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Critique de indira95


D'acier traînait depuis des années sur mon étagère sans que je daigne lui accorder un regard. Pourtant c'est bien moi qui l'avais acheté à sa sortie en poche, vaicue par les critiques portant aux nues le talent de cette surdouée des lettres italiennes d'à peine 25 ans, Silvia Avallone. Et par un miracle, alors que je cherchais désespérément, telle l'assoifée, un roman à me mettre sous la dent, D'acier s'est offert à moi dans toute la splendeur d'une pépite littéraire. Car oui, chers amis, D'Acier m'a conquise, sans aucune forme de procès. J'ai dévoré cette histoire d'amitié absolue entre nos deux héroines, nymphettes lolitas de 13 ans, Anna la brune, Francesca la blonde, parées de l'aura de leur jeunesse, drapées dans l'insolence de leur beauté impudique qui fait chavirer le coeur et surtout les hormones de plethores d'hommes de 7 à 77 ans. Telles des reines inaccessibles, elles règnent sans partage sur la cours d'une cité dortoir de Piombino, ville sidérurgique du bord de mer, sinistrée par la crise, rongée par le chômage, la pauvreté, l'apathie générale, sacrifiant ses enfants sur l'autel de la Lucchini, monstre démiurge dont les hauts fourneaux noient de leur désolante hauteur la beauté du paysage : l'enfer industrielle aux portes du paradis, face aux splendeurs de l'ïle d'Elbe.
Au coeur de cet univers sinistré et sclérosé, plombé par un soleil ravageur, Anna et Francesca jouent et s'amusent, des hommes, des femmes, des conventions, cruelles chasseuses bien décidées à marquer de leur empreinte le monde autour d'elles. Fortes d'une amitié inébranlables, fusionnelles dans l'excès, l'été de leurs 13 ans va pourtant bouleverser l'équilibre précaire auquel elles s'ancrent tant bien que mal pour ne pas sombrer, comme les autres, leurs mères, leurs pères, résignés à une vie médiocre sans couleurs. de ça elles n'en veulent pas. Mais peut-on s'extraire si facilement d'un déterminisme social ? A travers cette amitié sans faille, Silvia Avallone nous livre une peinture sociale qui jamais ne sombre dans le misérabilisme. Grâce à sa plume enlevée et à l'acuité de son regard, elle donne vie à deux héroines hautes en couleurs et si attachantes et troublantes, dont on se sent instantanément proches. Roman de l'amitié et des premiers émois, roman d'apprentissage, D'acier n'en demeure pas moins une fable implacable et acerbe qui m'a laissée le sentiment d'avoir eu entre les mains une vraie pépite.
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