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Critique de ODP31


ODP31
20 novembre 2021
Un petit tour du côté de chez moi.
Christian Authier célèbre sa ville comme on peut rendre hommage à un cher disparu. Debout, le verre à la main, les yeux humides et le regard en arrière. Son éloge n'est pas un guide branchouille pour touristes en quête de bonnes adresses pour le week-end. Il visite davantage les vieux bistrots que les derniers restaurants végans, use ses semelles dans les petites rues authentiques et mal éclairées, il pleure des libraires et d'antiques bouquinistes tombés sur le champ d'honneur face à des vendeurs de capsules de café qui se prennent pour des joailliers et des vendeurs de mobiles, rejetons des PTT, tance la gentrification du centre-ville, moleste l'hygiènisme qui balaye la saleté en emportant l'âme de certains quartiers. Un peu trop longue ma phrase. Prenez le temps de souffler.
Les romans de cet auteur fleurent toujours le zinc avec une nostalgie de hussard. Il cite facilement Blondin, Nimier ou Kleber Haedens. Sa célébration de Toulouse est dans le ton. Tout n'est pas rose dans la ville mais Christian Authier continue à l'aimer.
Il évoque dans de très belles pages Nougaro, Cabanis ou Bernard Maris, toise Saint-Sernin, sédimente les bords de la Garonne et fait comme les rugbymans du Capitole, sa capitale.
Il s'adresse surtout à la génération des nouveaux quinquas du cru. J'ai quelques années de moins. Il a les 50 ans dans le rétro, je commence de mon côté à les voir sur les panneaux, mais ses descriptions vont parler à plusieurs générations de toulousains qui ont fait leurs armes sur place et quelques études entre deux soirées arrosées « chez Tonton ».
On croise dans ses pages des anonymes illustres, des personnages comme il en existe dans toutes les villes, des originaux qui parlent tout seuls et à tout le monde, croisés pendant des années et dont on se demande ce qu'ils sont devenus.
Pour Christian Authier, l'époque et la ville ont buggé en 2000 et il assiste impuissant à la disparition de ses repères. Les artères centrales sont désormais pavées… de bonnes intentions. le livre n'est pas politique ou polémique. Il est juste tendrement nostalgique.
« Un passé qui ne passe pas », titre de son dernier chapitre, aurait pu être aussi celui du livre. Je le remercie d'avoir rafraîchi ma mémoire. Je n'ai pas appris grand-chose mais il m'a rappelé à quel point j'aime ma ville.
Presque chauve hein, avec l'accent, et chauvin comme un toulousain.
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