît. Blanc, lui loue en plus un studio juste en face de Noir pour mieux le surveiller. Ce dernier, passe son temps à lire et écrire, sort faire quelques courses et rentre chez lui bien sagement. Bleu, pense au début que c'est une affaire d'adultère, mais déchante assez vite car Noir est plus dans son appartement qu'à l'extérieur. Bleu doit faire un rapport chaque semaine à Blanc et ceux-ci sont assez vides vues le peu d'actions de Noir.
Paul Auster, l'auteur, à choisi de donner à ses personnages des noms de couleurs pour peut-être leur donner plus d'anonymat encore dans cette immense mégalopole qu'est New-York ?
La simplicité de l'histoire s'oppose à la complexité des individus, c'est très kafkaïen, peu à peu, l'étau se ressert, et les personnages qui ont le même âge donne cet effet miroir. Et si cette histoire était une grande farce ?
Je vous laisse le suspense de la fin...
J'ai beaucoup aimé ce récit pas comme les autres.
Commenter  J’apprécie          520
(Chronique courte car davantage détaillée dans celle de la Trilogie new-yorkaise).

Le moins accessible des 3 tomes de la Trilogie, Revenants – toujours traduit par Pierre Furlan - intensifie d'un cran la mise en abîme du lecteur : fini le jeu avec les personnages, leurs doubles et leurs analogies, puisqu'ils sont ici rendus anonymes par des couleurs. « L'affaire semble relativement simple. Blanc voudrait que Bleu file un dénommé Noir ». Et cela donne quoi ? Rien…

Rien si ce n'est une certaine forme d'angoisse qui s'installe dans cette filature qui n'en est pas une, dans ces déambulations parmi les revenants, écrivains ou politiques, dont l'âme hante Orange Street, dans cette confrontation avec soi-même avouons-le, un peu lassante. C'est voulu, certes - « Alors soudain, il comprend que le secret c'est d'aller lentement, plus lentement qu'il ne l'a jamais fait jusqu'alors quand il s'agit de mots » - mais lu de manière isolée, ça n'est pas la meilleure entrée dans l'oeuvre de Paul Auster.
Commenter  J’apprécie          220
Dans une mégapole telle que New York, les noms n'ont plus d'utilité réelle. C'est ainsi que nous rencontrons Bleu, détective privé engagé par Blanc pour surveiller Noir, un homme dont, au final, on ne saura à peu près rien. Pour que sa surveillance soit la plus complète possible, Bleu délaisse son foyer familial où vit sa fiancée, et s'installe à Brooklyn, en face de l'appartement occupé par Noir. Très vite, on s'aperçoit de l'absurdité de la situation : non seulement Bleu n'apprend rien de précis sur Noir, qui ne fait qu'écrire et sortir pour aller acheter à manger, mais en plus Bleu se permet de ne plus le surveiller, persuadé que, du fait de cette routine, Noir ne fera jamais rien d'exceptionnel. Il y aurait presque un côté kafkaïen à l'affaire, notamment de par la solitude extrême de Bleu (qui ne voit ni sa famille, ni son employeur) et de par le caractère hebdomadaire, inutile et obligatoire des rapports qu'il envoie à Blanc.

Comme dans Cité de verre, Paul Auster use d'une sorte d'effet miroir entre les personnages. Noir avoue à Bleu qu'il fait le même travail que lui, que l'homme qu'il surveille ne fait rien d'autre qu'écrire et qu'il peut, lui aussi, partir plusieurs heures loin de l'objet de ses surveillances sans que cela ne porte préjudice à son travail. Les rapports qu'il écrit ont la même consistance, et usent des mêmes mots, que ceux de Bleu : à moins que ce ne soit les mêmes, ou que Noir tente de duper Bleu. Ainsi les personnages semblent-ils se confondre entre eux. Ils agissent de façon identique (comme dans Cité de verre, d'ailleurs). Les noms choisis - des noms de couleur - ne font rien pour favoriser leur identification, voire leur humanisation. Bleu pourrait être Noir, qui lui-même pourrait être Blanc dont Bleu ne connaît pas le visage. le trouble est encore accentué par le fait que les personnages se griment, se déguisent et se cachent derrière des masques comme pour dissimuler des identités dont on n'est pas sûrs. A l'échelle macro-littéraire, Les Revenants semble ainsi répondre, en miroir, à Cité de verre.

Le thème de la solitude est ici également très présent. Cela est paradoxal dans une ville comme New York, l'une des plus peuplées et les plus animées du monde. C'est en essayant de briser cette solitude que Bleu sombre dans une léthargie inquiétante. de plus, à l'instant où il décide de rencontrer Noir en se présentant à lui tel qu'il est, Bleu fait face à la mort. le lecteur ressent, face à ce très court roman, une pesanteur rare où, comme Bleu, il cherche le sens. Y en a-t-il seulement un ? On tâtonne dans ce huis-clos pour en trouver l'issue, ou au moins la raison d'être de cette narration, mais il semble seulement que l'on tourne en rond. Est-là la métaphore du métier d'écrivain, ou plus généralement de nos vies contemporaines ? Enfermement et quête de sens, donc d'ouverture, sont antinomiques et, pourtant, ils sont la base de ce roman, car l'enfermement et la solitude sont aussi synonymes d'introspection.
Commenter  J’apprécie          70
Paul Auster est un écrivain américain né en 1947 à Newark, New Jersey, aux Etats-Unis. Une partie de son oeuvre évoque la ville de New York, notamment le quartier de Brooklyn où il vit. D'abord traducteur de poètes français, il écrit des poésies avant de se tourner vers le roman et à partir des années 1990 de réaliser aussi quelques films. Marié puis séparé de l'écrivaine Lydia Davis, il s'est remarié en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Il a deux enfants également artistes, le photographe Daniel Auster et la chanteuse Sophie Auster.
Revenants (1988) est le second volet de la Trilogie new-yorkaise qui comprend Cité de verre (1985) et La Chambre dérobée (1988).
Brooklyn, New York, en 1947. Bleu, détective en mal de clients, est engagé par Blanc pour suivre Noir et rédiger un rapport hebdomadaire complet de ses activités. Pour quelle raison, Bleu ne le sait pas mais contre la promesse de chèques bien venus il prend l'affaire. Bien vite cette mission s'avère étrange, d'un appartement loué par Blanc en face de celui de Noir, Bleu passe ses journée à l'observer écrire à l'encre rouge dans un cahier. Et c'est tout !
Ceux qui connaissent Paul Auster savent que même si ce bouquin commence comme un polar classique, ce ne pourra pas en être un. D'ailleurs, si le roman s'appuie sur ces bases dans ses premières pages, l'écrivain en réduit à néant cette voie une fois l'intrigue posée, en gelant toute action éventuelle, tout en maintenant une sorte de suspense prenant tout du long et ce n'est pas rien !
Devant cette situation qui n'évolue pas, Bleu va s'interroger : que fait Noir exactement ? Quelle est ma mission finalement ? Derrière tout ceci n'y aurait-il pas un plan subtil où ce serait moi qui serais la proie d'on ne sait quelle manigance ? A quoi pense Noir ? Alors Bleu va tenter de s'immiscer par la bande, dans la vie de Noir, en empruntant de fausses identités, il l'approche. Plus il en est près, plus il lui semble que l'autre l'attend. Mais le plus troublant c'est qu'à mesure que la personnalité de Noir se dessine, Bleu y voit comme un reflet de miroir lui renvoyant son image.
Cette « excursion dans la zone intérieure » pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Auster, amène Bleu et le lecteur à s'interroger sur la notion d'identité et le roman prend un tour métaphysique. Si Bleu et Noir se ressemblent, c'est bonnet blanc et blanc bonnet ? Et si on pousse le raisonnement un peu plus loin, ces personnages qui au départ avaient en théorie une vie propre, s'ils deviennent fusionnels au gré de la narration de l'écrivain, ne seraient-ils pas une part des multiples facettes de l'auteur au travail ? Très souvent les écrivains se projettent plus ou moins inconsciemment dans leurs personnages.
Au final, un roman qui nous tire vers les zones grises de l'esprit où conscient/inconscient se mêlent, où un regard sur les autres peut renvoyer une image de soi-même. Un roman nébuleux autant que fabuleux.
Commenter  J’apprécie          30
Tome 2: déception numéro 2. Soit je suis vraiment trop idiote pour comprendre, soit je suis hermétique à Auster.
Même topo que le premier tome: un suspense monstre, on attend de savoir, on tourne les pages, encore et encore, et à la fin, pas de solution.
J'entame le troisième volet: s'il se termine comme les autres, j'abandonne à jamais l'idée de rajouter un autre Auster dans ma bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          101

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je suis chargé de surveiller quelqu'un - pour autant que je puisse en juger il ne s'agit de personne de bien particulier -, et d'envoyer un rapport chaque semaine. C'est tout. Surveiller ce mec et écrire ce que je constate. Rien de plus.
Qu'est-ce que ça a de si dur ?
Mais c'est qu'il ne fait rien. il est là assis dans sa pièce toute la journée et il écrit. Ça suffirait à vous rendre fou.
Commenter  J’apprécie          130
Il n'a pas l'habitude de rester comme ça sans rien faire, et tandis que l'obscurité l'enveloppe, l'énervement le gagne. Ce qu'il aime, c'est s'activer, aller d'un endroit à un autre, réaliser des choses. Je ne suis pas le genre Scherlock Holmes, avait-il coutume de dire à Brun chaque fois que le patron lui confiait une tâche particulièrement sédentaire.
Commenter  J’apprécie          120
Dans le troisième chapitre il tombe sur une phrase qui lui dit enfin quelque chose : "Les livres doivent être lus avec autant de considération et de réserve qu'on a mis à les écrire". Alors soudain, il comprend que le secret c'est d'aller lentement, plus lentement qu'il ne l'a jamais fait jusqu'àlors quand il s'agit de mots.
Commenter  J’apprécie          130
C'est ce que les anciens appelaient le destin et tout héros doit s'y soumettre. On n'a pas le choix et s'il y a une chose à faire c'est uniquement celle qui ne donne pas le choix. Bleu renâcle à l'admettre : il lutte, il refuse, son cœur se soulève. Mais c'est seulement parce qu'il sait déjà tout, et que combattre ce savoir revient à l'avoir déjà accepté, que vouloir dire non c'est déjà dire oui. Bleu en arrive ainsi à décrire graduellement un cercle complet et finit par céder à la nécessité de ce qui doit s'accomplir. Ce qui ne signifie nullement qu'il n'ait pas peur. Dès lors, en effet, il n'y a qu'un mot pour rendre compte de Bleu, et ce mot est celui de peur.
Commenter  J’apprécie          10
Ainsi va le monde : on avance pas à pas, d'abord un mot, puis le suivant. Il y a un certain nombre de chose que Bleu ne peut en aucun cas connaitre à ce stade. Car la connaissance s'acquiert lentement, et lorsqu'elle vient elle se paie souvent d'un prix personnel élevé.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Paul Auster (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Auster
Yann de la librairie le Divan partage ses lectures : "Histoire d'un amour profond, voyage mental d'un homme au regard de sa vie"
Notre mot sur, écrit par Paul Auster, traduit par Anne-Laure Tissut et publié aux éditions Actes Sud : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782330188757
Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (1573) Voir plus



Quiz Voir plus

Paul Auster

Sous quel pseudonyme a-t-il publié un roman ? (indice : ce pseudonyme est également le nom de certains de ses personnages)

Paul Dupin
Paul Retsua
Paul Benjamin
Paul Palace

10 questions
275 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..